Une Démographie Responsable en Charente

« Danger ou non des perdre des habitants en Charente » telle était la question qui avait été posée au délégué de l’association Démographie Responsable pour la Nouvelle Aquitaine. On prévoit une diminution de 40 000 personnes entre 2018 et 2070… catastrophe ou exemple à suivre ?

D’abord cette baisse doit être relativisée, 770 personnes de moins chaque année dans tout un département est minime. Il s’agit d’une décroissance annuelle de 0,1 %, évolution modérée qui est en fait identique à ce qui s’est passée auparavant entre 2013 et 2019. Ensuite il y a une incertitude de l’évolution sur la longue période sachant qu’il ne s’agit pas simplement du solde naturel qui fait preuve d’une grande inertie, mais de considérer la mobilité résidentielle. Or les mouvements migratoires peuvent varier d’un moment à l’autre. Le langage courant se centre sur le taux de croissance, comme si croître était un mouvement normal et nécessaire. Mieux voudrait dire taux de variation et ne pas se contenter des chiffres, un constat statistique ne porte pas de jugement de valeur. La question de fond devient donc : 352 000 habitants actuellement en Charente, est-ce trop ou pas assez ?

La réponse est complexe, mais on peut dresser quelques grandes lignes. Si une population diminue, il y a moins de problème potentiel de chômage, moins de pression foncière et donc plus de possibilités de se loger à moindre coût, plus de contact direct possible avec la nature, plus d’espaces naturels pour la vie sauvage et la biodiversité. Si une population augmente, les problèmes s’accroissent en proportion. Il est donc préférable de vivre en Charente plutôt qu’en Gironde où la population devrait passer de 1,6 millions en 2018 à plus de 2 million en 2070. La densité en Gironde est déjà de 162,8 habitants au km², la densité en Charente est de 59,1 hab./km². ll est plus agréable de vivre dans une ville moyenne comme Angoulême que dans une mégalopole comme Bordeaux qui devrait atteindre le million d’habitants. D’ailleurs les flux de déplacement de la population privilégient aujourd’hui les villes intermédiaires et même parfois la vie à la campagne. Moins nombreux, plus heureux !

La densité moyenne mondiale est de 60 hab./km², assez proche de la densité en Charente. Ce département n’est donc pas à l’abri de la problématique mondiale. Or tous les indicateurs mondiaux sont au rouge : réchauffement climatique, perte de biodiversité, stress hydrique, épuisement des ressources naturelles, etc. C’est le signe non seulement d’une pression économique sur la nature, mais aussi le résultat du poids de notre nombre.. Un récent sondage IFOP montre d’ailleurs que 72 % des gens pensent que la planète est surpeuplée, le sentiment des gens rejoint les réalités biophysiques. Dans ce contexte, l’association Démographie Responsable estime qu’une décroissance démographique progressive doit s’opérer. L’exemple charentais serait donc un exemple à suivre.

Mais il faut aller plus loin que le constat statistique. Il ne s’agit pas de prendre la reproduction comme une fatalité, mais comme une pratique réfléchie. Notre association Démographie Responsable préconise officiellement une autolimitation volontaire de la natalité. Sa démarche passe par l’information sur les conséquences de la pression démographique pour les générations futures, les autres espèces et l’environnement. En parallèle à cette information, il faudrait se donner pour mission de soutenir toutes les initiatives en faveur de l’éducation, condition nécessaire à la compréhension par tout être humain des dangers écologiques liés à la surpopulation. Il faudrait étudier la capacité de charge d’un territoire, cela ne se fait pas encore. Cette expression désigne le nombre maximum d’humains qu’un territoire donné peut tolérer sans que la nature ne subisse de dégradation irrémédiable.

Nous avons outrepassé les limites de la planète à supporter une espèce invasive et gaspilleuse, la nôtre. Face à l’urgence écologique, il nous faut pratiquer assidûment la sobriété démographique, ce qui se fait en Charente de façon involontaire, mais plus systématiquement dans plusieurs pays où les couples hésitent de faire des enfants dans un monde en perdition.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

démographie mondiale et capacité de charge planétaire (octobre 2011)

Un bébé de plus en France, une charge insupportable (février 2015)

Tout savoir sur la sobriété démographique (janvier 2023)

Arrêtons de faire (trop) de gosses !!! (février 2023)

5 réflexions sur “Une Démographie Responsable en Charente”

  1. marcel duterte

    Rien n’est plus beau qu’ une nature rendue à elle-même , délivrée de la surprésence ravageuse du sinistre bipède arrogant et invasif sans parler des blattes d’ importation
    aux taux de natalité affolants pour lesquelles , on betonne à tout va en construisant des immeubles à clapiers pour y loger des racailles droguistes .

    1. Puisque vous ne pouvez parler que de ça, mon pauvre marcel, parlons-en des “blattes d’importation“. Serait-ce pour les loger qu’ON a bétonné quasiment tout le littoral ? Pour les amuser, avec les J.O de 2024 entre autre, qu’ON bétonne encore plus, toujours plus ? Saviez-vous qu’entre 2009 et 2019 ce sont 43200 hectares (l’équivalent de la ville de Poitiers) d’espaces naturels, agricoles et forestiers qui ont été artificialisés en Nouvelle-Aquitaine ? Dont font partie la Charente, la Gironde, la Creuse etc.
      Des fois que vous auriez envie d’évoluer… jetez un œil à ça :
      – Artificialisation des sols (nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr)
      – Evolution de l’artificialisation des sols (biodiversite-nouvelle-aquitaine.fr)
      – Artificialisation des sols : comment mieux protéger les espaces naturels ? (15 février 2023 – vie-publique.fr)

      Désolé on n’y parle pas des blattes ni des lapins. Misère misère !

  2. Après avoir fait X fois le tour de la planète (bonjour le bilan carbone), juste pour nous dire que tous les pays étaient frappés par le Fléau (le Poumon vous dis-je !), c’est maintenant au tour de France que Biosphère s’attaque. C’est donc en Charentaises que débute la grande boucle. Parions que demain nous serons en Gironde. Un conseil, éviter les heures de pointes pour traverser Bordeaux. Après demain les Landes, royaume des sangliers. Pour arriver chez les Basques, où nous mangerons du jambon. Et chausserons les espadrilles, pour nous attaquer aux cols des Pyrénées, complètement vidés. Pas de souci à cette époque ça roule bien, en plus ils sont déneigés. Journée de repos en Ariège, bien Creuse. Toutefois moins que la Lozère, si jolie. Rien à voir avec ce département du Nord où je me dis qu’il faut y être né pour vouloir y rester. Ou raffoler des bêtises de Cambrai. Bref. Et nous finirons bien sûr aux Champs Elysées, évidemment bondés.

  3. Il faut aussi remarquer qu’il est très difficile de prévoir ce que sera la population de la Charente en 2070. Il se peut très bien que les tendances constatées aujourd’hui ne se prolongent pas. Dans le cadre du chaos qui menace notre futur, il n’est pas improbable qu’on voit des mouvements de population vers les territoires moins densément peuplés et pour cela plus résilients.

    1. Bien sûr, cette fois je vous donne raison mon cher Didier. Là encore il n’y a que Madame Irma qui peut nous dire combien la Charente, la Creuse etc. compteront de bipèdes, de sangliers etc. etc. en 2070. En attendant, si on a besoin de croire que ça va augmenter toujours plus on peut toujours lire ça :
      – Population Charente 2023 Nombre d’habitants en Hausse (ville-data.com)
      Les obsédés des “blattes d’importation“ y trouveront d’ailleurs les chiffres qui reflètent toute l’ampleur de leur problème : « 20 653 habitants de la Charente sont nés à l’étranger, soit 5.9 % de la population totale de la Charente. Parmi eux, 25,2 % sont nés dans un pays de l’union européenne. 7,9 % sont nés en Algérie [etc.] »
      Je leur laisse compter toutes ces paires de charentaises. Misère misère !

      Et au fait, mon cher Didier… vous ne m’avez toujours pas répondu au sujet de cette abominable misère. 🙂

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