Interdiction de posséder plus de deux logements, ça ce serait une mesure efficace ! L’urgence écologigue impose des mesures radicales, on doit le dire même si c’est mal perçu dans l’immédiat. La transition énergétique, que la fin des énergies fossiles et le réchauffement climatique rendent nécessaire, ne sera pas facile. Mais la meilleure façon de s’afficher comme un citoyen responsable vis-à-vis des générations futures est d’habiter une petite maison, une seule, près du boulot, qui consommera automatiquement moins de tout et réduira les émissions de gaz à effet de serre. N’oublions pas que chaque logement qui se construit, chaque habitat pavillonnaire qui s’étend à l’extérieur des villes, chaque résidence secondaire… empiète sur le territoire des autres espèces et explose l’empreinte écologique. Il semble certain que l’étouffement de la Biosphère par l’espèce humaine se fait au détriment de l’ensemble des possibilités de la vie sur Terre, homo sapiens inclus. Malgré cette évidence, la mode de la résidence secondaire se généralise aujourd’hui. Deux exemples.
– Des avions pour Belle-Ile-en-Mer provoquent la colère en Bretagne. Le 15 mai dernier, l’engin de neuf places décollait de Vannes pour ses dix-huit minutes de vol (57 km) et 99 euros. Belle-Ile compte 5 426 habitants à l’année et plus de 400 000 visiteurs en 2019. Le territoire affiche un taux de 56,8 % de résidences secondaires. Entre 2019 et 2020, les prix de l’immobilier ont bondi de 19,2 % à Belle-Ile-en-Mer.
– La vague des « bi-résidentiels » dans les régions françaises. Dès l’annonce, le 16 mars 2020, du premier confinement, un million de Franciliens ont quitté la capitale pour la campagne, dans une résidence de moins en moins secondaire. On les appelle les « bi-résidentiels ». Les prix sont à l’avenant, qui grimpent. Les Français sont champions du monde de la résidence secondaire. Près de 10 % du parc total des logements, soit autour de 3,5 millions.
En ce mois de juin, le journal La Décroissance interviewe Nil Caouissin sur la multi-possession. Les propos sont mesurés, trop mesurés : « Il est urgent d’en finir avec les résidences secondaires, c’est la garantie du droit au logement pour tous. Lorsque les résidences secondaires sont présentes massivement sur un territoire, le marché de l’immobilier est gelé, les prix deviennent exorbitants et les faibles revenus ne peuvent pas se loger… Je propose que seules les personnes résidant depuis plus d’un an dans un bassin de vie auront le droit d’acheter un logement dans ce pays… La proportion de résidences secondaires baissera progressivement avec leur revente, les prix baisseront, les habitants pourront enfin acheter là où ils vivent. Il n’y a donc pas d’expropriation, il n’existe pas de rapport de force suffisant pour une solution aussi radicale. Je suis pragmatique… A ceux qui disent que mon projet est contre la liberté, je réponds qu’en effet il est contre la liberté qu’ont certains de se payer une résidence secondaire à 400 000 euros. »
Nous nous souvenons encore du programme bien plus radical présenté par des candidats du Parti pour la Décroissance (PPLD) aux législative françaises de 2007 : Sortie de l’automobile et de sa civilisation, sortie des énergies fossiles au profit de la sobriété énergétique, relocalisation de l’économie, développement des petites entités économiques pour favoriser l’emploi local, instauration d’un Revenu maximum autorisé à hauteur de trois fois le SMIC et interdiction de posséder plus de deux logements. Enfin, voilà une mesure efficace, quand c’est interdit, c’est interdit. Dans la liste des saloperies à ne pas acheter, on trouve de tout : la bombe nucléaire ; le yacht ; le TGV ; l’hélico ; la moto ; le quad ; l’escalator ; l’aspirateur… et la résidence secondaire. Mais à partir de quels critères incontournables doit-on interdire une activité ?
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :
12 novembre 2011, réduisons la surface de nos logements
9 avril 2007, votez PPLD… (Parti pour la décroissance)
C’est bien beau mais c’est évidemment impossible car on ne peut pas changer de logement à chaque fois qu’on change de travail et tout le monde travaille au même endroit (dans les « métropoles » dont notamment Paris),…
La solution ce serait plutôt des hôtels de travailleurs et parce que c’est invivable au quotidien (petites surfaces, loyers exorbitants, achat quasi impossible) des logements familiaux à la campagne ou en périphérie (où il y a pleins de villages et villes moyennes dépeuplés) avec si possible des liaisons ferroviaires. Avec un peu plus de télétravail ça devient envisageable.
Que des gens possèdent 2 logements (ou 2 bagnoles etc.) ne me gène pas plus que ça. De toute façon ils ne peuvent pas habiter les deux en même temps. Ce qui me gène c’est déjà la taille et le luxe de certains logements. Ensuite le fait qu’avec autant de logements, vides la plupart du temps, d’autres gens n’ont même pas un toit.
Maintenant il y a résidence secondaire ET résidence secondaire. On a la villa sur la Côte ou à Belle-Ile-en-Mer, le chalet ou le studio à Megève, la vieille maison de famille à Triffouillis-Les-Oies, ou encore le mobil-homme dans un camping à l’année.
D’autre part on sait que la pierre est en général un bon investissement. Ce qui fait que certains achètent des logements qu’ils n’habiteront peut-être jamais. S’ils le font c’est déjà parce qu’ils en ont les moyens, ce qui leur permet de se faire toujours plus de pognon. Le problème là c’est notamment l’envolée des prix de l’immobilier, qui fait que dans certaines régions les autochtones ne peuvent même pas se loger ou devenir propriétaires.
Pour moi le YACA consiste à taxer très fort, mais alors très très fort, là où se trouve le Pognon. Si j’étais Président je ferais en sorte qu’au lieu d’investir dans l’immobilier, se payer un jet privé ou un yacht, les gros riches achètent plutôt des oeuvres d’art ou du pinard.