Elle veut partir en vacances à vélo, lui préfère easyJet. Qu’il s’agisse du transport, de l’alimentation ou du chauffage, dans beaucoup de couples, l’écologie est devenue un sujet de dissension, creusant parfois un abîme de CO₂ entre les amoureux.
Jane Roussel : Alimentation, vacances, logement, déplacements, enfants, etc., rares sont les questions essentielles de la vie de couple à ne pas être percutées par l’environnement. Les petites ou grosses frictions ne sont jamais loin. ELLE fait chaque soir le tour de l’appartement pour fermer chaque volet pour préserver la chaleur sans toucher au thermostat. Si cela ne tenait qu’à LUI, il se serait contenté d’actionner le « + » du radiateur. Cette scène de la vie quotidienne est un classique de « couple mixte » au niveau écologique. Il y a complet décalage, l’un cherche à faire baisser son impact carbone, l’autre beaucoup moins. L’engagement écologique est encore trop souvent vu comme une privation de ce qui nous anime, comme lié à un mode de vie ascétique, mais cela peut être une « sobriété heureuse ».
Le couple est aujourd’hui ramené sur les bancs de l’école avec un objectif de diplôme écolo en fin de parcours. Mais si on ne fait pas les choses parce qu’on les désire, ça ne fonctionne pas. Le renoncement imposé ne mène pas à une transition durable, le cheminement personnel, si.
Le point de vue des écologistes sur le couple
Vince : En fait se préoccuper en couple de notre environnement est simplement un signe d’Amour et de respect. Pour nos semblables, mais aussi pour les autres membres de la Nature présents et à venir. C’est donc l’amour de soi versus l’amour des autres au sens large. Même si on n’y arrive pas instantanément, on s’engage dans cette voie. Sérieusement. Sinon, il suffit de dire haut et fort qu’on reste un gros égoïste. Au risque de se retrouver tout seul, car l’égoïsme ce n’est pas de l’amour.
HugoS : La question n’est pas de savoir si on va en amoureux à Venise ou passer sa lune de miel en Polynésie, mais s’il est indispensable d’aller en Italie ou partir en avion pour être heureux à deux.
docteur Maboul : C’est plutôt une chance d’avoir un(e) conjoint(e) moins faible que soi sur les changements à faire pour limiter son impact carbone. C’est assez dur de changer son mode de vie, si l’autre aide c’est un gros plus.
Toujours plus surpris : Finalement vivre en couple c’est accepter de partager certaines décisions : lieu de vie, type d’habitat, alimentation, activités (dont vacances) et aménagement intérieur. Être plus résilient à l’égard de notre environnement est forcément présent dans toutes ces décisions et nous sommes plus ou moins cohérents avec nos valeurs. Une fois certaines habitudes prises en couple, on ne se pose même plus la question du compost, de l’absence de voiture dans le ménage ou du refus des écrans… et au bout de quelques années ça crée un gouffre comportemental vis à vis des couples n’ayant pas évolué sur l’écologie.
G. Unavis : Certains font un parallèle avec la religion. Je dirais que si le changement climatique n’est évidemment pas une croyance, l’importance accordée aux fameux « petits gestes » en est une (je le dis en étant moi-même à cheval sur ces éco-gestes).
arston : C’est la conclusion de Jane Roussel qui m’amuse le plus dans cet article très pertinent. « On est tous le mauvais élève de quelqu’un ». Dans notre couple c’est Madame qui est écolo et moi, mâle dominant né dans les années 60, nettement moins. Bon ceci dit je n’ai plus de voiture depuis 10 ans, ne prend jamais l’avion, ne fume pas, ne boit pas…
Frog : On peut effectivement lâcher un peu de lest sur le conjoint, sachant qu’un couple aura quoi qu’il arrive un bien meilleur bilan carbone que deux célibataires ayant chacun leur maison…
pierre guilleret : Une de mes jeunes connaissances avait un compagnon écolo, qui refusait le smartphone et avait des principes. Çà l’amusait. Et puis un jour IL a refusé qu’ils fassent des enfants : c’est mauvais pour la planète. D’abord ELLE n’a pas compris. Puis ELLE a réfléchi. Plutôt que la ligature des trompes, la vasectomie pour LUI.
arston et pierre guilleret semblent avoir compris le message comme moi. C’est tout con, ça rejoint ce que la Sandrine dit au sujet du barbecue, l’écologie est un truc de femmes.
Qu’il s’agisse du transport, de l’alimentation ou du chauffage, des vacances, du logement, des déplacements ou des enfants, etc. pour tout et n’importe quoi LUI est un cochon.
Et ELLE non. En tous cas dans mon couple c’est comme ça.
Et moi ça me va très bien, j’adoooore les chiennes ! 🙂
– « On peut effectivement lâcher un peu de lest sur le conjoint, sachant qu’un couple aura quoi qu’il arrive un bien meilleur bilan carbone que deux célibataires ayant chacun leur maison… » (Frog)
C’est vrai ça. En plus de tout ce qui nous agace chez LUI, ou chez ELLE, il faut lui lâcher un peu la grappe au conjoint. Ou du lest, si vous préférez, la montgolfière.
Bref, ne pas lui mettre la pression. Et surtout éviter de se la mettre !
Plus écolo que le couple, le ménage à trois. Mais pas plus. Après c’est le bordel.