L’aide active à mourir gagne du terrain

En France. La députée Marine Brenier a déposé une proposition de loi le 17 décembre sur « l’aide active à mourir ». : «  A titre personnel, j’ai eu plusieurs de mes proches qui sont partis, chacun sous l’égide d’un différent dispositif de la loi. Mon grand-père, sous la première loi Leonetti (de 2005), ma grand-mère sous la loi Leonetti 2 (de 2016). Je dénonce la sédation profonde, permise par la loi Claeys-Leonetti de 2016 comme une hypocrisie de la législation. Comment considérer que de laisser partir un être cher dénutri et déshydraté permettrait de respecter sa dignité ? J’ai donc été amenée à rencontrer des personnes qui travaillaient sur ces sujets, des praticiens, des patients et des associations. C’est une problématique à laquelle il faut répondre. Ma proposition de loi parle « d’aide active à mourir ». On renforce le dispositif actuel dans le cas où les personnes ne préparent pas de directives anticipées ou de personne de confiance. Cela permettra d’avoir des témoins pour dire que, quand il était conscient, le patient a dit qu’il voulait pouvoir passer par ce dispositif. Je souhaite que l’ #AideActiveAMourir puisse aussi se faire à domicile mais encadrée par des équipes soignantes. Beaucoup de personnes sont âgées, en #FindeVie, atteintes de maladies dégénératives et veulent pouvoir partir depuis chez elles. Mais c‘est un acte très particulier et on comprend que pour des raisons personnelles, de conscience ou de religion, un médecin puisse y être opposé. C’est la raison pour laquelle dans ma proposition de loi, j’ai mis un chapitre qui est dédié à la clause de conscience. » Pour le moment, la députée n’a aucune certitude concernant l’étude de sa proposition de loi par l’Assemblée Nationale. Cette décision dépend de la commission des affaires sociales.

À l’étranger. Toujours plus de pays reconnaissent la liberté fondamentale de décider de sa propre fin de vie. Après que la Cour constitutionnelle autrichienne a ordonné au Parlement de légiférer en faveur du droit à l’autodétermination en fin de vie – rejoignant ainsi, en Europe, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse – le Congrès des députés espagnol a voté très majoritairement, le 17 décembre 2020, en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté. Un texte qui devra être validé par le Sénat dans le courant du mois de février 2021. Cette loi, qui entrera en vigueur en Espagne au second trimestre 2021, répondait à la promesse électorale faite lors des dernières élections législatives par le chef du Gouvernement, Pedro Sanchez. Évidemment, ce nouveau droit ne s’imposera à personne et respectera toutes les consciences.

La France, aux prises avec la triste loi Leonetti qui n’autorise que le « laisser mourir » par la dénutrition et la déshydratation, provoquant une insuffisance rénale sévère, devra encore attendre… le président de l’ADMD, Jean-Luc Romero-Michel a déclaré : « Je suis très triste de constater que, sur ce sujet encore, la France, pays laïque, est sous le joug du pouvoir spirituel des Églises, omniprésentes sur les sujets de bioéthique et sociétaux, et sous le joug du pouvoir temporel de certains médecins qui refusent d’abdiquer leur omnipotence et de reconnaître la démocratie sanitaire. »

6 réflexions sur “L’aide active à mourir gagne du terrain”

  1. POUR et CONTRE

    Les arguments des promoteurs de l’euthanasie ( universitedelavie.fr )
    Arguments contre l’euthanasie ( vivredignite.org )

  2. Commentaire sur le site lesalonbeige.fr ( Le business de l’euthanasie )
    – «Si l’euthanasie est un bien, si aider les gens à mourir est un bien, alors il est légitime que des gens gagnent de l’argent en aidant ce bien à advenir.
    Si l’euthanasie est un mal, alors elle est un mal, que les gens la procurent gratuitement ou moyennant finances. » ( Robert Marchenoir 11 mars 2015, 20 h 53 min )

    Quoiqu’il en soit, si «l’aide active à mourir » gagne du terrain, le business de l’euthanasie également. On n’arrête pas le Progrès !
    – La « capsule de la mort » : lorsque le cauchemar devient réalité
    (18 JUIN 2019 sur le site fsspx.news)

  3. Encore un sujet délicat, pour ne pas dire tabou. La députée Marine Brenier raconte son expérience personnelle, son grand-père et sa grand-mère (on appelle ça «storytelling»), elle dénonce l’hypocrisie de la législation, elle évoque la dignité, la conscience et propose une nouvelle loi. Voilà donc «l’aide active à mourir».

    – « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ! » (Camus)
    Les choses sont suffisamment compliquées comme ça, commençons déjà par nommer un chat un chat. Lorsqu’on fait piquer son animal de compagnie, comment dit-on ? Alors pourquoi ne pas parler d’EUTHANASIE ? Par pudeur ou bien là encore par pure hypocrisie ? Le mot signifie «bonne mort» ou «mort douce». Si ce n’est certains pervers qui donc pourrait être CONTRE ?

    1. La Suisse n’autorise pas l’euthanasie par contre elle autorise «l’assistance au suicide», autrement dit «le suicide assisté», nuance ! L’association Dignitas propose son aide, son assistance, son ou ses services, bref sa «prestation», pour reprendre la terminologie de l’association. Et cela même aux étrangers.

      Les mots AIDE comme ASSISTANCE portent en eux cette valeur universelle assimilée au BIEN. Aider son prochain, lui porter assistance c’est bien. C’est entendu. Sauf que là encore ce n’est pas aussi simple (ou simplet) que ça. Aider quelqu’un à dévaliser une banque, à se débarrasser de quelqu’un, ce n’est pas bien, c’est mal, là aussi c’est entendu.

    2. (suite) Aides au développement (au PIB), aides à domicile (bonniches), assistantes sociales, direction et freinage assistés, aide à la conduite, Europe et Mondial Assistance etc. etc. nous sommes de plus en plus assistés. Dans tous les domaines, toujours plus assistés ! Et tout ça dans l’intérêt de qui ? Pour notre bien, vraiment ? Qui donc peut nous aider à réfléchir ? Mais qui donc peut nous offrir une boussole fiable ?

    3. Aider quelqu’un qui le demande expressément à mettre fin à ses jours n’est pas une aide banale. On comprend bien que ce n’est pas là ce qu’on est en droit ou ce qu’on peut attendre d’un médecin, l’euthanasie allant à l’encontre du serment d’Hippocrate. Je ne pense pas non plus qu’on puisse demander ce type d’aide à un curé.
      Alors à qui ? À un proche, à quelqu’un qui nous aime bien sûr. Cela peut-être n’importe qui, même un médecin, qui agira alors en tant qu’humain, en tant qu’ami, mais pas en tant que médecin. Ou alors ce peut être une association, comme en Suisse, seulement il faut que tout ça soit bien encadré par une loi.
      En attendant je vous laisse imaginer cette pub, qui évidemment pourra être interprétée dans un sens ou dans un autre : «Rien de mieux pour en finir, que les bords du lac de Zurich ! Pour 8800€ seulement ! »

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