La baisse de la fécondité, inquiétant ?

DÉMOGRAPHIE, PLUS DURE SERA LA CHUTE (en page Une du Courrier International N° 1628 du 13 au 19 janvier 2022). Cette histoire de baisse inquiétante de la population dans certains pays, ce n’est qu’une tentative des natalistes pour ne pas aborder le niveau de surpopulation dans les pays, riches ou non. Par exemple au Japon, on s’inquiète du niveau de vieillissement et pas du poids global de la population sur les écosystèmes. Or la densité au Japon, 345 hab./km² (2020) est le triple de la France… qui est déjà surpeuplé, moins d’un hectare en moyenne pour chaque habitant.

Résumé de l’article du CI : « Depuis deux cents ans, une croissance démographique soutenue consume les ressources naturelles, dévaste l’environnement, engendre des guerres. Or l’humanité est sur le point de troquer une bombe démographique contre une autre, à entamer une période de déclin prolongé. En 2050, 151 des 195 pays du globe seront en situation de décroissance démographique”,d’après une étude de l’université de Washington. Et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle. Cela risque en tout cas de bouleverser les politiques économiques et les systèmes de protection sociale. Quid des retraites, de la place de l’immigration, des systèmes de santé et de protection sociale ? Comment construire un modèle économique qui ne soit pas simplement lié à la croissance de la population ? Dans les années 1960, le Japon affichait une croissance économique supérieure à 10 %. Mais lorsque la population active a commencé à décliner, à la fin des années 1990, le taux de croissance a marqué le pas pour s’établir autour de 0,5 %. Il n’a jamais redécollé depuis, restant presque insensible à vingt années de politiques de relance... »

Lire, Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé

Commentaire de biosphere : Selon l’étude de l’université de Washington, la poursuite de la croissance démographique mondiale n’est plus la trajectoire la plus probable pour la population mondiale…. à cause de la diminution supposée de la fécondité humaine. Ils prévoient que d’ici à 2100, presque tous les pays (183 sur 195) auraient un taux de fécondité inférieur au seuil de remplacement des générations.

Or personne n’a ni les moyens ni les outils pour prévoir les indicateurs de fécondité à 10 ans, encore moins d’ici 2100. On peut même faire l’hypothèse inverse que les incitations à la reproduction vont se multiplier. La montée des intégrismes religieux pousse à rechercher une descendance nombreuse puisque Allah ou Jéhovah pourvoira à leurs besoins. Le développement contribue pour partie à la maîtrise de la fécondité, mais l’appauvrissement (par effondrement prévisible des sociétés) à une natalité non maîtrisée. Il est même fort possible qu’avec le choc des nations pour le contrôle de ressources naturelles, les États deviennent natalistes pour s’assurer la prédominance du nombre. De nombreux pays, dont le Canada, la Chine, les membres de l’Union européenne, l’Iran, Israël, le Japon, la Russie, la Corée du Sud et les États-Unis, font déjà pression pour la croissance de leur population. Il est temps de mettre fin à cette mascarade et de reconnaître les conséquences désastreuses d’un monde de bientôt 8 milliards d’humains. Les dirigeants gouvernementaux lors de la COP26 n’ont pas abordé la limitation de la demande mondiale d’énergie, d’eau, de nourriture, de logement, de terres, de ressources, de biens matériels, de machines, de transports… en réduisant la croissance de leurs populations humaines respectives. Ils ne sont pas prêts à reconnaître que la décroissance de la population est essentielle pour lutter contre les changements climatiques et la déplétion des ressources.

Lire, Malthusien ou nataliste, faut choisir

Le Japon va passer de 126 millions de personnes en 2014 à, sans doute, 100 millions avant 2048 et 86 millions en 2060. La Biosphère ne peut qu’en être soulagée….

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4 réflexions sur “La baisse de la fécondité, inquiétant ?”

  1. La baisse de la fécondité entraînera une diminution de la population mondiale, déclenchant des changements «radicaux» de puissance économique – rapport | Nouvelles du monde
    ( Publié le 15 juillet 2020 sur fr24news )

    D’un côté des antinatalistes (Malthusiens) qui s’inquiètent de la Surpopulation, de l’autre des natalistes qui s’inquiètent de la Dépopulation. Ces deux populations ont un point commun.
    Les uns comme les autres veulent à tout prix sauver ce vieux monde à bout de souffle, ils refusent l’idée de le voir s’effondrer. Ce sont des réactionnaires.

    1. Sous prétexte de sauver la planète, les éléphants etc. les apôtres de Malthus tiennent surtout à sauver leur mode de vie, à l’Occidentale. Pour eux le Capitalisme n’est finalement pas un problème. Sauf que ce système carbure à la Croissance (économique). Pour limiter l’impact (I) sur la planète, yaka réduire P. Solution simpliste qui nous condamne à être toujours trop nombreux. Du côté des natalistes c’est finalement pareil, ce qui prime là encore c’est le mode de vie, assuré bien sûr par la puissance économique du pays.
      Finalement ce qui les distingue c’est leur position face à cette évidence. Pour survivre leur pays doit changer de couleur, et forcément de culture. Et ça, c’est dur à avaler !

  2. Esprit critique

    – « Or personne n’a ni les moyens ni les outils pour prévoir les indicateurs de fécondité à 10 ans, encore moins d’ici 2100. On peut même faire l’hypothèse inverse que les incitations à la reproduction vont se multiplier. » (Biosphère )

    Et quand bien même les États deviendraient natalistes, rien n’empêchera la Dépopulation.
    En attendant, quoi qu’on fasse et quoi qu’on dise, la population mondiale va continuer à augmenter pendant encore quelques décennies. 9,7 milliards en 2067 ?
    Les Malthusiens devraient donc être bien occupés d’ici là. Sauf que tout peut arriver d’ici là.
    Quoiqu’il en soit qu’ils se rassurent, leur problème va être réglé, la population va baisser.
    Il est même fortement probable que la chute sera brutale. Pas seulement à cause de la «diminution supposée de la fécondité humaine».

  3. Un peu de psychologie réaliste. Dans Courrier International, on affirme que « toute diminution de la population réduit la capacité créative de l’humanité…. » Une baisse du nombre de cerveaux disponibles ne freine pas sérieusement l’innovation, le progrès technique ne découle plus initiatives ponctuelles mais de laboratoires de recherche. L’optimisme soi-disant « juvénile » n’est qu’un slogan, les traits de caractères des individus et des peuples résultent d’une socialisation et non du nombre d’années. Trop de jeunes, c’est le chômage assuré, certainement pas la croissance économique. Car ni la démographie, ni les idées ne sont les moteurs principaux de la croissance. L’expansion du PIB résulte de la consommation boostée par la publicité, des investissements nécessaires pour répondre à la demande, et de la libéralisation du commerce international ; or ces trois moteurs tombent en panne actuellement.

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