Pour les deux cultes, juif et musulman, les animaux doivent être saignés encore conscients (sans étourdissement préalable) pour que leur viande puisse être consommée conformément aux principes religieux. Notez que l’étourdir n’empêchera pas qu’il se videra de son sang. L’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme sur « la liberté de pensée, de conscience et de religions » garantit à chacun la possibilité de pratiquer et d’accomplir les rites.
Le 13 février 2024, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) une institution à laquelle adhérent 46 pays, a pourtant trouvé normal l’interdiction par deux régions belges de l’abattage rituel : les autorités « ont pris une mesure qui est justifiée dans son principe et qui peut passer pour proportionnée au but poursuivi, à savoir la protection du bien-être animal en tant qu’élément de la morale publique ».
Le bien-être animal comme restriction à la liberté religieuse ? Selon le paragraphe 2 de l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme, « la liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires ». Ces « mesures nécessaires » sont justement précisément listées et le bien-être animal n’en fait pas directement partie. Mais la Cour a considéré que ce dernier, compte tenu de l’évolution de la société, relève de la question de la « morale publique » qui, elle, fait bien partie des raisons justifiant une éventuelle restriction de l’article 9.
L’arrêt de la CEDH est fondamental, à un moment où, sur tous les plans, les revendications religieuses se font de plus en plus agressives. Si l’arrêt est confirmé en grande chambre, soit la dernière juridiction de la CEDH, il ouvre, selon les juristes, des portes nouvelles. Ainsi pourrait se poser la question de la chasse et de la pêche récréatives, contre lesquelles on pourrait opposer le droit des animaux.
Le point de vue des écolos amoureux des animaux
– La laïcité est de plus en plus menacée, nous devons veiller à ce que les religions ne prennent pas de place dans la sphère publique et reste bien dans la sphère personnelle, ni intervenir dans les lois établies par les états, C’est la base intangible du bien vivre ensemble et de la tolérance.
– Le rabbin de Strasbourg estime qu’il s’agit là d’une situation inédite où « les juges acceptent que les droits des animaux fassent balance avec le droit des hommes ». Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, lui, estime que cette décision « fait fi des droits religieux ». Comme si le droit religieux était d’essence démocratique ! La bible et le Coran ne sont pas des livres de droit, mais des livres pour les croyants et seulement pour les croyants dont la foi ne concerne qu’eux et pas la chose publique.
– Interdire qu’au nom de tabous religieux soient infligées des souffrances inutiles à des animaux ne relève pas de la laïcité mais de l’élémentaire respect du vivant. La souffrance des animaux on la voit, on la constate, alors que le mécontentement d’Allah ou de Yahvé on ne peut pas en être certain ! La souffrance du vivant passe avant des rituels qui sont d’ailleurs, la partie la plus stupide du religieux… Méditons la parole d’un certain Jésus qui vécut il y a 2000 ans environ : Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur » (Mc 7, 14-23)
– « En France, il existe des dérogations pour les cultes, autorisant l’abattage rituel sans étourdissement dans un cadre légal strict » On pratique majoritairement l’abattage rituel afin d’optimiser les coût ! Quoi qu’il en soit, non à la souffrance animale, quand on voit les vidéos dans les abattoirs, c’est vraiment terrible, pauvre bête.
– L’évolution logique est qu’on commence par s’en prendre aux abattages rituels, puis suivront l’interdiction de la corrida, de la chasse, de la pêche de loisir. Enfin, ce sera l’interdiction de tuer les animaux pour les manger, et des abattoirs. Je ne suis pas végétarien, mais je pense que mes enfants et petits-enfants n’auront pas le choix, de même que toute la population.
– cet arrêt questionne le caractère immuable de pratiques religieuses ancestrales qui ne devraient plus avoir cours au XXIème siècle. Le monde évolue, pourquoi les religions et les pratiques qui leur sont attachées ne devraient elles pas évoluer également ? Chrétien baptisé catholique, je souhaite depuis bien longtemps la fin du célibat obligatoire des prêtres et la mixité de la prêtrise, jusque dans la curie de Rome ! On est en 2024 bon Dieu !
– Autorisons l’abattage rituel des monothéismes.
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Hugo Clément ne mange pas de lapins
extraits : Chaque jour en France, nous abattons trois millions d’animaux destinés à la consommation, 2000 par minutes, et encore ce nombre n’inclut pas les poissons. Même en rendant les normes d’abattage plus strictes et en multipliant les contrôles, tant que nous consommerons autant de viande les animaux ne seront pas traités comme des êtres sensibles, mais comme des objets…
BIOSPHERE-INFO, l’antispéciste Brigitte Bardot
extraits : Ne faisons aucune différence entre les espèces. Aussi longtemps que l’animal sera considéré comme une espèce inférieure, qu’on lui infligera toutes sortes de maux et de souffrances, qu’on le tuera pour nos loisirs et nos plaisirs, je ne ferai pas partie de cette race insolente et sanguinaire. Je suis « anti-spéciste », de corps et d’âme, mais depuis 44 ans je le clame d’une façon différente, sans termes savants. Je suis heureuse d’avoir pu vivre assez longtemps pour voir, lire, toucher du doigt le débat autour de l’anti-spécisme et le développement du végétarisme…
Concernant la mode des végétariens, c’est une mode qui passera mais elle est typique des jeunes générations immatures qui n’ont pas eu à prendre des responsabilités et à trancher des questions existentielles.
Je pense avoir compris que j’étais un animal omnivore vers l’âge de 8 ans et que je devrais manger de la viande malgré la cruauté de tuer des animaux.
J’ai fait cette réflexion à partir de mon expérience d’équitation.
Je rappelle que notre physiologie ne nous permet pas de fabriquer certains acides aminés comme le tryptophane et que la viande est très riches en ces ac aminés indispensables. Les végétaux en sont pauvres en quantité et il est nécessaire de concentrer la matière végétale et d’en manger une grande quantité alors qu’un peu de viande est suffisant.
C’est pas parce que les végétaux ne crient pas qu’il faut les massacrer plus que les animaux. 😇
Oui, c’est vrai que c’est une mode, et je doute moi aussi qu’elle perdure. Par contre je reste convaincu qu’il va nous falloir manger nettement moins de viande. Quant à l’artificielle, faut pas rêver. Les jeunes générations n’ont peut-être pas eu à trancher des questions existentielles… en attendant elles n’ont pas eu à trancher dans le lard.
Tuer un cochon ou un poulet de ses mains, ça aussi il va falloir y revenir. Et pour certains je comprends que ça sera dur. Je pense notamment là aux amis des moustiques. 😉
L’anti spécisme est une idiotie.
Une espèce est une espèce avec ses spécificités et son adaptation à son environnement. Il n’y a pas de jugement à porter dessus et les individus la composant doivent être respecté comme tout être vivant.
Mais dire qu’une espèce comme le lapin n’est pas inférieure à l’humain est idiot. Depuis quand un lapin écrit de la poésie ou fabrique une table à écrire ?
Le problème est très ancien, les philosopheux ont du mal à définir les spécificités de l’humain. J’ai entendu des débats délirants sur ce sujet depuis longtemps. Pourtant c’est très simple.
Et encore s’il n’y avait que les philosopheux… qui avaient du mal à définir l’humain. Les biologistes aussi. Comme quoi ceux là ne sont pas plus futés que les autres.
Et pas que pour dire ce qu’est l’humain d’ailleurs, la vie pour commencer.
Certes ON peut toujours dire que ceux là sont des biologistes philosopheux.
Pourtant c’est vrai que c’est simple, simplet même. Pour savoir si un truc ou un machin est humain, ou pas, il suffit de le soumettre au test de la poésie.
C’est ainsi qu’ON peut désormais être certain que ChatGPT est humain.
Mais un lapin non. C’est vrai que c’est con un lapin. Bien plus qu’une araignée.
La preuve il ne sait même pas tisser une toile. Moi non plus remarque. 🙂
– L’homme et la personne définis à travers la biologie (sciencedirect.com)
Là encore l’occasion de bouffer du curé. De l’imam ou du rabbin pour moi c’est pareil.
Et en même temps se converdir au régime végé. Le 2 février dernier nous avons eu ici l’occasion de bouffer du toréador et de l’aficionado. C’est bien meilleur que le toro.
Là encore, parce qu’elle aussi fait partie du « pluralisme culturel » etc. certains juristes soutiennent qu’interdire la corrida serait contraire à la Constitution.
Certes ON peut toujours modifier la Constitution. Et un jour il sera interdit d’embrocher un ver sur un hameçon. Ni une sauterelle, encore moins une mouche à qui il ne faut pas faire de mal. Et ceci au nom de la religion d’Aymeric Caron et Compagnie, ces intégristes qui considèrent que les moustiques ont le même droit à vivre que vous et moi et que n’importe quel être vivant sur cette planète.
Et après ça ON peut toujours me sortir la blague de la pente glissante. 🙂
Combien pèsent ces abattages rituels dans la balance ?
– « Abattage rituel : le ministère avoue lui-même ne pas avoir de statistiques sur le nombre d’animaux concernés […] selon les chiffres pour 2014, 15 % des bovins et 27 % des ovins sont concernés par l’abattage rituel ». (oaba.fr 20 juillet 2021)
Et puis faut pas oublier non plus tous ces lapins, poulets, coqs, canards et autres dindons sans oublier les cochons qui sont saignés manu militari par ces salauds de paysans.
Bref, ON ne sait pas trop. En attendant, je serais curieux de savoir combien de Parisiens et autres citadins ont déjà tué un poulet, un cochon n’en parlons pas. Ou qu’ils aient ne serait-ce qu’assisté à la mise à mort d’un animal dans une ferme. En vrai bien sûr, pas derrière un écran. Qu’ils nous racontent alors le plaisir malsain que prend le tueur ou la tueuse à torturer l’animal. Comme le toréador quoi. Misère misère.