Dans notre système français d’un président élu au suffrage universel, le 1er ministre n’est que la voix de son maître, aujourd’hui Emmanuel Macron. L’écologie sera donc absente avec Gabriel Attal, nommé 1er ministre le 9 janvier 2024.
Sur ce blog, nous nous étions penchés en octobre 2016 sur les positions d’Emmanuel Macron en matière d’écologie quand il était encore ministre de François Hollande. Il était pronucléaire sans sourciller : « Le réchauffement climatique est d’une actualité pressante. Grâce à utilisation de l’énergie nucléaire, la France est parmi les pays les plus décarbonés des pays développés. » Macron faisait une confiance absolue à la croissance : « La France dispose de grande marges de progression dans le domaine l’efficacité énergétique, c’est l’objet de la loi sur la transition énergétique et la croissance verte ainsi que 4 des 9 solutions industrielles qui composent la Nouvelle France Industrielle. » Macron adoptait le mythe contemporain du progrès technique in(dé)fini : « Le moteur de la transition, c’est l’innovation industrielle autant que l’innovation des business model. Toutes ces innovations (ndlr : non précisées) impliquent des créations d’entreprises et des emplois. » Macron était aussi pour l(’impossible) perpétuation du mode de vie actuel : « Devons-nous réduire nos déplacements ? Non, au contraire ! Il faut imaginer des véhicules individuels plus sobres, comme les véhicules électriques. » ….
Gabriel Attal ne sera qu’un fidèle macroniste qui va donc ignorer l’urgence écologique… comme son maître.
Donnons quelques détails grâce au site Reporterre
À 34 ans, le CV de Gabriel Attal est déjà bien rempli. Mais il n’a jamais exprimé un intérêt pour les questions écologiques. Formé à l’élitiste École alsacienne, puis à Sciences Po Paris, il fréquente les ministères depuis ses 23 ans. Attal est entré en 2012 dans le cabinet de la ministre socialiste de la Santé Marisol Touraine. Attal a été élu député des Hauts-de-Seine de la majorité présidentielle en 2017. Dès octobre 2018, Attal est entré au gouvernement en tant que secrétaire d’État à la jeunesse… L’écologie, dans ce chemin bien tracé, n’a été qu’une question annexe.
Porte-parole du gouvernement en mai 2021, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal : « Notre conception de l’écologie n’est ni celle de LR – qui vote systématiquement contre tous nos textes en faveur de l’environnement – ni celle des Verts qui ne voient comme seule solution que taxer et punir… Nous, on ne dit pas aux jeunes : “Demain, vous ne prendrez plus l’avion”, mais : “on met les moyens pour inventer l’avion de demain.” » En octobre 2021, Attal s’en est pris pendant la campagne présidentielle au programme de l’écologiste Yannick Jadot, qui relève selon lui de « l’écologie punitive ». « Quand on parle de fin du nucléaire, si on n’avait pas le nucléaire, la facture d’électricité des Français, elle s’envolerait en ce moment », a-t-il alors ajouté.
En novembre 2022, invité à s’exprimer sur « l’écologie radicale », Attal fustigeait le soutien des députés Europe Écologie-Les Verts (EELV) ou La France insoumise (LFI) aux manifestants contre les mégabassines. Et Attal approuvait déjà une possible dissolution des Soulèvements de la Terre, s’affirmant comme un soutien de la ligne Darmanin au gouvernement : « Je pense qu’il faut tout regarder. On a eu la main lourde et on l’a régulièrement en Conseil des ministres. On dissout régulièrement des groupes violents, qui ne respectent pas les valeurs de la République. »
Ministre délégué aux Comptes publics, en juin 2023, Attal marquait clairement ses priorités : « S’endetter pour investir notamment dans la transition écologique, on ne peut pas se le permettre. »
Le parcours du nouveau Premier ministre ne semble guère laisser espérer mieux pour les mois et années à venir. Dans son discours lors de la passation de pouvoir avec Élisabeth Borne, il n’a d’ailleurs pas eu un mot pour l’écologie, tout juste a-t-il évoqué « l’avenir de la planète », en sixième position dans ses priorités. Les trois « axes majeurs » de sa future action qu’il a souhaité mettre en avant sont le travail, « la libération de notre économie (…) avec la simplification drastique de la vie de nos entreprises » et la jeunesse.
Son premier déplacement comme nouveau Premier ministre était, dès le 9 janvier, dans le Pas-de-Calais inondé. L’occasion de constater les dégâts humains et matériels causés sur le sol français par le changement climatique. Répétera-t-il aux sinistrés des inondations que la priorité est à la dette plutôt qu’à la crise écologique ?
Jeudi 11 janvier, lors de l’annonce du nouvel exécutif, le « pôle climat » a été bouleversé avec la disparition du ministère de la transition énergétique, lieu stratégique pour définir les trajectoires de baisse des émissions de gaz à effet de serre, et la relégation du ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, à l’avant-dernier rang protocolaire. Dans le même temps, l’entourage du ministre de l’économie, Bruno Le Maire, précisait que Bercy récupérait le portefeuille de l’énergie.
Avec cette nouvelle configuration, les questions de l’énergie et du climat sont mises à l’écart des enjeux de biodiversité, d’eau ou d’adaptation au dérèglement climatique. Une évolution profonde, alors que la transition énergétique était intégrée au pôle écologie depuis 2007.
nomination du gouvernement
Gabriel Attal, premier ministre chargé de la planification écologique et énergétique ! On va voir ce qu’on va voir !!
Christophe Béchu, 11e rang protocolaire, maintenu ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires. Il a eu pendant son exercice précédent la révélation de l’écologie. « La lecture des études scientifiques a fini de me convaincre. Chaque dixième de degré compte et crée, de façon exponentielle, des conséquences sur nos sociétés. »Face au Black Friday, lil avait dégainé les « dévendeurs » : « Si nous voulons mener notre transition écologique, nous n’avons pas d’autre choix que d’aller vers plus de sobriété dans notre façon de consommer. » Béchu mérite nos encouragements.
Et pas Fesneau…
Le ministre de l’agriculture Marc Fesneau, reconduit à son poste, avait dénoncé antérieurement les soulèvements de la Terre, ceux qui « dégradent, détruisent, saccagent… Il n’y aura jamais de dialogue possible avec ceux qui entendent imposer leur loi (écolo) par la violence ». Il avait aussi demandé le 30 mars 2023 à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail de revenir sur sa volonté d’interdire les principaux usages de cet herbicide : « Je ne serai pas le ministre qui abandonnera des décisions stratégiques pour notre souveraineté alimentaire à la seule appréciation d’une agence ».
Normalement Béchu et lui ne devraient pas être sur la même longueur d’onde.
La France a disposé pendant dix-huit mois d’un ministère de la transition énergétique : climat, sécurité d’approvisionnement, souveraineté… Ce sujet stratégique et de forte actualité sera désormais rattaché au ministère de l’économie de Bruno Le Maire, connu pour son soutien marqué à l’énergie nucléaire.
La filière des énergies renouvelables a exprimé le 12 janvier 2024 sa préoccupation de voir disparaître ce ministère.
Agnès Pannier-Runacher avait fait son job, ce ne sera pas le cas de Bruno Le Maire…
Jamais contents ! Heureusement certains le sont, et le font savoir :
– Gabriel Attal : Les associations LGBT saluent le « symbole fort » de la nomination d’un Premier ministre gay (20minutes.fr)
Ben oui logiquement les malthusiens et autres dénatalistes devraient être ravis. Promouvoir l’homosexualité est bien une DES solutions, non ? Et puis qui sait ce que peut produire comme effets la mouche qui pète. Qui ne doit pas être con fondue avec la poupée qui tousse !
Non, la mouche qui pète (de Michaël Escoffier) n’est rien d’autre que ce satané papillon qui, d’un coup d’aile au Brésil, peut provoquer une tornade au Texas. Dorénavant nous parlerons donc de l’effet de la mouche qui pète. Bref, qui peut prédire les effets que produira un petit trou du cul premier sinistre ? 🙂