Les commentaires sur lemonde.fr nous montrent qu’il serait bien plus facile de mettre en place une maîtrise de la fécondité humaine, par exemple par soutien du planning familial dans tous les pays, que de demander aux membres d’une société à la fois croissanciste et consumériste de limiter ses émissions de gaz à effet de serre.
Z. : La « sobriété », ça veut dire quoi au juste ? Combien de degrés ? Quelle taille l’appartement/la maison ? Qui aura droit à une voiture ? Quelles solutions de substitutions ? Arrêtons les généralités et les approximations qui permettent de louvoyer et entrons dans le concret !
pm22 : Pendant l’âge d’or du moyen-âge, période d’essor économique, de progrès agricole et d’une remarquable activité intellectuelle dans les monastères, les plus novateurs et cultivés (latin grec hébreu, etc.), les cisterciens prônaient avec talent la sobriété… Leurs dortoirs communs étaient des glacières. Leur régime quasi végétarien.
He jean Passe : « réduire drastiquement nos besoins ». Cela ne veut pas dire en fait réduire nos besoins (illimités par nature) mais nos consommation ,et ça n’est pas si compliqué que cela, par exemple : – Limitations de la vitesse sur les autoroutes à 110, sur les routes à 80 et en ville à 30 km/h – Quotas de consommation d’essence et de voyages en avion (10 litres par foyer et par mois) – limitation de la consommation de viande et de poissons (bannis des collectivités) – Limitation de la température dans les logements collectifs (18°C avec des thermostats connectés partout)
Valerio borg : Cool, panais et cardon du jardin pour tout horizon, pas de vacances, ni de découverte d’autres pays, des bons pulls moches pour supporter le froid et lire un bon livre d’un gourou à la lumière d’une bougie. Se retrouver le lendemain autour d’une infusion de sauge avec des amis comme horizon festif. Avec votre sobriété, vous me donner envie de sortir mon lance-pierres.
LaVénalitéenMarcHe : Un tiers de la production alimentaire est jeté ! Une énorme proportion de la production est parfaitement dispensable ! Liste non exhaustive : véhicules particuliers motorisés, congélos, lave-vaisselle, lave-linge, sèche-linge, machines à pain, fours à pizza, restaurants… = à mutualiser ; tondeuses à gazon motorisées (à remplacer par la version mécanique ou animale) ; souffleuses de feuilles ; TV ; presse sportive, people et de droite ; variétoche ; jeux vidéos ; smartphones ; eau en bouteille ; sodas, bonbons, malbouffe ; pétards et feux d’artifice ; maquillage ; ongleries… Autant d’employés à reconvertir dans des secteurs utiles : agriculture bio, artisanats alimentaires et autres, conserveries…
Bernard Naud : Enfin la famille Bidochon, au lieu d’aller se faire rôtir en Août à l’autre bout du monde, à grand renfort de vol charter bien polluant, ira passer ses vacances en Bretagne ou dans le Cantal ! De même ces cadres pressés attendant dès 6 heures du matin la Navette d’Air France pour aller assister à une réunion à Toulouse ou Marseille adopteront la Visio-conférence en pyjama, chez eux, derrière leur ordinateur…
ERoy : Arrêtons de prétendre que nous allons tous diminuer notre consommation. Sauf par un régime totalitaire, jamais les français n’arriveront à admettre que mêmes leurs pauvres sont riches comparer à la grande majorité du monde et que, par la simple loi du nombre, c’est d’abord à eux qu’il sera utile de demander des sacrifices. Le riche passera d’un six cylindres en ligne à une électrique, les autres seront au vélo. Le riche passera de son immonde 450 m2 à un modeste 225 mais exigera par équité que le pauvre passe de 40 à 20 m2 (logique mathématique). Le riche mangera du caviar bio parfaitement sain et naturel et le pauvre sera un végane obligé compte tenu du prix du Charolais au kilo. Quand aux efforts à faire par les indiens (d’Inde), croyez vous une seconde qu’ils vont diviser leur consommation par deux ?
Philip69 : La grande illusion est de penser que par l’implication citoyenne et le débat démocratique on va faire accepter un retour en arrière, une société de la rareté. L’histoire nous montre au contraire que de très larges parts de la population n’ont adhéré à la démocratie (régime sans transcendance et porteur d’incertitudes) qu’avec l’élévation générale et continue du pouvoir d’achat que celle-ci semblait permettre. Si cette élévation disparaît, la désaffection sera forte et comme il est bien plus insupportable de perdre quelque chose que de ne l’avoir jamais eu (effet cliquet), les désordres sociaux les plus extrêmes sont à craindre. Déjà la rage des gilets jaunes préfiguraient cette frustration. Bref, si la sobriété s’impose, alors le récit de la frugalité heureuse et conviviale apparaîtra comme une plaisanterie et la loi anthropologique de la rareté comme source de la violence se vérifiera.
PHILEMON.FROG : Les restrictions vont s’imposer très vite d’elles-mêmes de toute façon. C’est peut-être ce que se disent nos pusillanimes gouvernants d’ailleurs : « ce n’est pas moi, c’est la force des choses » ! Mais évidemment, plus les restrictions tardent à se mettre en place, plus subites et brutales elles seront in fine.
lecteur assidu : Et hop le retour de l’écologie punitive, sous le doux vocable de « sobriété ».
Gloglo @ lecter uassidu : Ecologie punitive, vous dites? Le plus marrant c’est de continuer à confondre la physique et la politique. Les glaciers ne font pas de politique. Ils fondent aussi bien pour les uns que les autres. Humains ou non, d’ailleurs. L’autre nom de la sobriété, c’est « pénuries », inflation, crise économique. C’est ce qui nous arrive. Ce n’est pas de la politique, ce sont des faits. La sobriété, ou descente énergétique, est la trajectoire prévisible de notre utilisation des flux énergétique. Voulue, délibérée, organisée, ou subie. Mais inéluctable. Quand bien même on voudrait brûler tout le pétrole, tout le charbon du monde pour échapper à ce que certains croient identifier comme de l’écologie punitive, ce sera de plus en plus difficile. En gros, nous n’aurons même plus les moyens de perpétrer la destruction délibérée et industrialisée de notre habitat. C’est juste des maths. C’est la physique qui est liberticide, pas l’écologie. Réveillez-vous. Documentez-vous.
JGG : Et voilà qu’encore une énième fois on repose l’ensemble des solutions possibles sur les choix que chacun fait, qu’il en aille de sa voiture à ses légumes, de son usage d’internet à la marque de ses chaussettes. Cette absence de pensée systémique n’a qu’une conséquence : plonger chacun dans le déni. Et pendant ce temps là personne ne questionne le secteur de la pub qui dictent des besoins artificiels, les lobbys qui créent des contre-vérités et les industriels qui n’ont que le profit à la bouche.
Soteria : Une taxe carbone et la suppression de la publicité iraient en effet très loin dans les efforts nécessaires. On remarquera que si le premier point était exclu du cadre de la convention sur le climat, la mesure issue du deuxième, qui n’était pas particulièrement extrême, a été entièrement dénaturée. D’après les chiffres donnés par Bernard Maris dans son bouquin, on mettait chaque année dans la publicité en Occident l’équivalent de ce qu’il serait estimé pour fournir de la nourriture, une éducation, l’eau potable et des sanitaires à tous ceux qui en manquent à travers le monde. Soit un peu moins des 100 milliards que le Nord s’était engagé à donner au Sud en 2015. Nul doute que depuis 2008 le marché publicitaire n’a pas exactement diminué.
Le Dingue : On parle beaucoup de sobriété énergétique sans parler de sobriété démographique. Bref, on n’avance pas.
A. Morin : au bout du compte la réduction démographique, d’une façon ou d’une autre, elle aura lieu. La démographie n’est pas le cœur du problème, mais une conséquence inévitable à court ou long terme, décidée ou non, de maladie, de famine ou de guerre. Voilà. Il faut faire en sorte que ce soit le moins pire possible mais ça sera très difficile au bas mot, catastrophique pour les humains plus probablement (je m’en réjouirais presque).
Loin de nous montrer qu’il serait bien plus facile de mettre en place une maîtrise de la fécondité humaine, les commentaires sur lemonde.fr nous montrent d’abord que le mot sobriété fait mal aux oreilles (d’ânes). Et pour cause, il est entendu comme synonyme de frustrations, et donc de douleurs. Là encore, tant que nous n’en aurons pas fini de cette démesure exhibée par une minorité d’indécents il y aura toujours des tas de frustrés. Misère misère. Dans ce lot de faux yaka-faucon et autres bêtises j’en vois au moins un qui se démarque, c’est JGG :
– « Et voilà qu’encore une énième fois [etc.] Cette absence de pensée systémique n’a qu’une conséquence : plonger chacun dans le déni. Et pendant ce temps là personne ne questionne le secteur de la pub qui dictent des besoins artificiels, les lobbys qui créent des contre-vérités et les industriels qui n’ont que le profit à la bouche.»
Une bonne année de limaces permettra aux carabes (un prédateur) de connaître une bonne année concernant le nombre de sa progéniture. Il en va de même pour tous les prédateurs plus on monte dans la chaîne trophique.
L’humain, animal super prédateur aurait dû suivre cette même « loi » de la Nature.
Quand il ne pourra plus -grâce à des subventions, colonisations, guerres, technologies- artificiellement gonfler ses ressources vitales, sa population devrait décroître.
C’est le schéma dans un monde de la Loi de la jungle, mais l’humanité a inventé la médecine, la science, l’éducation, les dettes, … autant de parachutes permettant la survie là où l’absence de viabilité empêcherait tout simplement la Vie. ?