Qu’est-il de plus insoutenable qu’un système qui redistribue presque un tiers de la richesse nationale ? Le volume des dépenses de la sécurité sociale ont été multipliées par deux depuis 1949, les déficits sont récurrents, le financement des retraites passe d’une loi à l’autre, le RSA (revenu de solidarité active) est actuellement remis en question… mais un collectif d’élèves de l’École nationale supérieure de Sécurité sociale nage dans une vision euphorique de leur futur gagne-pain.
Tribune du MONDE : La Sécurité sociale est-elle menacée par sa dépendance financière à un modèle économique voué à disparaître ? Non, la nécessité de préserver « les conditions soutenables de survie de nos sociétés » ne peut qu’être partagée. Il en est de même pour l’objectif de réduire de façon « massive et drastique la production matérielle et énergétique ». Mais le développement d’activités durables se traduirait par un surcroît de production qui permettrait de financer la protection sociale, voire son extension. La substitution d’activités polluantes par des activités vertes suffirait à limiter notre impact écologique, sans conséquence sur l’équilibre financier de la « Sécu ». De la Sécurité sociale dépendent des centaines de milliers d’emplois de proximité. La croissance n’est en soi ni bonne ni mauvaise, ce sont les choix qui sont faits pour orienter ses fruits vers l’objectif d’un monde meilleur : promouvoir la transition énergétique et les services rendus par la Sécurité sociale. il est de notre responsabilité de créer collectivement les conditions pour que les générations futures vivent mieux que nous, c’est-à-dire qu’elles puissent vivre comme elles l’entendent.
Le point de vue des écologistes réalistes
Michel Brunet : A la fin de la tribune, on lit : « Il est de notre responsabilité de créer collectivement les conditions pour que les générations futures vivent mieux que nous, c’est-à-dire qu’elles puissent vivre comme elles l’entendent. » Comme « elles l’entendent » qu’est-ce à dire? les « nouvelles générations » n’auraient aucune « contraintes » ? faire ce qu’elles veulent comme elles veulent ? çà mériterait d’être plus précis…
P. Degiovanni : Cette tribune pose une vraie question qui concerne tous les services publics et para-publics: quid de notre capacité à les maintenir, voire à les améliorer, dans un monde où l’accès aux ressources et nos impacts environnementaux seront en contraction ? C’est LE grand défi qui va occuper les générations présentes et surtout à venir. Si on y arrive, on aura des chances d’avoir une forme de sobriété heureuse. Si on n’y arrive pas, on aura l’appauvrissement, la régression sociale, puis la montée des haines et très probablement la guerre. Paradoxalement, la conclusion de la Tribune me semble encore ancrée dans le « monde d’avant »: dans un monde fini, l’émancipation ne consistera plus à vivre « comme on l’entend » mais plutôt en pleine conscience des limites de ce monde et de ce dont nous dépendons.
Olivier : Dans le monde de l’ultra redistribution plus personne ne voudra travailler dur et il n’y aura plus grand chose à redistribuer.
Lachcor : La sécu c’est un savoir vivre ensemble avec des règles. L’argent de tous aident tout le monde qui en a besoin. Si tu sors de ce « tous ensemble « et que tu préfères penser que tu peux faire comme tu l’entends et que l’état te dois tout ( comme partir le plus tôt possible à la retraite) et bien ce système est vouer à disparaître ……
Michel SOURROUILLE : Les tenants de la sécurité sociale croient encore à la pérennité de la richesse et à la « société du Care » sans limites. Mais lorsqu’une société se développe au-delà d’un certain niveau de complexité, elle devient de plus en plus fragile. Au bout du compte, on atteint un point où toutes les énergies et les ressources à la disposition d’une société sont nécessaires uniquement pour maintenir un niveau de complexité croissante. Prenons l’exemple de la sécurité sociale, les dépenses augmentent encore plus vite que le PIB. Quand un blocage énergétique surviendra faute de combustibles fossiles, nous n’aurons plus les moyens de financer le système, les malades se retrouveront sans généralistes, les chômeurs ne seront plus indemnisés, les retraités seront à la charge de leurs familles.
Jean- Marc Jancovici : « Ce que nous appelons « création de richesses » n’est en fait qu’une transformation de ressources naturelles, et tout notre système économique ne consiste qu’à utiliser ces ressources pour en faire autre chose… Enseignants, informaticiens, chercheurs, retraités et vacanciers sont tous des enfants de l’énergie abondante à prix décroissant : rien de tout cela ou presque n’existe dans les pays où l’énergie reste un luxe… Retraites et études longues sont « assises » sur des consommations d’énergie importantes… La contrainte sur l’approvisionnement énergétique futur, qui va venir contrarier la productivité physique de manière forte, aura pour conséquence que le niveau relatif des retraites baissera, et que l’on va probablement pour partie revenir à un système de gestion des personnes âgées économe en énergie, c’est-à-dire… les garder chez leurs enfants. La question n’est pas de savoir si cette organisation est désirable ou non. Les bons sentiments sans kilowattheures risquent d’être difficiles à mettre en œuvre ! »
Le débat sur la Sécu est biaisé à partir du moment où on parle Pognon. ON parle des milliards de déficits, du coût exorbitants des dépenses de santé, de la fraude etc. etc.
Et nous d’ânonner. Certains allant même jusqu’à trouver normal de ne pas soigner les vieux, les non vaxxinés, ceux qui pratiquent des activités à risques etc. Pour faire des économies, qu’ils diront. Hi-han hi-han ! Mais nom de dieu des économies de quoi ?
Comme les retraites, la Sécu c’est juste des milliards qui échappent aux capitalistes.
Qui à côté de ça s’en mettent plein les fouilles. Et n’en ont jamais assez. ( à suivre )
Ces capitalistes qui ici nous vendent hors de prix des médicaments, dont l’efficacité de certains reste à prouver, et toutes sortes de soins divers et variés, dont la plupart sont devenus de vulgaires produits de consommation. Les capitalistes qui se foutent pas mal des conséquences néfastes de leur Business, et plus largement de ce système qu’ils idolâtrent. Néfastes sur notre santé, physique et psychologique, et bien sûr sur l’environnement. Comme des tas d’autres choses, la Sécu (son déficit etc.) a bon dos. Là derrière il y a encore et toujours le Pognon, le Business, le Système.
Les tenants de la sécurité sociale, comme du système de retraites par répartition, croient encore à la solidarité.