La conversion écologique en question

Pour qu’un groupe conserve une cohésion interne, il ne doit pas dépasser 150 individus. Alors comment faire au-delà alors qu’un pays comme la Chine compte par exemple plus de 1,4 milliards d’habitants ? Il s’agit d’instaurer une histoire commune, une fiction qui va servir de mythe fédérateur. Nous avons donc inventé des récits comme la Bible, imaginé des sauveurs suprêmes comme Marine Le Pen et Mélenchon ou mondialement imposé « les lois » du marché. Nous nous dirigeons de plus en plus fermement aujourd’hui vers un nouveau mythe fédérateur, l’écologisme. Si tout se passe sans trop de mal, le culte de la Terre-mère va se développer tout au cours du XXIe siècle. La conversion sera obligatoire car culturellement jugée comme nécessaire.

Toute religion est une construction sociale élaborée pour résoudre un problème. Notre problème aujourd’hui, c’est la détérioration brutale de notre milieu de vie par nous-mêmes. Personne ne peut nier les réalités biophysiques… mais en prendre conscience dépend de son milieu d’appartenance.

Claire Legros : Si la prise de conscience environnementale est désormais généralisée à toutes les composantes de la population en France, elle reste inégale et ne s’accompagne pas, ou trop peu, des changements de modes de vie pourtant indispensables. Ainsi, les populations les plus aisées adoptent volontiers une alimentation durable (moins de viande, achats de produits bio), mais sans renoncer pour autant aux déplacements motorisés. La taille de leur logement détermine souvent un niveau de consommation et d’équipement élevé. Si elles trient leurs déchets plus que les autres, c’est aussi parce qu’elles consomment davantage et en produisent beaucoup. C’est à ces contradictions et à ces résistances que s’intéresse La Conversion écologique des Français. Contradictions et clivages,

Dans ce contexte où les inégalités sociales et spatiales jouent un rôle déterminant, les politiques de sensibilisation ne suffiront pas à changer les pratiques. La conversion des modes de vie nécessite des arbitrages politiques complexes qui opèrent des choix dans la répartition des sacrifices.

Le point de vue des écolo-sceptiques

A.Conte : Les aspirations autoritaires sont prégnantes dans les propos des extrémistes ; pour eux, limiter les déplacements est le meilleur moyen d’asservir une population. Quand tout le monde produira ses légumes et aura divisé par 4 sa consommation d’électricité, on ne verra le monde que sur un écran… Pas question pour moi d’ici-là de limiter mes déplacements en voiture ou m’imposer le train !

KLP : Moi j’encourage vigoureusement les petits bourgeois des centres-villes à se serrer la ceinture carbone pour que je puisse continuer voyager en avion très souvent en me disant que ça fait une moyenne acceptable. Comme je me fiche du coût, une bonne taxe carbone me permettra de penser que je participe à l’effort commun. Les pauvres ? Tant pis pour eux !

le sceptique : « Parmi les personnes soucieuses de la crise environnementale, on se méfie du progrès technique. » La techonscience a toujours soulevé des enthousiasmes, mais aussi des oppositions. Il n’y a aucune baisse de « l’euphorie » quand vous regardez les gens fascinés par la reprise de la conquête spatiale, par la transition numérique, par l’IA et la robotique, par les nouvelles technologies renouvelables, etc. Évidemment, si vous regardez le Vert déprimé, vous ne voyez pas cette euphorie. Mais le monde est vaste, le Vert déprimé reste heureusement très minoritaire. Jadis, des gens se sont aussi opposés au métier à tisser, à la machine à valeur, au train, à la voiture, à l’électricité, etc. Il y a toujours eu des réacs, des grincheux, des anxieux. En tout cas, si vous ne croyez pas aux capacités humaines à trouver des solutions, vous êtes raisonnablement et probablement sans avenir à part déprimer et râler dans votre coin.

Lire en contre-point, Foisonnement du religieux écolo

3 réflexions sur “La conversion écologique en question”

  1. Je suis très curieux de savoir d’où sort ce chiffre de 150, au-delà duquel la cohésion interne d’un groupe serait impossible. Quand je vois les difficultés pour assurer la cohésion d’un couple, je n’ose imaginer ce que donnerait un ménage à 150.
    Quoique, c’est bien connu les militaires raffolent de cohésion, un régiment compte de 1000 à 3000 bidasses, une armée des milliers. Et tout ce joli monde marche au pas, tous ensemble tous ensemble ouai ouai ! Et c’est quoi alors leur secret ? La musique et les chansons pardi ! « Allons zenfants de la Patri iyeuh ! Tiens voilà du boudin ! »
    Et quand il s’agit de faire communier des millions de moutons ce ne sont pas là encore les chansons et les histoires communes qui manquent. Suffit de voir ce que donnent les « Soldes 50% ! Parce que je le veau bien ! Allez les Bleus ! Je pense aux autres je me fais vaxiner ! Je pense à la Planète je roule en électrique ! » etc. etc. ( à suivre )

    1. Et c’est ainsi que, comme moi, avec moi, des millions de mes biens chers frères et biens chères sœurs ferment désormais le robinet lorsqu’ils se brossent les dents.
      Résultat, c’est bien joli tout ça mais c’est juste à peine insuffisant. Hi han hi han !
      En attendant, je trouve le sceptique (le commentateur) tout aussi rigolo que le Vert déprimé dont il se moque fichtrement bien. Et à juste raison. Moralité, si vous voulez sauver l’Essentiel, converdissez-vous au Parti d’en Rire. Et vite !
      Et vu qu’un parti (politique) n’est finalement qu’une chapelle, les seules religions qui vaillent sont celles qui acceptent de rire de tout. ( à suivre )

      1. De tout et de n’importe quoi, bien entendu.
        – « Si tout se passe sans trop de mal, le culte de la Terre-mère va se développer tout au cours du XXIe siècle [et pour des siècles et des siècles amen]. »

        Un nouveau mythe fédérateur… Le culte de la Terre-mère ! L’écologisme une religion ! Avec ses saint(e)s (Nicolas, Thomas, Greta, Pacha etc.), ses martyrs, ses curés, ses bedeaux et tout le toutim. N’importe quoi !
        En attendant, une chose est certaine. S’il est relativement facile de fédérer avec des idées (idéologies, religions, histoires, slogans etc.) à la con, cette fumeuse cohésion interne ne pourrait être possible que si ON arrêtait déjà de diviser les ouailles. (Gilets jaunes vs casaques vertes, jeunes cons de la dernière averse vs vieux cons des neiges d’antan, rats des villes vs rats des champs, purs sangs vs les autres, déprimés vs rigolos, etc. etc.)

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