la catastrophe, c’est Luc Ferry

Il paraît que Luc Ferry est un type intelligent. Puisqu’il est devenu un jour ministre de droite, les doutes affleurent cependant. Confirmation de son aveuglement, son discours dans philosophie MAGAZINE de mai 2011. Luc Ferry ne fait qu’y réciter les poncifs et les caricatures  accumulés par la droite contre l’écologie. Voici quelques extraits :

« Je vois dans Fukushima trop de passions tristes. Nos écolos, animés par la peur et le ressentiment, ont cette joie mauvaise de ceux qui « vous l’avaient bien dit ». L’heuristique de la peur dont parle Hans Jonas est calamiteuse, comme l’absurde principe de précaution dans la Constitution française. La peur est devenue la passion fondamentale de l’écologie. »

« L’appel aux alternatives au nucléaire dissimule le vieux fantasme d’une autre politique qui réjouit les anciens du gauchisme reconvertit dans l’écologie, comme les fondamentalistes chrétiens, heureux de pouvoir stigmatiser l’hubris de l’homme sans Dieu. Il est facile de plaider pour la décroissance quand, en rentrant chez soi, on allume la lumière, on recharge tranquillement son portable en préparant son dîner sur une plaque électrique. »

« Même sur la question du réchauffement, il faut faire place au doute. Pourquoi tout faire pour cacher le plateau entre 1998 et 2011, comme si le débat était interdit ? Quant aux conséquences, rien ne prouve sérieusement qu’elles soient aussi catastrophiques que le prétend le GIEC, ni que nous soyons dans l’urgence absolue. Même si on table sur une augmentation de 2°C ou 3°C sur un siècle, ce qui n’a rien de certain, nous avons le temps de réagir. »

« Veut-on renoncer au progrès ? Si oui, il faut le dire clairement. Réfléchir sur ce qui menacera l’humanité dans cinquante ans, comme si l’état de la science était immuable, n’a aucun sens. La décroissance est invendable politiquement. Vous ne convaincrez pas les Chinois d’opter pour la décroissance. La solution, c’est l’innovation scientifique. »

« Le capitalisme n’est pas ce qui nous a plongés dans la misère, mais ce qui nous en a sortis. Les inégalités (un milliard soufrant de la faim, cinq milliards se débrouillant avec quelques dollars par jour, et un milliard dans le confort matériel) ne sont pas le fait de l’Europe. »

En résumé :

          N’ayez pas peur braves gens, dormez.

          Les inégalités ne sont pas mon problème.

          L’innovation techno-scientifique peut tout, Fukushima n’est rien.

          Les écolos disent n’importe quoi, c’est le maintien du capitalisme qui importe.

          Les scientifiques du GIEC écrivent n’importe quoi, rien ne presse pour agir contre les gaz à effet de serre.

 

7 réflexions sur “la catastrophe, c’est Luc Ferry”

  1. Errare humanum est

    On refuse de reconnaître ses erreurs. On affirme que Ferry fut ministre de Sarkozy. On se fait envoyer dans les gencives que c’est une erreur. On supprime le commentaire et on corrige l’erreur sans le dire. Belle mentalité !


    La modération @ X
    Nous vous remercions du fond du cœur d’avoir relevé notre erreur,

    Notre gratitude envers vous est infinie…

  2. J’adore votre blog, tous mes encouragements, félicitations, un régal.
    En résumé: continuez.

  3. Il en tient une couche.


    Remarque de la modératrice du blog biosphere @ Julien
    -n’attaquez pas les personnes.
    -argumentez sur des idées.

    merci

  4. Notons que si l’écologie profonde (Arne Naess), un humanisme non-violent et profondément écologiste, a tant de détracteurs en France, c’est à cause de Luc Ferry !

    Il a en effet écrit en 1992 pas mal de contre-vérités dans son navet « le nouvel ordre écologique » !

  5. Pâle type, ce Luc Ferry. Je suis vraiment triste, Gaia. Peut-être devrait-il s’intéresser à Henri Bergson, à la tradition phénoménologique et enfin par l’intermédiaire de David Bohm, aux enseignements de la physique quantique. Il y découvrirait que le rêve de maitrise de la nature est illusoire et renoncerait à son rationnationnalisme statique. Dès lors, il se pourrait, presque par magie, que toi, ma chère Gaia, tu puisses lui parler d’écologie profonde.

  6. Sacré Ferry , selon lui , la Chine ne veut pas de décroissance mais il oublie que ce pays mène avec raison une bataille antinataliste féroce (politique de l’ enfant unique) .
    L’ intelligence humaine (remarquable) atteint probablement ses limites , dès lors , elle ne pourra pas résoudre les problèmes de plus en plus qui se poseront à l’ humanité .

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