Le fait que les techniques de géo-ingénierie soient mises à l’agenda des réflexions de la nouvelle Commission mondiale sur la gouvernance des risques liés au dépassement climatique devrait susciter une profonde inquiétude… mais ce n’est pas le cas !
Stéphane Foucart : Il est officiellement question de réfléchir aux conditions de déploiement de techniques de géo-ingénierie – c’est-à-dire des méthodes de modification climatique à grande échelle –. Cela signifie d’abord que l’espoir s’estompe de voir le climat terrestre préservé d’une dérive catastrophique. Ensuite, certaines de ces technologies relèvent d’un cauchemar dystopique inimaginable il y a seulement quelques années. Par exemple, envois réguliers de dizaines de milliers de ballons dans la stratosphère pour y brûler du soufre et y disperser ainsi des particules sulfatées, ou encore déploiement d’une gigantesque flotte d’avions gros-porteurs destinés à larguer chaque année des millions de tonnes de particules à plus de 10 kilomètres d’altitude. Ce « bouclier » n’aurait de toute façon aucun effet sur l’acidification des océans….
Beaucoup trop de commentaires sur lemonde.fr sont de ce type
Ginkgo_Biloba : Si on comprend bien M. Foucard l’unique solution serait la désindustrialisation à marche forcée, la surveillance du comportement conforme de chaque citoyen par les moujahidins de l’écologie. Un cauchemar en vaut bien un autre
Difficile donc pour les aficionados de la religion du progrès technise de savoir réfléchir et d’entendre un discours contraire
Firesnake : La géo-ingénierie porteur de catastrophes est du même acabit que laisser se déployer des milliers de satellites autour de la terre pour le téléphone et internet partout en tout point du globe, pour toujours plus de débit, plus de « progrès techniques »… Or c’est cela depuis 200 ans, cette idéologie du progrès et de « on trouvera bien une solution technique » sans limite sur une terre limitée qui nous rend la terre de plus en plus invivable.
My2Cents : J’attends le moment où on va étudier la solution passant par la guerre nucléaire qui assombrit l’atmosphère. Ça pourrait nous aider à lutter contre le réchauffement climatique et la surpopulation en prime.
Lire, Le climat, c’est trop compliqué pour la géo-ingénierie
extraits : L’irruption du Pinatubo en 1991 projeta de telles quantités de poussière volcaniques dans l’atmosphère que la température moyenne à la surface de la Terre diminua de 0,5°C. J’entends tout de suite cogiter nos scientifiques : « Si on utilisait encore plus d’aérosols, ces particules vont réfléchir les rayons de soleil et le le réchauffement climatique sera enrayé ».… Il n’y a pas d’autres solutions rationnelles contre l’effet de serre que limiter la consommation de carbone des individus et des entreprises, mais la cécité humaine va de pair avec leur imagination débordante. La Biosphère rigole. (écrit sur ce blog biosphere en 2005, la géo-ingénierie ne date pas d’hier)
Lire, Anthropocène, de l’anthropisation à la géo-ingénierie
extraits : Les apprentis sorciers ont encore frappé, ils cherchent avant tout à préserver l’illusion d’une humanité maîtresse des éléments…
Si on pouvait agir sur le climat, faire pleuvoir ici ou là, à la demande, et pomper le mauvais CO2 de l’atmosphère, comme on supprime le mauvais cholestérol de nos artères… alors ça serait super. On pourrait alors continuer à vivre comme des porcs, bouffer de la merde, boire de l’alcool, toujours plus, et continuer à transformer n’importe quoi en super. Et tout ça, sans aucun dommage sur le Climat, et nos artères. Plus aucun problème ! Super !
Seulement il y a tout le reste. Si on pouvait terraformer la planète Mars, pour commencer… alors ça serait encore plus super. On pourrait se foutre de tout, bousiller la Terre, pour commencer, puisque l’univers est illimité. La connerie humaine aussi.
– « l’actualité climatique la plus inquiétante de ces dernières semaines est la création, au sein du Forum de Paris sur la paix, de la Commission mondiale sur la gouvernance des risques liés au dépassement climatique. » ( Stéphane Foucart )
En effet. Et comme par hasard là derrière on retrouve toujours les mêmes. Pascal Lamy, Bill Gates* et Compagnie. Rien d’étonnant.
* Pour éviter de réduire les émissions de CO2, Bill Gates et les milliardaires rêvent de géo-ingénierie (Reporterre 22 octobre 2013)
« Un beau jour, le pouvoir sera bien obligé de pratiquer l’écologie. Une prospective sans illusion peut mener à penser que, sauf catastrophe, le virage écologique ne sera pas le fait d’une opposition très minoritaire dépourvue de moyens, mais de la bourgeoisie dirigeante, le jour où elle ne pourra faire autrement. Ce seront les divers responsables de la ruine de la terre qui organiseront le sauvetage du peu qui en restera, et qui après l’abondance gèreront la pénurie et la survie. Car ceux-là n’ont aucun préjugé, ils ne croient pas plus au développement qu’à l’écologie : ils ne croient qu’au pouvoir, qui est celui de faire ce qui ne peut être fait autrement. »
( Bernard Charbonneau – Le Feu vert – 1980 )
L’écologie a bon dos, et le Climat encore plus. Après nous avoir dissuadé, sans aucun mal, d’imiter les Amish, et fait comprendre qu’on ne pourrait pas éviter les +2°C , avec toutes les conséquences qui vont avec… on en vient naturellement à nous faire «accepter» d’aller toujours plus loin dans le Grand N’importe Quoi.