Le terme de géo-ingénierie recoupe communément deux grandes catégories, qui s’attaquent pour l’une à la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et pour l’autre à l’excès de chaleur. D’un côté, la géo-ingénierie carbone permet d’éliminer le dioxyde de carbone excédentaire de l’atmosphère (par le boisement, la capture directe dans l’air, etc.). Ces techniques sont considérées par le GIEC comme nécessaires à l’atteinte de la neutralité carbone tout en faisant débat.
De l’autre, la géo-ingénierie solaire, aussi appelée modification du rayonnement solaire (SRM), vise à contrecarrer l’augmentation de la température de la Terre en réfléchissant une infime fraction des rayons du Soleil vers l’espace. Cette fois, ces techniques restent très hypothétiques et sont hautement contestées.
Audrey Garric : Pour ses promoteurs, la géo-ingénierie solaire permettrait de conserver des températures clémentes le temps que les pays parviennent à décarboner leurs économies et à s’adapter au dérèglement climatique.la plus crédible est l’injection stratosphérique de particules soufrées dans la stratosphère, à une altitude moyenne de 20 km, grâce à des centaines d’avions spécialement conçus. Cela pourrait fonctionner, car nous observons un refroidissement considérable à la suite de grandes éruptions volcaniques, qui libèrent des millions de tonnes de dioxyde de soufre. La Maison Blanche se prépare à lancer un plan de recherche quinquennal qui pourrait se chiffrer à 200 millions de dollars.
A l’inverse, pour ses contempteurs, cette folie d’apprentis sorciers ne constituerait qu’un écran de fumée en ne s’attaquant qu’à une partie des symptômes mais pas aux causes du réchauffement – les émissions de gaz à effet de serre. De plus la géo-ingénierie solaire ne s’attaque pas à l’acidification des océans, puisqu’elle ne réduit pas les concentrations de CO2 dans l’atmosphère. Elle entraînerait des changements de circulation atmosphérique, les incertitudes sont très fortes à l’échelle régionale. Parmi les autres effets collatéraux possibles : une réduction des rendements agricoles, une augmentation des pluies acides et, de manière certaine, une nette détérioration de la couche d’ozone, cette barrière protectrice qui filtre les UV. Un autre inconvénient de l’injection d’aérosols est qu’elle doit être menée pendant des décennies, sans interruption. La durée de vie du dioxyde de soufre est en effet d’environ deux ans, contre plus de cent ans pour le CO2. Enfin cela risque fortement de retarder l’action, l’objectif principal est au bout du compte de maintenir le statu quo politique et économique, c’est un sparadrap sur notre addiction au pétrole, des « soins palliatifs ».
Voici le pour et le contre des commentateurs sur lemonde.fr
GERONIMO : On ne peut pas rejeter une nouvelle technologie dont une partie des implications est même soutenue par le GIEC sous prétexte qu’elle « fait peur ». On doit au contraire l’encourager, la soutenir et aussi – évidemment – la réglementer. Comme toujours, c’est le génie humain et la science qui permettront à l’Homme de trouver les solutions à son avenir. Certainement pas la pseudo-décroissance ou la peur du progrès. Bravo aux pionniers !
Brutus : Tout ceci nous ferait presque oublier que la principale menace envers notre mode de vie est l’inéluctable réduction de la production de pétrole dans les années qui viennent. Ce qui ravira les amateurs de décroissance de tout poil, limitera les rejets de CO² mais plongera (une partie de) l’humanité dans la pauvreté et le chaos. C’est assez paradoxal.
Pelayo Decovadonga : » l’adoption d’un accord international de non-utilisation de la géo-ingénierie solaire, y compris de la RECHERCHE. » Interdire la recherche ! Et oui, si jamais ça marchait, ça réfuterait toutes leurs thèses. Les gaucho-ecolos obscurantistes sont vraiment les ennemis de l’humanité.
Plain Vanilla : Ça permettra de faire revenir la biodiversité ? (Pour rappel, 80% d’insectes en moins était-il précisé dans une chronique il y a qqs jours). Évidemment que non. Le problème ne se limite pas à la température, mais à la relation de l’homme au vivant qui l’entoure.
Alazon : Les gens un peu sérieux savent depuis longtemps qu’il vaut mieux un peu de géo-ingénierie qu’une catastrophe économique et sociale en baissant trop vite les émissions de CO2.
Vampyroteuthis : Mon grand-père me disait aussi que pour éviter la gueule de bois, il fallait reprendre un verre de vin. Je n’ai pas suivi son exemple.
GeorgesBretagne : Malheureusement, nous sommes très certainement condamnés à y avoir recours pour respecter la limite supérieure de 1,5° d’augmentation de la température de la planète ; dans ce contexte, il faut faire en sorte que le processus soit totalement réversible ; le seul projet pourrait être alors la réduction du rayonnement solaire reçu par la planète de 2 ou 3 %; un « cache » placé au point de Lagrange L1 (1,5 millions de km de la terre sur la ligne terre-soleil), endroit relativement stable ; la forme du cache devra s’efforcer de réduire assez régulièrement le rayonnement solaire tout en étant immense et relativement léger; beaucoup de contraintes mais aura-t-on le choix?
Klaatu Vanuatu : Cette technologie est envisagée mais elle est hors de nos capacités actuelles.
le sceptique : « A l’opposé, 390 chercheurs (dont les climatologues français Jean Jouzel et Christophe Cassou), ainsi que des ONG et citoyens, ont signé une lettre ouverte, en janvier 2022, appelant à l’adoption d’un accord international de non-utilisation de la géo-ingénierie solaire, y compris de la recherche. » Des chercheurs qui veulent interdire une recherche, ce n’est pas à leur honneur. Ma préférence irait à la construction de centrales solaires orbitales, qui ont de multiples avantages : entrave d’une partie du rayonnement entrant (ce que l’on cherche ici), pas d’artificialisation du sol terrestre, meilleur rendement, etc.
Frog : Ce qui m’amuse toujours, c’est que ceux qui mettent en doute le réchauffement climatique sont aussi ceux qui défendent le plus la géo-ingenierie… Oscillant opportunément entre « t’inquiète, y’a mais danger ! » et « t’inquiète, on trouvera bien des solutions! »
typhoon : Heureusement qu’il y a des gens imaginatifs qui cherchent des solutions, non seulement pour limiter les émissions de CO2, mais aussi pour réduire le CO2 en surplus présent dans l’atmosphère. Pour l’instant, il ne s’agit que d’études théoriques et de quelques essais à petite échelle, et déjà les anti-sciences font la chasse aux sorciers. Cela n’arrange pas les adeptes de l’apocalypse et les anti-capitalistes dont les motivations profondes sont politiques et non écologiques. Les mouvements adeptes de la collapsologie, issus de milieux non scientifiques, nous refont le coup de l’apprenti sorcier. L’obscurantisme à de beaux jours encore.
Hummingbird : Typhoon, si vous aviez bien lu l’article vous auriez lu que ces techniques ne visent nullement à réduire la quantité de CO2 dans l’air, ce serait même plutôt le contraire. Votre esprit quantique aurait même dû faire cette déduction par lui-même…
Le paraméen : « une fois que les technologies existent elles sont utilisées ». Tout est dit, pas de limites. Les scientifiques refusent de se poser des questions morales sur les conséquences pratiques de leurs recherches. Pas d’autocensure de leur part, ils mettent à disposition leurs trouvailles, et le Marché s’en empare si la rentabilité est au bout. Les politiques valident toujours ou laissent faire. Au nom de la croissance et de l’emploi. L’ Humanité est dans la nasse car en effet la décarbonation impactera le niveau de vie et personne ne le veut. En particulier l’emploi sera touché fortement. Ces apprentis sorciers qui veulent manipuler le climat auront gain de cause lorsque les conséquences du réchauffement climatique deviendront intolérables. Et nous y sommes bientôt.
Michel SOURROUILLE : Cette engeance qui est la notre utilise 50 % des ressources mondiales en eau douce et émet 30 % du dioxyde de carbone, elle passera de 3,2 milliards d’urbains en 2006 à 9 milliards en 2050. Le climat est bouleversé, la biodiversité est en péril et les ressources s’épuisent .Paul Joseph Crutzen, prix Nobel de chimie 1995 reconnu pour ses travaux sur l’altération de la couche d’ozone parle alors d’anthropocène, modification de la Biosphère par l’espèce homo sapiens. La bonne option, que Crutzen appelle « mitigation », vise à atténuer considérablement l’influence humaine sur la Biosphère, y compris par un contrôle des populations humaines. Mais Crutzen envisage le pire, une société qui ne change pas ses habitudes (business as usual). Alors il faudrait aller jusqu’au bout des sauts technologiques, mettre en place de la géo-ingénierie. Les apprentis sorciers cherchent avant tout à préserver l’illusion d’une humanité maîtresse des éléments…ils ne peuvent que perdre en fin de compte.
Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere
Géo-ingénierie, le cauchemar en route (juin 2022)
Anthropocène, de l’anthropisation à la géo-ingénierie (novembre 2015)
Climat : la stupidité de la géo-ingénierie (novembre 2015)
Le climat, c’est trop compliqué pour la géo-ingénierie (juillet 2015)
Cette sinistre farce technologique qui pourrait s’ avérer dramatique pour la terre nous plongerait dans le « solaire de la peur » (emprunt à HG Clouzot et son formidable film) 😳😳
Si la géo-ingénierie (carbone) se limitait à planter des arbres, passe encore. Seulement le délire des scientistes ne saurait en rester là. Nos Géo Trouvetou pensent pouvoir pomper des millions de tonnes de CO2 dans l’air grâce à des aspirateurs géants.
– LA GÉOINGÉNIERIE POUR SAUVER LA PLANÈTE : ASPIRER LE CO2 DANS L’AIR POUR COMPENSER SES ÉMISSIONS ( 05 août 2021 – novethic.fr )
Et les Shadocks pompaient, pompaient … Mais c’est en effet du côté solaire (géo-ingénierie solaire) que le Délire atteint son paroxysme. Misère misère !
Mais comme il est très rare que les choses soient blanches ou noires, et que là aussi je préfère éviter la géo-ingénierie binaire, j’ai toutefois trouvé une idée pas mal, du côté de la géo-ingénierie solaire.
– Peindre les villes en blanc est très efficace contre la chaleur : comment le faire bien ? ( 25 juin 2021 – numerama.com )
Et les Shadocks peignaient, peignaient…
Un Aspirateur à CO2, oui pour le coup tu as raison, rejoignons de temps en temps le parti d’en rire ! Çà me rappelle un film légendaire, une parodie de Star Wars par Mel Brooks = « La folle histoire de l’espace » (Spaceballs en vo)…. Voir à quoi peut ressembler un aspirateur à CO2 par nos scientistes sur Yootube : « La Folle Histoire de l’espace Spaceballs en francais (1987) » Regardez l’aspirateur à CO2 à 1h05 sur le film ! J’ai trop ri, ça me fait vraiment penser à ça lorsque les techno-scientistes nous révèlent pouvoir aspirer le CO2 de la planète !
– « En tout cas, c’est un début de réponse technologique au problème des émissions de gaz à effets de serre. […] La société canadienne Carbon Engeneering, soutenue par le philanthrope Bill Gates, est en train de construire un grand centre d’expérimentation et d’innovation en Colombie-Britannique, au Canada. »
( Nouveau monde. Les aspirateurs à CO2 – 20/07/2020 – francetvinfo.fr )
Comme tu vois BGA, pendant que nous on se moque et qu’on rigole… eh ben y’en a qui mouillent la chemise. Et comme tu peux voir, du beau monde.
Non je te jure, ce Bill il est génial ! C’est Lui qui va nous sauver c’est moi qui te le dit ! Et tous ces pauvres couillons qui le badent, qui le portent aux nues, comme ce journaleux qui y croit, ou fait semblant d’y croire c’est pareil.
– « On n’est sans doute qu’au début. »
Tu l’as dit, bouffi ! Misère misère !
Folie !
Les hommes doivent au contraire rendre la main à la nature, vouloir, à coup de technologie, se faire les gestionnaires de la nature est une impasse. La nature est basée sur l’équilibre et nous voudrions encore renforcer notre pouvoir sur le monde !
Folie, Ubris…..
Il faut nous faire plus modestes en terme d’activités et de nombre, il n’y a pas d’autres solution, sinon nous ne ferons qu’aggraver les choses.
La géo-ingénierie solaire, folie ou solution ? Ce n’est que de la com ! Ce sont les industriels qui font croire qu’on pourra dévier les rayons du soleil pour laisser entendre qu’on peut continuer de produire et consommer à outrance ! Franchement que vont ils bien pouvoir mettre autour de la Terre comme bouclier déviant les rayons du soleil quand on sait toutes les quantités de débris spatiaux qui gravitent autour de la Terre ? Bref, techniquement ça ne tient pas la route ! Honnêtement, probabilité de survie d’un bouclier en navigant parmi les débris spatiaux ? Les croissantistes mondialistes sont prêts à tous les bobards pour produire du Green-washing pour rassurer les nigauds ! Bientôt ils vont nous faire croire qu’avec le quantique; tous les individus pourront choisir le climat au-dessus de leur maison, si ce n’est au-dessus de leur tête, grâce à une application contrôle-climat à télécharger sur le smartphone !