Nous voyons débarquer dans les gondoles des « viandes végétales » et bientôt des « viandes cultivées » (in vitro). Des prouesses techniques mêlant génie génétique, biologie de synthèse, nanotechnologies, intelligence artificielle, gestion de données qui réjouissent les gourous du numérique. À la tête de ces entreprises, majoritairement des véganes militants, financés par des milliardaires du numérique (Gates, Thiel, …) rejoints par les grands industriels de la viande (Cargill,…), ceux-là même qui ont industrialisé l’élevage. En France, un patron du numérique, Xavier Niel participe via son fonds d’investissement Kima Ventures aux trois millions d’euros levés par l’entreprise Les Nouveaux fermiers (fausses viandes) et mise aussi sur 77 Foods (faux bacon). Aux véganes la dénonciation, aux industriels la solution, à la poubelle les paysans et les métiers de bouche ; cela participe de l’altération du réel. L’offensive vise à couper les liens entre nourriture et agriculture, à terme quelques grandes usines enverront des données pour imprimer de la nourriture en 3D. On flirte avec le transhumanisme et son humain augmenté : séparer les êtres humains de la nature… pour la sauver. (Gilles Luneau)
Pour en savoir plus sur le véganisme grâce à notre blog biosphere
13 octobre 2020 Le choix végan, discutable ou fiable ?
8 janvier 2019, Paul Ariès accuse les végans de mentir sciemment
02 juillet 2018, Les végans occultent notre rapport complexe à la mort
31 octobre 2017, Entrée du véganisme dans la collection « Que sais-je ? »
14 octobre 2017, Pour ou contre… la viande de substitution
12 octobre 2017, Le véganisme est-il contre les animaux domestiques ?
28 septembre 2017, Demain tous vegans ? Ce serait une catastrophe
28 août 2017, Végan, l’art de l’ersatz et de la confusion des valeurs
Bonjour M. Barthès.
Vous écrivez « Pour le reste sur le plan écologique comme sur le plan nutritionnel je crois qu’au contraire les végans font fausse route. la viande (sans excès) n’est pas nocive ».
Sauf que pas tous les végans ne disent que la consommation de viande est particulièrement nocive à la santé de qui la fait. Il y a d’autres motivations au véganisme.
De plus, être végan ne signifie pas forcer tout le monde à être végan. Tout au plus être végan militant et animaliste revient à imposer que les non-végans ne consomment de produits animaux qu’à des doses très limités, ce qui est amplement justifié!
Le fait que nous soyons omnivores signifie que nous pouvons manger de tout, pas que nous avant la nécessité de manger de tout.
Et pour ce qui est des monoculture, les produits animaux viennent bel et bien d’eux ! Il est faux que végétaliser la production agricole soit forcément voué à l’augmentation de cette même monoculture !
Bonsoir.
Je vois pas mal de sophisme de l’appel à la nature.
Et pour info, la viande végétal a vocation non pas à remplacer les légumes, mais à remplacer la viande qui requiert de faire du mal aux animaux. Il n’y a aucune légitimité morale à préférer à la « fausse viande » la chaire animale !
En complément nous vous conseillons de lire :
– Et les nouveaux fermiers imaginèrent la viande végétale ! (04/10/2020. alimentation-generale.fr)
– Fausse viande et fin de l’élevage: les masques tombent ! (04/09/2020. http://www.newestern.fr)
Et pour sa participation (via son fonds d’investissement Kima Ventures aux trois millions d’euros levés par l’entreprise Les Nouveaux fermiers), nous vous invitons à remercier chaleureusement Xavier Niel – par ailleurs actionnaire du Monde à titre personnel –
Ce brave homme n’étant animé, lui aussi, que par l’intérêt, je cite, «d’améliorer le sort d’1 milliard d’animaux chaque année en France».
Le Parlement européen a rejeté le 23 octobre 2020 l’amendement qui voulait interdire aux produits de substitution végétariens l’appellation de “steak”, “hamburger” ou “saucisse”. Mais le lait d’amande ou le fromage au tofu devront changer de nom.
C’est une demi-victoire pour les végans et un défaite totale pour la clarté des appellations de ce que nous mangeons.
Entièrement d’accord. C’est non seulement «une défaite totale pour la clarté des appellations de ce que nous mangeons», mais c’est la porte ouverte à la novlangue. Et donc au pire. D’autant plus que le mensonge (la falsification) n’est pas que sur les mots, il est aussi sur l’apparence. Que ces faussaires nous expliquent les raisons pour lesquelles leurs «steaks», «hamburgers» ou «saucisses» ressemblent autant à de (véritables) steaks, hamburgers ou saucisses.
– « Canada Dry est doré comme l’alcool, son nom sonne comme un nom d’alcool… mais ce n’est pas de l’alcool ».
Canada Dry trompait peut-être les gogos mais pas les alcoolos. Toutefois Canada Dry n’a jamais osé dire que sa merde visait à combattre l’alcoolisme. Business as usual ! tout simplement.
Mais là l’hypocrisie franchit un cap. L’écologie a bon dos ! Cette nouvelle «viande» n’est qu’une nouvelle merde, une de plus. Ces «Nouveaux fermiers superécolos» sont comme le Canada Dry, qui sert aujourd’hui à désigner «une chose ou une personne qui a l’apparence de ce qu’elle prétend être sans en avoir les qualités».
Bonsoir @Biosphere.
Dans les produits de substitution, il est précisé « hamburger végétal », pizza végétale »… L’adjectif « végétal » est mis en avant.
Donc c’est complètement con de dire que ça brouille la clarté des appellations.
La principale vertu du véganisme c’est de tenter de réduire un mode de consommation qui fait souffrir tant d’animaux, oui les conditions d’élevage et d’abattage des animaux sont effroyables, c’est tout à notre déshonneur. Donc pour cela d’accord.
Pour le reste sur le plan écologique comme sur le plan nutritionnel je crois qu’au contraire les végans font fausse route. la viande (sans excès) n’est pas nocive, nous sommes omnivore, et des prairies d’élevage sont largement aussi écolos que des champs de monoculture, encore une fois, ce sont les quantités consommées (et donc notre nombre) qui posent problème pour la double raison qu’elles supposent de grandes surfaces utilisées et qu’elles poussent à industrialisation de l’agriculture et de l’élevage en particulier
En ce qui me concerne je ne vois aucune vertu au véganisme. S’il s’agit de tenter de réduire notre consommation de viande le flexitarisme, voire le végétarisme, suffit largement. Pour le reste je suis entièrement d’accord avec vous.
Si quand même l’élevage actuel est effroyable, les animaux vivent le martyre, on ne peut pas nier ça.
Je n’ai jamais dit le contraire. J’en profite alors pour rajouter que la cause première de cette souffrance (et pas que pour les animaux) c’est cette course folle au toujours plus. C’est le Business et le Pognon !
Alors c’est sûr, les végans ne cautionnent pas ce genre d’horreurs, toutefois il s’accommodent d’autres. Se préoccupent-ils réellement des conditions dans lesquelles travaillent les gens qui produisent leurs fausses saucisses, leur tofu, leur lait de soja, leurs godasses en «cuir végétal» et j’en passe ? Peut-être certains, mais alors ça vient bien après leur obsession première.
@Michel C, rien ne vous permet d’affirmer qu’aucun végan ne se préoccupe des conditions dans lesquels les travailleurs humains produisent les substituts végétaux. Mais c’est toujours moins mauvais qu’avec la vraie viande, qui quant à elle implique en plus de tuer les animaux non humains.
Vous faîtes un sophisme de la solution parfaite.
Bonjour @MichelC.
Le végétarisme et le flexitarisme réduisent juste notre consommation de viande et de poisson, mais pas forcément des produits animaux en général. Et quid des zoos et des cirques.
Le véganisme a bel et bien des vertus éthiques.
«Viande végétale» ; «viande cultivée» ; «agriculture cellulaire» ; «ferme, fermiers» etc. Gilles Luneau parle d’oxymores et pointe un «abus de langage pas anodin», et précise : «cela participe de l’altération du réel.»
C’est tout à fait vrai et c’est grave. Déjà que la plupart de nos gamins croient que les frites poussent dans des arbres, que les poulets naissent sous la forme de nuggets, que les poissons sont carrés etc. maintenant en plus ils vont croire que la viande c’est du soja. Nous sommes suffisamment déboussolés comme ça, stop à l’enfumage ! Réservons-le seulement pour les saucisses, le jambon et les poissons. Avant qu’un cercle ne devienne un carré, que la guerre devienne la paix, le mensonge la vérité etc. je pense que l’Académie française devrait mettre les pieds dans le plat.
En janvier 2019 Paul Ariès déclarait : «J’accuse les végans de mentir sciemment […] J’accuse les végans de mentir en faisant croire au grand public qu’ils seraient des écolos et même des superécolos, alors qu’ils haïssent l’écologie et les écologistes».
Et concluait : «Le véganisme est une pensée racoleuse mais glissante, car elle ouvre des boulevards aux idéologies les plus funestes mais terriblement actuelles.»
Dit en passant il n’y a pas que les végans qui mentent de la sorte. Un discours a priori plein de bon sens et de bonnes intentions afin de dissimuler autre chose. Paul Ariès et d’autres, comme ici Gilles Luneau, ne sont pas dupes. Seulement là encore le sage montre la lune et l’idiot regarde le doigt.
(suite) Pour beaucoup d’entre nous le «végan type» est cette caricature qui se fait remarquer par son prosélytisme, son dogmatisme, sa haine du «viandard», son côté binaire et ses arguments foireux. Et bien sûr on en rigole, de ces pauvres rigolos qui ne font qu’étaler leur dégoût de vivre et réciter leur catéchisme. Et du coup on en oublie les gourous qui se cachent derrière eux.