Mafia du sable, ciment et surpopulation

« Les technocrates, si on leur donnait le Sahara, dans cinq ans il faudrait qu’ils achètent du sable ailleurs » (Coluche). Malheureusement les grains de sable du désert, trop fins, trop ronds, ne conviennent pas à la fabrication du béton, alors on va le chercher ailleurs. Cette ressource, la deuxième la plus consommée à l’échelle mondiale après l’eau, est la pierre angulaire du secteur du bâtiment. C’est surtout un facteur de détérioration des milieux, d’exploitation des humains… et de course à la surpopulation.

Perrine Mouterde : Pour répondre à l’essor de la construction, la demande de sable explose en Inde. L’exploitation en dehors de tout cadre légal, massive et mécanisée, est aux mains d’entrepreneurs, de notables locaux et de policiers corrompus, entraînant violences et meurtres, ainsi que des dégâts écologiques majeurs. L’Etat rural du Bihar est l’un des plus pauvres et des plus densément peuplés. Comme dans le reste du pays, la très forte croissance démographique entraîne un essor de la construction, qui génère à son tour une explosion de la demande en sable. Sur le papier, l’extraction de sable et la vente d’alcool sont interdites mais en réalité, ce sont les deux industries les plus florissantes de cette région !  En 2021, une trentaine de policiers du Bihar ont été suspendus en raison de leurs liens supposés avec les mafias du sable. Dans la périphérie de Bombay, une route côtière à huit voies est en construction et un nouvel aéroport doit voir le jour, menaçant une partie des dernières zones de mangrove. Entre 1991 et 2018, la capitale économique a perdu 40 % de son couvert végétal et 30 % de ses zones humides. L’urbanisation est rapide, anarchique. On fait des immeubles de 50 ou 70 étages mais personne ne pense aux réseaux d’eau, d’assainissement, de transports… L’Inde est le deuxième producteur mondial de ciment derrière la Chine (330 millions de tonnes en 2021) et prendra dès 2023 la première place en termes de nombre d’habitants (plus de 1,4 milliard).

Le point de vue des écologistes

Le plus inquiétant, c’est que nous bâtissons, que ce soit au sens propre ou figuré, sur du sable. Le béton a une durabilité limitée, un siècle, New York à reconstruire tous les 100 ans, mais avec quel sable ? Sans vouloir être trop alarmiste, on sait qu’après (avant) la fin du sable, ce sera pareil pareil pour le pétrole, la construction de camion, l’entretien des grues… De plus, le béton, c’est typiquement le truc qui ne se recycle pas sauf concassage. Une bien belle invention, la construction de tours et de HLM, mais bâtie sur du temporaire.

Si nous devions revenir aux techniques constructives en vigueur à l’époque romaine (pas de béton, pierres extraites à la pelle et à la pioche, transportés par barges, montées par poulies à la force des bras), les logements demanderaient 30 à 1000 fois plus de temps pour être construits, et surtout coûteraient tellement cher qu’il s’en construirait 50 à 100 fois moins dans l’année. Les marchands de sable permettent la surpopulation dans des villes sans avenir…

Que faire ? Agir avec l’association Démographie Responsable

https://www.demographie-responsable.org/

Que lire ? Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

à commander

https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

Lire aussi, Catastrophe, le marchand de sable est passé

5 réflexions sur “Mafia du sable, ciment et surpopulation”

  1. Finie la récréation. Après une petite pose con sacrée aux femmes, pour les draguer ou les emmerder peu importe, retour aux choses sérieuses. Problème du jour : Le Ciment.
    Sachant que le Béton, le bon le vrai le pur et dur, nécessite 1 volume de ciment, 3 volumes de sable pour 1/3 de volume d’eau (Postulat de Lafarge-Bouygues & Cie), sur un cahier propre, 4000 caractères maximum, pas un de plus après c’est Zéro pointé, vous tâcherez de faire le lien entre Ciment ET Surpopulation.
    Soit P la Population ; QB la quantité de Béton ; HT la hauteur des tours.
    Démontrer, par a + b, que QB et HT augmentent proportionnellement à P.

    Demain, de même, nous démontrerons que c’est bien parce que la Famille est toujours plus nombreuse que la Bagnole est de plus en plus grosse et plus lourde.
    Pour enfoncer le Clou nous illustrerons tout ça avec de belles exponentielles.
    Le Poumon vous dis-je ! 🙂

    1. Ce n’est pas noyer le poisson que de vouloir remettre les choses dans l’ordre et refuser de prendre des vessies pour des lanternes.
      5,3 milliards en 1990 et 7,8 milliards en 2020. En 30 ans la population mondiale a augmenté de 50 %. C’est affreux, ingérable et tout ce que vous voudrez. C’est bon je connais la chanson. 8 milliards aujourd’hui !
      Et en même temps, la consommation de sable n’a augmenté “que“ de 360 %.
      Aujourd’hui environ 50 milliards de tonnes par an. Plus de 6 tonnes par têtes de pipes. Pensons aux millions de miséreux qui vivent dans des bidons ou sous des cartons.
      À côté, le nombre de bagnoles produites est passé de 50 à 109 millions par an.
      On peut aussi s’amuser à regarder l’évolution des vols aériens, piscines individuelles, ventes de smartphones etc. etc. depuis le temps des Romains.
      Et analyser tout ça, pour essayer de voir quelle est l’explosion ou l’exponentielle la plus remarquable. Le Poumon a bon dos.

    2. – « Le béton a une durabilité limitée, un siècle, New York à reconstruire tous les 100 ans […] »
      Sauf que le Panthéon de Rome est en excellent état depuis presque 1900 ans.
      Bien sûr rien n’est éternel. Seulement je ne crois pas qu’on puisse dire que New York est à reconstruire tous les 100 ans. Surtout pas à cause du béton.
      Comme tout, un chalet en bois, un vélo, une bagnole, nos dents, nos liens, etc. etc. les ouvrages en béton doivent être entretenus. Sinon ils se détériorent.
      La démolition n’est pas forcément le fait de la vétusté. Généralement lorsqu’on démolit des bâtiments, c’est pour reconstruire. Plus grand, plus chic etc.
      (Durabilité du béton : «Certaines démolitions tiennent à des raisons sociologiques.» – bybeton.fr )
      Comme pour tout, regardons ce que nous en faisons de tout ce béton. Avons-nous réellement besoin de tel ou tel nouvel immeuble, lotissement, magasin, stade et j’en passe ?

      1. Michel C : « regardons ce que nous faisons de tout ce béton. Avons-nous réellement besoin de tel ou tel nouvel immeuble, lotissement, magasin, stade ? »

        Michel, tu es sur la voie du malthusianisme. Les immeubles, c’est pour accueillir le surcroît de population, les magasins en plus c’est pour nourrir des bouches en plus, les stades c’est pour faire oublier aux multitudes leur triste sort de gens coupés de la nature…
        Moins nombreux = moins de béton !

      2. Le Poumon vous dis-je ! Je parie que c’est le Champion de la «démonstration» (entre autre) qui se fait passer là pour Biosphère. On ne sait jamais !
        « Moins nombreux = moins de béton ! » Ben voyons !
        Et comme « Moins nombreux = plus heureux » … c’est prouvé etc.
        => moins de béton = plus heureux ! C’est mathématique. La bonne blague !
        Allez va, juste pour bien penser le béton :
        – « L’artificialisation des terres progresse plus vite que la croissance démographique et économique.» ( ARTIFICIALISATION DES SOLS : EN FRANCE, ON BÉTONNE MÊME QUAND CE N’EST PAS NÉCESSAIRE – 08 avril 2019 – novethic.fr )

        – « En 30 ans, la demande de sable a augmenté de près de 360% […] la production de béton a nécessité 30 gigatonnes de sable en 2017 et pourrait atteindre les 50 gt par an en 2030 » ( Le béton, mis au défi des enjeux environnementaux – lafabriqueecologique.fr)

        Au fait… de combien le Surcroit devrait-il augmenter d’ici 2030 ?

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