Il y a la Fondation Sciences Citoyennes, association loi 1901 créée en 2002. Elle a pour objectif de favoriser et prolonger le mouvement actuel de réappropriation citoyenne et démocratique de la science, afin de la mettre au service du bien commun. Son projet est de réunir des chercheurs scientifiques critiques et des « profanes » engagés dans des luttes (sociales, médicales, environnementales) où ils rencontrent – voire contestent – la technoscience dominante et l’expertise officielle. Le second objectif est d’unir, dans une réflexion et une action transversale de « politisation » de la science et de l’expertise, des acteurs impliqués dans des secteurs souvent compartimentés (agriculture, énergie, bio-médical, santé environnementale, NTIC, brevetage…). En définitive, il s’agit de promouvoir l’élaboration démocratique des choix scientifiques et techniques. Cet aspect est déjà analysé sur notre blog au travers d’une analyse de Jacques Testard.
Il y a l’analyse du MONDE*, un point de vue très restrictif sur les sciences citoyennes. Il s’agit de la demande de chercheurs auprès de citoyens pour enrichir leurs propres recherches. On transforme les profanes en supplétifs qui donne du temps de calcul de leur ordinateur ou qui se transforment en observateur de la vie des animaux, qu’ils soient escargots ou espèces en voie de disparition. Même si ce travail est parfois utile, il ne s’agit nullement d’une critique de la science en tant que spécialité qui domine les citoyens du haut de sa chaire.
Un point de vue se rapproche des vraies sciences citoyennes, celui de Jean-Marc Lévy-Leblond. L’amateur éclairé tel qu’il était jusqu’au XIXe siècle, qu’il s’appelle Lavoisier, Darwin ou Mendel, a disparu avec la spécialisation de plus en plus poussée des scientifiques. Il faudrait retrouver cela, un amatorat scientifique qui dépasse le niveau de l’amateurisme pour s’instaurer de meilleurs rapports entre scientifique et profanes. Cela présuppose aussi que les chercheurs sortent de leur laboratoire et se confrontent à la vraie vie. Il est bon que certains deviennent des lanceurs d’alerte et échappent ainsi au sinistre mélange sciences/finances qui délégitime une grande partie de la science appliquée. Il est bon que des organismes indépendants composés d’amateurs éclairés fassent contre-poids à la vénalité des techno-sciences. Il est important de connaître ou adhérer à sciences citoyennes, association critique de la science spécialisée.
* LE MONDE Science&Techno du 3 mars 2012, les sciences citoyennes ; les profanes jouent avec les experts
** LE MONDE Science&Techno du 3 mars 2012, l’amatorat peut changer les relations entre science et société
Une petite réflexion qui pouvait trouver sa place dans presque tous vos billets : Pourquoi ne sommes nous pas prêts a relâcher notre étreinte sur la planête ?
(nous : je sous entends le Francais moyen, l’Italien moyen, l’amerloque moyen)
Parce que nous tous sommes en guerre ; une guerre économique et financière de domination et d’asservissement; une guerre nord-sud, est-ouest , une guerre préventive autant qu’agressive, une guerre sous toutes ses formes.
Tant que la guerre ne sera pas mise hors la loi, nous resterons accrochés à l’industrie, au productivisme, à l’agriculture de la mort , au pétrole, à l’uranium et toutes les ressources même exsangues de la planète , accrochés autant qu’un pays en guerre totale est accroché à ses usines d’armement. Quitte à en crever, nous ne lâcherons pas. Comme le gars qui se noie étouffe son sauveteur au point de le faire couler avec lui.