conférence-débat sur la question démographique
lors du salon Asphodèle de Pau (8 décembre 2023)
présentation de l’intervenant : Michel Sourrouille a publié sept livres sur l’écologie entre 2014 et 2023 dont quatre sur la question démographique. Le dernier est un livre collectif à 23 auteurs qu’il a coordonné, « Surpopulation… Mythe ou réalité ? ». Il est adhérent de l’association « Démographie Responsable » et journaliste-écrivain pour la nature et l’écologie (membre de JNE).
contenu de la conférence-débat
Si beaucoup savent que nous sommes déjà 8 milliards depuis novembre 2022, peu de monde connaît le taux de croissance moyen de la population mondiale (1 % actuellement, soit un doublement tous les 70 ans) et encore moins la densité moyenne au niveau planétaire (61 hab./km²). La densité de la France est de 124. Si on prend une densité de 100 hab./km², cela veut dire concrètement qu’un individu n’a qu’un carré de 100 mètres de côté pour satisfaire tous ses besoins…. et laisser un peu de place pour la biodiversité. Un individu à l’hectare, c’est une bonne image de l’état de surpopulation humaine sur cette planète et dans la plupart de ses territoires.
La pression démographique s’accroît même si le taux de croissance est moindre. Il y a – 10 000 ans, c’était le début du néolithique, nous n’étions que 1 à 10 millions sur cette petite planète. Maintenant il faut s’exprimer en milliard.
date | 1800 | 1930 | 1974 | 2022 |
Nombre d’humains | 1 milliard | 2 milliards | 4 milliards | 8 milliards |
Notre nombre s’est accru de 1 milliards en 130 années, puis de 1 milliard tous les 22 ans sur la période 1930-1974, et de 1 milliard tous les 12 ans entre 1974 et 2022. Entre 2011 et 2022, il n’a fallu que onze années pour s’accroître d’un milliard supplémentaire, population qu’il faut pouvoir nourrir, loger et lui offrir quelques commodités. La lutte contre la pauvreté et la famine devient de plus en plus difficile.
La démographie passée sous silence
Paradoxalement le poids du nombre est un paramètre oublié aujourd’hui alors qu’on y prêtait attention dans les années 1970.
1968. Paul Ehrlich, la bombe P, traduction en 1972 par les Amis de la Terre.
1972. Les limites de la croissance. 5 variables exponentielles en interaction, industrialisation, population, alimentation, ressources naturelles non renouvelables et pollution.
1974. Conférence mondiale de la population (par la suite on s’est contenté de faire des conférences sur le développement)
Il faut noter l’inertie française dans un pays qui se veut nataliste. Les lois de 1920 interdisaient non seulement l’avortement mais aussi la contraception et même la propagande antinataliste. L’objectif de l’INED (Institut national d’études démographiques) est ouvertement nataliste à l’origine (1945). Sauf rares exceptions, les démographes sont de parti-pris, même en 2023. René Dumont, lors de la présidentielle 1974, affichait son malthusianisme. Son message n’a pas été repris par la suite par les écologistes institutionnels. Le passage aux 8 milliards en 2022 n’a soulevé aucun inquiétude dans l’ensemble des médias français.
Pourtant l’impact démographique est incontestable, c’est ce que montre de façon synthétique l’équation IPAT :
I = P x A x T (Impact écologique, Population, Affluence ou niveau de vie et Technologie)
Cette équation montre les interrelations ; la croissance économique est un multiplicateur des menaces et de son côté la croissance démographique est aussi un multiplicateur des menaces.
Le climat
La thématique démographique est aussi absente de l’actuelle COP28 sur le climat. Pourtant l’équation de Kaya (une variante de IPAT) montre l’influence de la population
CO2 = (CO2 : TEP) x (TEP : PIB) x (PIB : POP) x POP => émissions de gaz à effet de serre
(CO2 : TEP) : contenu carbone d’une unité d’énergie, correspond à un choix de ressources énergétiques
(TEP : PIB) : quantité d’énergie requise à la création d’une unité monétaire. C’est l’intensité énergétique de l’économie
(PIB : POP) : production par personne de valeurs ajoutées
POP : nombre d’habitants.
En d’autres termes, IPAT.
(CO2 : TEP) x (TEP : PIB), c’est le contenu énergétique de nos technologies (T), (PIB : POP) c’est le niveau de vie moyen (A) et P l’influence omniprésente de la Population. On ne peut pas séparer le nombre d’automobiles (thermiques ou électriques) du nombre de conducteurs et de leur pouvoir d’achat.
La biodiversité
La thématique démographique est aussi absente de la problématique « biodiversité ». Lors de la conférence-débat organisée à Paris début janvier par les JNE sur la sobriété démographique, une spécialiste de la biodiversité était à la tribune avec moi. J’ai discuté avec elle, le rapport sur la biodiversité qu’elle avait soumis à l’Assemblée nationale au nom d’un collectif n’a pas abordé la question démographique parce que certains parlaient « surpopulation » alors que d’autres étaient résolument contre une telle approche. Au lieu de répercuter cette controverse, on n’a donc pas du tout parlé démographie humaine dans le rapport !
Lors de la COP10 en 2010, la Convention des Nations unies sur la Diversité Biologique (CDB) avait adopté les accords dits « objectifs d’Aïchi », qui établissaient vingt points à atteindre pour 2020 ; les objectifs n’ont pas été atteints, aucun n’était démographique. Lors de la COP15 en 2022, 15e conférence des Nations unies sur la biodiversité, aucun mécanisme contraignant n’en a résulté. De toute façon la démographie était encore absente des débats.
Pourtant une bonne partie de l’explication de l’extinction de la biodiversité résulte de notre nombre qui diminue l’espace vital de toutes les autres espèces. Il faut aussi considérer tous les massacres qu’on opère pour nous nourrir ou nous divertir.
Conclusion : il faudrait à la fois valoriser culturellement la sobriété démographique comme la sobriété consumériste et technologique (cf l’équation IPAT), mais on n’en prend pas le chemin. Or, pour éviter l’effondrement annoncé dès 1972 par le rapport sur les limites de la croissance, il faudrait être très réactif. Selon Yves Cochet, qui a été ministre de l’écologie, la tâche d’un politique sera bientôt de minimiser le nombre de morts. Mais la maîtrise de la fécondité a cela d’intéressant qu’elle découle d’abord du choix d’une femme ou d’un couple qui devrait être libre et éclairé. Mettre en enfant au monde est une lourde responsabilité et il faudrait en prendre conscience. Le contenu de cette conférence devrait être connu de tous et toutes.
Enfin l’action politique et l’action individuelle s’accompagne de l’action associative. Vous pouvez par exemple adhérer à « Démographie Responsable » que je représente ici et dont l’objectif statutaire est l’autolimitation de la natalité.
L’excès démographique est l’une des causes majeures des problèmes environnementaux et sociaux. Il existe probablement un seuil à ne pas dépasser. Il ne revient à aucun penseur de dire combien d’enfants il faut avoir. Mais il peut dire :
« Prenez conscience du problème de la natalité. »
Angela Davis : « La seule façon d’apprendre à provoquer le changement est de reconnaître que l’on est souvent complice des choses que l’on veut changer. J’ai appris que nous devons nous occuper de nos propres émotions parce que, souvent, l’idéologie s’inscrit dans nos émotions… Je me souviens de l’époque où les droits liés à la reproduction sont devenus un sujet très important. Ceux d’entre nous qui étaient actifs dans les mouvements antiracistes pensaient que le mouvement féministe devait également s’attaquer aux abus en matière de stérilisation. Les femmes amérindiennes étaient massivement stérilisées à Porto Rico. Il fallait aborder à la fois le droit de ne pas porter d’enfants et le droit de les porter…
Les révolutions ne se produisent pas d’un coup de baguette magique… »
Le fait que cette question de croissance démographique soit impossible à poser dans notre société française pose une réelle question.
Les réponses sont multiples.
J’en voit plusieurs ::
1/ la croissance au niveau mondial se trouve surtout dans des pays pauvres et colonisés par le passé, Afrique, Inde, Chine, Asie du Sud-Est. Et cela pose un problème moral de culpabilité et de non ingérence pour la gauche.
2/ la croissance démographique est un enjeu économique et de souveraineté qui paralyse les gouvernants du Centre et de la droite
3/ il reste une croyance que le nombre est important pour la puissance intellectuelle et diplomatique d’un peuple sur le reste du monde et cela motive les religions et les conservateurs de droite.
4/ a vous de poursuivre l’analyse…
Le travail de prise de conscience que le nombre d’humains ne peut pas continuer à croître est énorme à cause de tous ces blocages d’intérêts et de conscience.
Mais qu’elle est donc cette question, qui est selon vous, impossible à poser ?
Serait-ce celle à laquelle personne ne veut ou ne peut me répondre ?
Chine, Inde, Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Australie et j’en passe, dans tous ces pays les taux de fécondité sont désormais en dessous du seuil de renouvellement. Reste l’Afrique…
L’Afrique avec 1,4 milliard d’habitants (comme la Chine ou l’Inde) et un taux de fécondité moyen de 4,18. En baisse depuis 40 ans (4,36 en 2020 ; 6,5 en 1980) .
Et alors…. qu’est-ce qu’ON fait ?
Pau, la ville où est né Henri 4. Bien connu pour être un grand amateur de bonne chère, ce qui d’ailleurs a fini par le tuer. L’Histoire, de France, raconte qu’il aurait imposé aux Français de manger tous les dimanche de la poule au pot. Un certain Ravaillac, vegan à ce qu’ON raconte… bref vous connaissez l’Histoire. Mais peut-être ne savez-vous pas que le «bon roi Henri» était également surnommé le «vert galant». En plus de la bonne bouffe, le bougre adooorait les femmes. Parmi les plus connues, la célèbre Margot. Belle poitrine, intelligente et tout tout, et qui plus est n’avait pas peur du loup. Manque de pot la poule ne lui fit aucun petit.
Heureusement la Marie, de Médicis, lui en fit six. Ce qui rime parfaitement. (à suivre)
Seulement le brave Henri les aimait trop, les femmes. Pas comme certains, suivez mon regard. Bref, Henri avait des tas de maîtresses. Parmi les plus connues, une certaine Gabrielle (d’Estrée) avec laquelle il a eu trois enfants. Ce qui lui en faisait donc neuf, au compteur.
Et encore s‘il n’y avait que ceux là. D’ailleurs du côté de «chez moi» ON raconte que nous aurions TOUS en nous quelque chose d’Henri. Et moi j’en suis fier, d’avoir des gènes d’Henri. Parce qu’à l’ancienne, en blanquette, au riz ou au pot, moi la poule j’adooore.
Tout ça pour dire qu’il eut été dommage de ne pas aller porter la Bonne Parole dans la capitale du Béarn, ville natale du roi des queutards. 🙂
Il serait grand temps d’établir un programme « Chinoises sévères, Beurettes dominatrices, Blackettes sauvages, Fourbesses indiennes et Vilaines suédoises » par une organisation internationales pilotée par Nadine Morano !
Et surtout instaurer des « Pensions alimentaires » à l’échelle internationale afin que les pères assurent la pérennité de leurs multiples progénitures et ça sur tous les continents ! Notamment instaurer des Caisses d’allocations familiales financées que par les hommes sous formes de cotisations afin d’assurer les besoins essentiels pour les enfants ! Et ça aussi à l’échelle internationale ! Vous allez voir que plus d’un vont fermer la braguette surtout si ce sont eux qui doivent financer les primes à la braguette ! Ça va les calmer !