Nous adorons les chroniques de Stéphane Foucart, journaliste scientifique du MONDE. Voici quelques extraits de sa dernière analyse suivis de commentaires sur lemonde.fr:
« Une caractéristique de la France est le conservatisme de ses académies (médecine, sciences, agriculture…), et leur réticence à se prononcer sur tout ce qui pourrait bousculer l’ordre économique et social. Amiante, gaz de schiste, réchauffement, agriculture biologique, principe de précaution, sels nitrités dans l’alimentation : au fil des ans, les vénérables compagnies savantes françaises ont trop souvent défendu des positions défavorables à la préservation de la santé et/ou de l’environnement. L’avis rendu le 26 janvier 2021 par l’Académie des sciences française sur l’urgence à agir pour contrer le déclin des insectes n’en est que plus remarquable… Dans son avis, l’Académie met en avant, parmi les causes majeures de l’effondrement en cours de l’entomofaune, « l’usage croissant et non ciblé de pesticides à haute toxicité (notamment néonicotinoïdes) », ce contre quoi les milieux apicoles se sont battus en vain depuis la fin des années 1990.Elle recommande de prendre « urgemment » une série de mesures… La situation actuelle résulte autant d’une faillite de l’expertise sur l’environnement que de la cécité des responsables politiques. Mais elle est aussi le fruit d’une faillite médiatique à peu près générale… »
Claude Danglot : Superbe article montrant bien la soumission de certains scientifiques au puissances d’argent au détriment de la santé et de l’équilibres de notre biosphère. Merci M. Foucart pour votre courage de journaliste scientifique.
Dance Fly : Deux forces majeures antagonistes s’opposent aujourd’hui: les forces productivistes du siècle passé qui luttent pour poursuivre leur business comme si de rien était, bien que la démonstration est aujourd’hui faite que leurs activités portent préjudice à la biodiversité, au climat, à la santé globale de la planète et donc à l’humain, et des forces apparues récemment qui font la promotion d’un développement plus harmonieux qui nécessite la mise en place d’un nouveau paradigme (où le fossile disparaît alors que l’agriculture biologique apparaît…). Il y a donc encore une chance pour que la Terre demeure la planète des insectes (plus de la moitié de toute la biodiversité) pour encore longtemps.
Leca : le père Armand David (1826-1900), missionnaire botaniste et zoologiste collectant en Chine pour le Muséum écrivait en 1872 : « On se sent malheureux de voir la rapidité avec laquelle progresse la destruction de ces forêts primitives, dont il ne reste plus que des lambeaux dans toute la Chine, et qui ne seront jamais plus remplacées. Avec les grands arbres disparaissent une multitude d’arbustes et d’autres plantes qui ne peuvent se propager qu’à l’ombre, ainsi que tous les animaux, petits et grands, qui auraient besoin de forêts pour vivre et perpétuer leur espèce…Et, malheureusement, ce que les Chinois font chez eux, d’autres le font ailleurs ! C’est réellement dommage que l’éducation générale du genre humain ne se soit pas développée assez à temps pour sauver d’une destruction sans remède tant d’êtres organisés, que le Créateur avait placés dans notre terre pour vivre à côté de l’homme, non seulement pour orner ce monde, mais pour remplir un rôle utile et relativement nécessaire. »
Pour en savoir plus sur l’Académie des sciences grâce à notre blog biosphere :
29 janvier 2020, Cl. Allègre enterré par l’Académie des sciences
20 septembre 2010, la science n’aime pas l’Académie des sciences
Le pouvoir et les médias sont -ils les principaux responsables, ou sont-ce nous-mêmes qui ne sommes pas prêts à faire le moindre sacrifice ? Imaginez une seconde, demander à tous ces jeunes qui se sont admirablement mobilisés lors des marches organisées à la demande de Greta Thunberg , de jeter et d’oublier leur téléphone portable, pourtant un vecteur important de pollution et de consommation d’énergie… la réponse aurait été évidemment, je le garde, non mais !!
A mon sens, le pouvoir et les médias ne sont que la résurgence de nos propres contradictions… et à la fin, juste avant le cataclysme final, tout le monde plébiscitera la dictature de l’écologie… il sera déjà trop tard pour nombre d’espèces animales et végétales. Seule la décroissance de population pourrait être aujourd’hui « acceptée » car l’individu serait peu concerné personnellement… mais là, les religieux veilleront !!
En cette période de «guerre» contre le Covid, nous avons déjà un aperçu de tous les sacrifices que nous acceptons sans (trop) broncher. Mais là encore nous voyons les limites. Mais on peut aussi penser que petit à petit on s’habitue à tout… En attendant on verra bien.
Ceci dit je suis assez d’accord avec analyse. Moi aussi j’ai du mal à imaginer les jeunes marcheurs balancer leur doudou à la poubelle. Non mais ! Et puis il n’y a pas que les jeunes, les moins jeunes aussi ont des tas de doudous, de jouets et de jeux dont il ne veulent absolument pas se passer. Par contre, la décroissance de la population, c’est vrai que ça c’est bon. Mais pour les autres. Non mais ! 🙂
Les responsables c’est tout le monde. Nous sommes (parait-il) en démocratie. Je dirais donc qu’on a les politiques qu’on mérite. Et tout le reste par conséquent.
En matières d’information (de propagande, de conditionnement), d’éducation, de culture et de divertissement, nous avons principalement les médias. Bien qu’on sache qu’ils sont à la botte du Système, on les écoute. On se plait à croire que les réseaux sociaux sont un contre pouvoir, alors qu’ils sont un véritable foutoir qui ne fait qu’en rajouter à la confusion et au climat malsain qui se développe. Bref, nous sommes dans un cercle vicieux.
En attendant (la fin des haricots) nous allons donc tous continuer à faire du cinéma, à alimenter le Spectacle. Et par conséquent le Système. Et ceci en marchant (bien sagement dans les clous), en lançant des appels (les chiens aboient et la caravane passe), en votant pour des gens dont nous savons qu’ils ne changeront rien etc. etc. The Show must gon on !
– « Une caractéristique de la France est le conservatisme de ses académies (médecine, sciences, agriculture…), et leur réticence à se prononcer sur tout ce qui pourrait bousculer l’ordre économique et social […] La situation actuelle résulte autant d’une faillite de l’expertise sur l’environnement que de la cécité des responsables politiques. Mais elle est aussi le fruit d’une faillite médiatique à peu près générale.»
Stéphane Foucart enfonce là des portes ouvertes. Que ce soit celle des sciences, celle de médecine ou encore celle d’agriculture, ces académies sont au service du Système. Tout le monde sait que les grandes instances sont gangrénées par des conflits d’intérêts et que les lobbies y jouent un rôle déterminant. Ce sont toujours l’argent et le pouvoir qui pourrissent tout, et les médias ne font évidemment pas exception à la règle.
Si nous pouvons encore lire par-ci par-là de bons articles et voir des reportages de qualité c’est juste pour entretenir une impression de pluralité, de diversité et de liberté. Mais au fur et à mesure que l’esprit critique disparait c’est toujours le même discours qui l’emporte sur le grand n’importe quoi. C’est celui qui fait les bonnes affaires des tenants du Système.
L’Académie des sciences «encourage et protège l’esprit de recherche, et contribue au progrès des sciences et de leurs applications» (art.2)
La recherche vise à faire progresser les connaissances (science= connaissance), en ce sens elle ne peut être que bonne. Après il faut voir ce que nous faisons de ces connaissances (applications, technologie) , il faut voir qui finance certaines recherches et dans quel but etc. Et tout le problème est là.
En attendant, pour que l’Académie des sciences émettent de telles recommandations, la situation doit être grave pour les insectes.