Peu de gens auraient imaginé que le dérèglement du climat visible à l’œil nu coïnciderait avec l’importante progression d’une force politique qui nie catégoriquement ce phénomène. Aucun des scénarios du GIEC n’avait compté sur la possibilité que les dispositifs gouvernementaux en Europe et dans les Amériques seraient aux mains de partis et de présidents n’ayant qu’une hâte : expédier aux oubliettes l’urgence de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Nous soutenons dans ce livre* que la politique climatique de l’extrême droite s’est développée conjointement à certains intérêts matériels des classes dominantes.
Les changements progressistes ont tendance à provoquer de violentes réactions à leur encontre, et le climat ne fait pas exception. Le catéchisme du capitalisme fossile peut se résumer simplement : les combustibles fossiles sont bons pour les gens. Au fondement de cette doctrine se trouve un mode spécifique d’accumulation du capital qui domine depuis le début du XIXe siècle : la création de profits à travers l’extraction et la combustion des énergies fossiles. A mesure que l’extrême droite progresse, la thématique du changement climatique recule. La fragmentation de la politique climatique internationale sur des lignes nationales (cf accord de Paris de 2015) et les pressions nationalistes pour le retrait de l’accord ont formé deux maillons d’une même chaîne, le second poussant l’argument à son extrême : notre nation n’a pas à lever le petit doigt. Le fait que le capital fossile et l’extrême droite aient fusionné aux USA dans la personne de Donald Trump est significative. Dès sa première semaine à la Maison Blanche, à la fin du mois de janvier 2017, une cascade de décret approuvait le Dakota Access pipelines, le pipeline Keystone XL et décidait la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique. C’est devenu une règle, chaque fois qu’un parti européen d’extrême droite dément ou minimise l’importance du changement climatique, il fait par la même occasion une déclaration sur l’immigration. Quelques semaines avant l’élection présidentielle de 2007, Jean-Marie Le Pen proposait concernant l’immigration de couper « les pompes aspirantes, c’est-à-dire les services que nous assurons à tous les gens qui se trouvent sur notre territoire même si nous n’avons pas souhaité leur venir. » Il qualifia ensuite le changement climatique de « dogme » destiné à « terroriser les populations », affirmant qu’un éventuel réchauffement était dû au soleil. L’extrême droite agit dans le but d’anéantir toute barrière à l’accumulation du capital fossile, pour « libérer » les énergies bloquées sous terre.
Mais pour exister en tant que force historique réelle, la première des conditions est une crise. L’Italie et l’Allemagne sont entrées dans une crise d’après-guerre si profonde que les fonctions étatique de base – maintenir la cohésion sociale et garantir l’accumulation du capital – ne pouvaient plus être assurées ordinairement. Cependant aucune crise n’a engendré directement le fascisme. Mussolini comme Hitler ont été installés aux commandes par les détenteurs traditionnels du pouvoir qui misaient sur les forces fascistes pour sortir de l’impasse socio-économique due à la crise. Il faut reconnaître aussi à l’extrême droite un véritable mouvement de masse, avec une ferveur nationaliste et des partisans parmi les ouvriers. Le fascisme n’est pas pour les temps ordinaires ; aucune foule ne se rue vers lui si le sol ne menace pas de se dérober sous ses pieds. Mais quand une apocalypse se profile à l’horizon, les démagogues du sang et du sol tiennent le haut du pavé.
* Fascisme fossile (l’extrême droite, l’énergie, le climat) aux éditions La fabrique 2020
Dans une tribune à Libération Jean-Baptiste Fressoz nous a présenté le «carbo-fascisme».
(10 oct 2018 : Bolsonaro, Trump, Duterte… La montée d’un carbo-fascisme ?)
«Carbo-fascisme» ou «fascisme fossile», ce fascisme là est de droite, c’est sûr.
L’écologie peut-elle être de droite ? La question a déjà fait couler beaucoup d’encre. Pour moi c’est NON. D’extrême droite encore moins.
Seulement il y a cette énorme confusion qui pollue tout, qui fait que la droite, la gauche, l’écologie… on ne sait plus trop ce que c’est. J’espère quand même qu’on sait ce que sont le fascisme et le nazisme, comment la Peste brune arrive au pouvoir, dans quelles circonstances etc. Et qu’on n’a pas oublié ce qu’elle est capable de faire.
Nous voyons Trump, Bolsonaro, Duterte etc. à l’oeuvre. Nous savons leurs idées. Comme nous savons celles du RN et autres partis d’extrême droite en France.
Parlons plus de la peste rouge qui a fait plus de morts encore que le nazisme !
Celle là elle est facile, c’est en général ce qu’on balance quand on est particulièrement ancré à droâââte et en manque d’arguments.
Sinon moi ça ne me gène pas, on peut en parler aussi de la peste rouge. Certains se sont d’ailleurs déjà essayé à faire le décompte (Le Livre noir du communisme). Maintenant on peut faire la même chose avec le capitalisme, en n’omettant pas ses liens avec certains régimes.
Ce sont plus que des arguments ce sont des faits, c’est factuel donc des preuves !
Trump, Bolsonaro, Duterte etc. leur négationnisme, historique ou climatique, leurs idées pourries etc. tout ça aussi ce sont des faits.
Les écologistes à faux nez, sont bien chez les verts ! L’UmPs et tous ses zouaves vert rouge modem, vous l’admettez vous-même, voter FN c’est faire baisser le commerce international en fermant les frontières ! Pourtant, pour réduire la pollution c’est bien ce qu’il faut faire baisser le commerce en votant FN pour fermer les frontières !
En outre, tous les migrants que vous faites venir en France, vous les mettez au même régime de consommation que les européens, voir ces migrants consomment plus que les européens si on prend en considération les trafics et l’économie souterraine ! Or, je ne vois pas comment on va baisser la pollution en mettant au même régime de consommation des migrants ?
Tu me feras toujours bien rigoler avec ta logique Shadokienne. Ce n’est pas à moi que tu feras croire que le RN se soucie de la pollution, et plus largement d’écologie. Ni qu’il s’oppose au Business as usual et au grand capital.
Par contre pour ce qui est de fermer les frontières, dans un seul sens évidemment, là tu peux leur faire confiance.