Le 14 juillet 2022, Emmanuel Macron avait ordonné aux armées de s’investir « plus et mieux dans le grand projet de service national universel qu’il porte ». Emmanuel Macron imagine pouvoir rencontrer la nation, il ne cache pas ses intentions : « Fabriquer les républicains de demain. » C’est évidemment chimérique, car la nation est une collectivité imaginée et le Républicain un imaginaire.
Commentaire : Le ministère de la défense matinale est devenu le ministère des armées. Macron n’a que ce mot à la bouche, « réarmement », y compris réarmement démographique ! La secrétaire d’Etat chargée du SNU s(ervice national universel) est rattachée au ministère des armées. La matrice est définie à l’ancienne : un credo nationaliste qui était porté par l’’extrême droite mais que Macron fait dorénavant sien. École ou armée, le projet d’Emmanuel Macron relève de la toute puissance du hiérarchique : il va s’imposer du haut en bas, autorité, autoritarisme, pour tout dire jupitérien. Pourtant les meilleurs spécialistes de l’engagement citoyen concluent au rôle négligeable des cours magistraux d’éducation civique à l’école. Quant à l’uniforme, il peut même constituer une barrière à l’apprentissage. Gabriel Attal, désormais premier ministre, a beau insister lors de sa prise de fonctions,sur « l’école comme mère des batailles », les faits seront têtus : se lever tôt, chanter La Marseillaise devant le drapeau, suivre un cours d’éducation civique ou mettre un uniforme ne vont en rien modifier le sentiment d’adhésion ou non à la nation. Le problème, ce n’est pas le récit patriotique, mais ce que les jeunes vivent – particulièrement l’inégalité des chances et la fréquentation des réseaux sociaux.
Le point de vue des écologistes pacifistes
Michel SOURROUILLE : Anciennement ministère de la Guerre de 1791 à 1946, puis ministère de la Défense de 1946 à 1958, de 1969 à 1973 et de 1974 à 2017, le ministère des Armées est connu sous ce nom de 1958 à 1969, de 1973 à 1974 et depuis 2017. Il y avait progression, on passait de l’état de guerre à la défense nationale, qu’elle soit civile ou militaire. L’appellation actuelle ministère « des armées » fait oublier l’objection de conscience et le service civil, pourtant dispositif statuaire toujours légal à l’heure actuelle et ce depuis décembre 1963. Militariser une nation n’est que suivre le principe « si tu veux la paix prépare la guerre », il oublie le principal « si tu veux la paix prépare la paix ». Militariser, c’est prolonger l’état de guerre.
Marc Goetz : Nation, Etat, Société… il me semble manquer un concept fondamental. Rappelons que la devise République en France est bien malmenée depuis fort longtemps. Et si on tentait de revenir à ce triptyque simple à comprendre : Liberté (avili et remplacé par la sécurité), Égalité (est-il besoin de vous faire un dessin ?), Fraternité (mais qu’est ce c’est que ce machin ?)
Firesnake77 : Merci d’avoir rappelé que les valeurs françaises sentent mauvais quand elles sont nationalistes. La jeunesse n’a pas à être manipulée, mise au pas, sous uniforme à chanter la Marseillaise comme des petits robots. Perte de temps et vide intellectuel. La libre pensée, la laïcité, le savoir des citoyens vaut mieux que ça. Quelle dégradation du projet républicain !!
Le nationalisme est historiquement une idéologie extrême qui génère des millions de morts pour asservir des populations entières à un pouvoir et à la guerre.
Enkidou : « La formation et la reproduction d’une nation ne sont pas des faux sujets », nous dit Roché. Et si, justement, c’étaient des faux sujets, ou en tout cas de mauvais sujets ? La nation, « projet de l’État » ? Oui, dans les États totalitaires ou conquérants. La nation, ça ne sert qu’à combattre les ennemis désignés de ladite nation (et désigner des ennemis, c’est le ciment d’une nation). A envoyer les gens se faire tuer quand ses dirigeants le jugent bon. Ce n’est pas une nation que l’école doit former, ce sont des personnes. Ce qu’il faut apprendre aux enfants à respecter, ce n’est pas la France ou n’importe quelle nation, hymne, drapeau ou uniforme (qui ne sont rien d’autre que des armes de guerre symboliques) : ce sont les gens. Apprendre à respecter les autres, ça suppose effectivement un minimum de brassage social. Quant à faire chanter les enfants ensemble, c’est bien, mais plutôt « A la volette » (c’est un exemple) que la Marseillaise (musique médiocre, paroles insupportables).
R.Dholland : Le patriotisme contemporain ne peut se fonder sur un culte totémique d’une tribalité fantasmée. Un patriotisme fondé sur les instincts de meurtre et l’aveuglement fanatique ne peut mener très loin. Au siècle, qui plus est, de la lente construction d’un fédéralisme européen, peut-être demain mondial, le ré-enfermement dans le « pré carré » mental et matériel du nationalisme archaïque n’est pas signe de « réarmement » mais de régression et d’affaiblissement. Devenir aussi stupide que les Russes ne peut être que le désir de désespérés, déjà à moitié morts. Il est dramatique que des élites flattent la morbidité.
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Objection de conscience en temps de guerre
extraits : Les médias ne prêtent pas suffisamment attention à l’objection au service militaire. C’est pourquoi il y a aussi peu d’objecteurs de conscience. Il est vrai aussi que nous sommes enfermés dans des ridicules espaces territoriaux artificiels qu’on appelle « nation » ; le patriotisme est resté une vertu pour les dirigeants, qu’on s’appelle Volodymyr Zelensky, Vladimir Poutine ou même Emmanuel Macron. Pourtant se déclarer objecteur de conscience est un droit fondamental…
Objecteur de conscience je suis, je serai
extraits : Personnellement je suis et reste un objecteur de conscience. Pourtant je suis devenu insoumis au service civil pour contester une affectation autoritaire à l’ONF (office national des forêts). Pourtant l’éducation nationale m’a demandé de faire mon service militaire (à 32 ans) puisque en tant que fonctionnaire je n’étais pas « au clair » par rapport à mes obligation statutaires de participation à la défense nationale. La vie est un éternel compromis entre nos propres valeurs et les contraintes institutionnelles…
Manifeste du pacifisme (Michel Sourrouille, 2010)
extraits : Désobéir pour la paix est à la fois un acte individuel et un acte collectif. La démarche de l’objecteur de conscience, refusant l’armée pour des motifs personnels, ne peut en réalité se concevoir que dans une vision de la société désirable et dans la volonté de faire partager un idéal. Car la recherche de la paix a le mérite de poser publiquement des questions fondamentales : – Quel type de société mérite d’être défendu ? – Contre qui ? – Par quels moyens qui soient à la fois efficace et justes ? Lutter contre l’encarsénement nous semble un bon signe de santé mentale, mais difficile à mettre en œuvre quand toute notre existence est une mise en boîte…
Le service national, le mythe ou plutôt tout faire pour retarder l’entrée sur le marché du travail
Pour avoir l’insigne honneur d’avoir fait mon service militaire, je ne puis que attester que cette obligation n’avait que pour seul objectif de retarder l’arrivée des nouvelles générations – nombreuses – sur le marché du travail et dont le nombre affolaient les gouvernants , avec les « défis » (comprendre ses emm..) des générations nombreuses : chômage, crise logement, montées nationalismes
Les discours les plus abscons pour justifier le Service National (« creuset républicain brassage, cohésion j’en passe ) repris le bouche en coeur sonnaient déjà creux sans convaincre et encore moins ceux mêmes qui tenaient ce discours.
…et les militaires eux mêmes n’en veulent plus , ils recherchent des compétences et la perspective de ré ouvrir les garderies ne motive personne
Encore et toujours Lui ! Sa Majesté Manu 1er ! Président de la Start-Up Nation !
Fier de «nos» entreprises, celles qui innovent et prennent des risques bien sûr. Et qui remportent des licornes. Fier de «nos» sportifs, ceux qui remportent des merdailles bien sûr. Fier de «nos» paysans aussi bien que de «nos» fromages, ceux qui puent le plus bien sûr.
Et fier de ses petits soldats, bien sûr. Manu le va-t-en guerre !
Formaté à ce monde de brutes, celui du Pognon et de la Compétition, formé à l’art de «bien» parler pour motiver et endormir ses troupes, Macron use et abuse du langage guerrier. Comme tout le monde dans les mondes politique, sportif, des entreprises etc. certes.
Oui mais, et en même temps fin stratège dans l’«art» d’occuper le terrain. Et d’en gagner bien sûr. Tout ça pour gagner des batailles, La Bataille ! Que dis-je, La Guerre ! La sienne bien sûr.
– « Fabriquer les républicains de demain. » (Macron)
Il aurait dit les citoyens (de demain) passe encore. Mais des républicains…
Et pourquoi pas fabriquer des patriotes, tant qu’ON y est. Des warriors, des killers, des winners tant qu’à «bien» faire ! Des crétins quoi.
Mais de ça la France en a plus qu’il n’en faut, et même à revendre.
Non, c’est de citoyens du monde dont nous avons besoin.
Et oui, toute l’existence d’un citoyen est une mise en boîte car l’humain vit en troupeau. Un instinct essentiel a son cerveau hypertrophié sinon il déraille.
Pour l’école et l’uniforme , c’est un détail mais cela veut dire beaucoup de l’état d’esprit de macrelle.
Enfumage, rappelez vous des sans-abris, autoritarisme, rappelez-vous de la vitesse à 80 km/h, de notre enfermement pendant des mois en 2020 et 2021.
Uniforme , enfumage, mais révélateur de ce dédain du peuple que l’on maltraite et méprise à plaisir, sûrement sa seule jouissance surtout quand il va débattre avec le peuple en le rabaissant par sa rhétorique. On peut dire que c’est un pervers narcissique onanique et il ne doit pas trop labourer Brigitte.
Pour l’éducation civique de Jospine , c’est une blague. Il a osé l’appeler cours de morale civique. Les enfants n’ont pas besoin d’uniforme mais de cours de morale laïque, celle de Gimard, Taudin ou Leterrier.
Des cours de morales… des leçons quoi. Seulement qu’elles soient civiques, laïques ou autres, vous voyez bien comme moi que de nos jours ON ne les supporte pas, les leçons de morales : « Qui t’es TOI pour me faire des leçons de moral ? »
Ce qui montre bien qu’ON n’a pas le moral. Eh oui, la morale est censée nous dire ce qui est bien et ce qui est mal. Bien dit ou mal écrit entre autres 🙂
Je l’ai dit X fois, le problème c’est qu’ON patauge en pleine con fusion. La droite et la gauche se con fondent avec le ni-ni, ou l’Umps. Le beau le laid je vous dis pas, il est beau le lavabo il est laid le bidet. Le dur le mou idem, le vrai le faux itou, etc. etc.
Alors pensez-donc pour ce qui est du bien et du mal. Misère misère !
Mais comme il faut garder le moral… je me dis que cette allergie aux leçons de morale est la Preuve qu’au fin fond de sa conscience (con science) ON garde encore le souvenir que le bien et le mal ne se valent pas.
Esprit critique , je rappelle que la morale laïque n’est rien d’autre que l’apprentissage du vivre ensemble indispensable à la cohésion sociale. Et l’enseignement de la morale est d’autant plus important que l’inculture des parents est forte et l’immigration de gens ne connaissant rien à ces règles le justifie encore plus.
Et ceux qui ne voit dans cette morale que des leçons de dominateurs sur la liberté des gens ne sont que les libertaires d’hier responsables de l’acculturation d’aujourd’hui et de toutes les dérives auxquelles nous assistons.
Et je ne suis pas un triste sire réactionnaire. Je ne fais qu’observer ce que nous vivons.
bon courage dans l’archipel français