Baisse natalité, solution à la surpopulation

D’ici à 2100, la plupart des pays auront un taux de natalité trop faible pour assurer le renouvellement de leur population. Le risque ? « Qu’il n’y ait plus suffisamment de personnes en âge de travailler pour soutenir les citoyens plus âgés » ose l’hebdomadaire “New Scientist” (18/04/24), article repris par Courrier International.

On veut nous faire penser que « la chute de la natalité est un problème plus préoccupant que la surpopulation ». C’est une ineptie, la baisse tendancielle (et non « la chute ») de la fécondité est au contraire une solution partielle (car trop tardive) à l’état de surpopulation que nous subissons. Nous sommes plus de 8 milliards, une augmentation d’un milliard ces onze dernières années. C’est invivable, c’est ingérable. Reprenons l’argumentation de cet article nataliste point par point .

– Comme la natalité baisse à mesure que les pays s’enrichissent, le véritable problème démographique pourrait finalement être la décroissance démographique.

=> La transition démographique est certes allé de pair avec le développement économique. L’amélioration culturelle dans un pays qui s’enrichit peut certes permettre une autolimitation de la fécondité. Mais l’épuisement des ressources, le réchauffement climatique et bien d’autres facteurs préoccupants indiquent que nous allons entrer dans une période de récession économique qui sera particulièrement impactant pour les plus pauvres. Côté avancée culturelle, le plus extravagant est l’interdiction actuelle en Afghanistan de la scolarisation des filles. Beaucoup de pays y compris la France, ont une politique nataliste à l’inverse souvent des choix citoyens. Même la Chine auroudhui avec son soutien au troisième enfant !

– Les démographes prédisent que sous vingt-cinq ans trois quarts des États afficheront des taux de natalité trop bas pour renouveler leur population.

=> Les estimations sont variables, une prévision pour 2050 n’est qu’une hypothèse ; « Les démographes » n’existe pas en tant qu’entité unie. C’est l’ONU qui estime que le nombre de personnes habitant sur la planète devrait croître de 2 milliards d’ici à 2050, passant de 7,7 à 9,7 milliards, puis la fécondité étant en baisse, avoisiner les 11 milliards à la fin du siècle. Mais il ne s’agit là que du scénario moyen et ses pronostics évoluent avec le temps. Quant aux « taux de natalité trop bas pour renouveler leur population », en quoi se maintenir au même niveau serait-il un critère d’optimalité ?

– Le vieillissement de la population est inévitable. Avoir moins de personnes en âge de travailler pour soutenir les citoyens plus âgés et subvenir aux besoins d’autres groupes qui n’ont pas d’activité économique présente un défi économique colossal.

=> Accroître les naissances pour verser des retraites est ce qu’on appelle une pyramide de Ponzi démographique : les futurs actifs feront encore plus de retraités plus tard, il faudrait donc faire encore plus d’enfants… jusqu’à ce que la pyramide s’écroule. Ensuite le chômage de masse qui s’amplifie va accroître la population à charge. Notez enfin que la retraite, qu’elle soit par capitalisation ou par répartition, n’est le privilège que d’une fraction de l’humanité. Dans beaucoup de pays c’est l’emploi informel qui prédomine et le statut de retraité n’existe que pour une minorité.

– Le monde va simultanément connaître un pic des naissances dans certains pays et une chute des naissances dans d’autres. Assurer la stabilité économique et sociétale dans ce contexte de vastes disparités constituera l’un des principaux défis du siècle. Que doivent donc faire les pays pour se préparer à cette bombe démographique à retardement ?

=> Que faire ? Pour simplifier, les pays riches doivent accepter une baisse importante de leur niveau de vie et les pays pauvres doivent soutenir un planning familial performant. Sinon les tensions socio-politiques ne peuvent que s’accroître.

– Nous sommes en voie d’atteindre le “pic démographique” entre 2060 et 2080, soit 9,5 à 10 milliards de Terriens – un chiffre qui diminuera ensuite.

=> 1 milliard d’humains en 1800, c’est déjà beaucoup ; 4 milliards en 1974 c’est beaucoup trop ; 8 milliards en 2022, c’est terrifiant. Les démographes professionnels, sauf rarissimes exceptions, ne portent pas de jugement de valeur sur une statistique, ils se contentent de constater. Or toutes les études scientifiques montrent que nous avons déjà dépassé largement les capacités de la planète à satisfaire les besoins actuels de l’humanité. Quand on sait aussi que la diminution « après un pic à 10 milliard » n’est même pas une certitude, il faut se poser la question : est-ce que toutes les personnes qui s’inquiètent de la baisse de fécondité dans certains pays ne sont pas en fait des natalistes convaincus ou des idéologues anti-malthusiens ?

– Les pays ont généralement besoin d’une natalité de 2,1 enfants par femme pour maintenir la stabilité de la population.

=> Pourquoi avoir « besoin » d’une stabilité de la population, à un niveau donné ? Le chiffre 2,1 (reproduction à l’identique d’une population) est devenu un mythe sans fondement réel. Il faut au contraire souligner qu’un taux inférieur à 2,1 enfant par femme est plutôt un signe de clairvoyance des femmes et des couples plutôt qu’un désastre ! Même la France est déjà surpeuplée, à plus forte raison l’Italie et bien d’autres pays où la fécondité est jugée « trop » faible… pour les gouvernements et certains médias.

– Pour ralentir la chute de la natalité, les pays riches doivent faciliter et rendre plus tentant le fait d’avoir plus d’enfants, par exemple en améliorant l’accès au logement et aux traitements contre l’infertilité.

=> En janvier 2024, Emmanuel Macron a voulu faire de la lutte contre l’infertilité son combat… pour relancer la démographie française. Il ose parler de réarmement démographique. Il ne s’est pas du tout interrogé pour savoir si une France métropolitaine de plus de 66 millions au 1er janvier 2024 n’est pas déjà signe de trop plein. Il ose même parler de lutte contre l’infertilité comme dans l’article“ New Scientist” que nous commentons alors que l’infertilité est un signe donné par la nature de s’abstenir de procréer. On ne fait pas un enfant parce qu’on a personnellement besoin d’avoir un enfant à tout prix, on fait un enfant à la fois pour son autonomie et pour la planète.

– La gestion d’une population vieillissante et d’un recul démographique passera aussi par la construction d’hôpitaux, la modernisation des transports et un nombre plus faible d’écoles

=> Il est infantile de se contenter de « yaka ». Dans un pays surpeuplé, les finances ne suivent pas les besoins en services. On le voit déjà en France où la dette dépasse déjà 3000 milliards d’euros et où il faudra bien se restreindre dans les domaines même essentiels, de gré ou de force.

– Les entreprises doivent aussi faciliter et prolonger le maintien au travail des seniors, par exemple avec des temps partiels.

=> Les droits acquis ne le sont jamais définitivement. C’est seulement en 1945 avec la création de la Sécurité sociale qu’est véritablement né le système français de retraite. Et je connais une personne de bientôt 94 ans qui est dans son jardin tous les jours à retourner la terre et à planter des légumes. Bien sûr on peut préférer des zombies dans des Ephad…

– L’émigration depuis les pays pauvres qui ont une natalité élevée a aussi toutes les chances de perdurer… cette approche ne fonctionnera que si un changement s’opère dans l’attitude politique et populaire qui prévaut actuellement vis-à-vis de l’immigration.

=> La langue de bois n’est pas que l’apanage de la caste politique…

11 réflexions sur “Baisse natalité, solution à la surpopulation”

  1. Il n’y en a pas d’autre en effet, c’est la sagesse même, la seule façon de réduire notre empreinte sur la planète, de desserrer les contraintes qui, sinon, nous conduiront à la catastrophe.

    1. Esprit critique

      La sagesse !!?? Mais mon cher Didier, et l’inertie qu’est-ce que vous en faites ? C’est comme la gravité, faut-il s’en foutre, alors ? C’est comme un gros paquebot, qui fonce droit sur un iceberg… et ON a beau tourner la barre à fond, faire machines arrières toutes… et après qu’est-ce qu’ON fait, hein ? Mais osez donc le dire, un peu de courage bon sang !!!!
      Ben si il y a une solution, si ON peut appeler ça comme ça, ON peut faire péter et couler le paquebot avant la catastrophe. Ou alors yaka tuer les vieux. Et la planète ne s’en portera que mieux. Misère misère !

      1. Enfin Michel C, vous-même ne croyez pas à ce que vous écrivez…
        L’inertie, justement c’est bien elle qui valide ma position, il faut s’occuper de réduire la fécondité le plus vite possible, comme il faut freiner plus tôt quand le véhicule est lourd et que les freins sont un peu faibles.

        1. Esprit critique

          Admettons, qu’ON s’occupe de réduire la fécondité le plus vite possible (sic) Dès 2025 … plus une seule naissance ! NADA, ZÉRO !

          – 67,1 millions de décès dans le monde : la mortalité a baissé en 2022, mais pas en France ( Le Point 04/10/2023 )

          Tous à vos calculettes : 67 x 25 = 1675 (millions)
          ≈ 1,7 milliard = Nbre de décès entre 2025 et 2050. Au rythme actuel !
          En tenant compte des prévisions des démographes… et en faisant vite fait bien fait une petite moyenne : 25 x 80 = 2000
          => 2 milliards de décès entre 2025 et 2050
          => en 2050 il resterait encore 6 milliards de terriens
          => invivable, ingérable etc.
          => nous voilà donc bien avancés !

        2. Bonjour Michel C,
          J’ai justement fait une simulation à partir de ce que propose le site de l’ined et cela montre clairement que, malgré la baisse de la fécondité, nous allons encore gagner plus de 2 milliards de personnes d’ici la fin du siècle, qu’il faudra loger, nourrir, transporter, faire travailler.
          Je serais très heureux de vous en faire parvenir les résultats si vous le souhaitez, mais je ne dispose pas de votre adresse mail, n’hésitez pas à me la transmettre

        3. Esprit critique

          Pas besoin, merci, tout ça je le sais. La mienne, simulation, poussée bien sûr à l’extrême (l’absurde) parle d’elle-même.
          Maintenant si vous jugez que 6 milliards en 2050 c’est toujours trop, encore beaucoup trop… et que vous n’avez pas la patience d’attendre 2100 pour retrouver ce chiffre rêvé (gérable, vivable et patati et patata. Combien au fait exactement ?) … alors en plus des stérilisations de masse yapluka éliminer les vieux. Pour aller encore plus vite ON peut aussi se débarrasser de tous les inutiles, mal foutus, mal pensants, dont les Rouges bien sûr.

        4. Didier BARTHES

          Mais c’est incroyable cette obsession du secret, (pour votre adresse mail, tandis que moi je parle à visage découvert depuis tout le temps), Je trouve que vous avez tort de refuser car ces simulations, faites en réalité par le logiciel de l’Ined, voyez vous, sans idéologie antinatalistes, sont tout à fait intéressantes.
          Pour le reste mais que dites-vous ? Stérilisation de masse ? Elimination des vieux ? Des inutiles ? M’avez-vous déjà vu proposer ce genre de choses ?
          Est ce que 6 milliards c’est trop ? Oui bien sûr, dans la durée c’est bien trop, ce n’est pas avec de tels effectifs que nous avons traversé les millénaires.

        5. Taratata mon cher Didier, moi aussi je pourrais vous parler de votre obsession. Notamment celle de refuser de vous exprimer au sujet de certains propos, sur ce blog. Je vous l’ai encore dit hier À 13:04 et ne me faites pas croire que vous ne l’avez pas lu. Quant à mon mail, et mon identité, mais qu’est-ce que ça change à ce que je dis ? Est-ce que vous demandez la carte d’identité et leur mail à ceux qui prennent la parole dans vos conférences ? Je suppose que non, et alors ?
          Pour ce qui est du Nombre, idéal, gérable, vivable etc. mais combien en voulez-vous exactement ? Allez, dites un chiffre !
          Et alors, qu’est-ce qu’ON fait, hein ? Mais bien sûr, vous n’êtes pas assez fou pour nous vendre les stérilisations de masse, la norme en Inde soi-disant, le Plan 75, comme dans le film japonais, l’élimination des mal foutus, mal pensants etc. comme un autre fou l’avait planifié.
          Bref, vous voyez bien qu’ON n’en sort pas.

  2. Esprit critique

    – « => Accroître les naissances pour verser des retraites est ce qu’on appelle une pyramide de Ponzi démographique : [etc.] »

    Soutenir les citoyens plus âgés (sic New Scientist , repris par Courrier International) ne veut pas spécialement dire cotiser pour leur payer leur retraite. Oublions le financement et le système des retraites (il y a mille façons de régler ce problème), ce n’est pas de ça dont il s’agit.
    Sur l’article précédent, DIDIER BARTHES 30 MAI 2024 À 11:49 essaie lui aussi de me vendre la pyramide de Ponzi. Sauf qu’il ne parle pas des retraites et des retraités, mais de demandeurs d’aide de la part de ceux qui seront alors plus jeunes qu’eux (sic).
    Tout le monde est amené à vieillir. De tous temps les jeunes (disons plutôt les bien portants) sont subvenus aux besoins des vieux et des malades, disons des faibles. Ce comportement s’observe même chez certains les animaux.

    1. Esprit critique

      Je pense qu’un malheureux (jeune ou vieux peu importe, le temps ne fait rien à l’affaire) qui souffre ou qui se noie… se fiche pas mal de la couleur et de la nationalité du toubib, de l’infirmière ou du sauveteur. Du moins s’il lui reste quelques neurones.

      – « Emmanuel Macron […] ose même parler de lutte contre l’infertilité comme dans l’article“ New Scientist” que nous commentons alors que l’infertilité est un signe donné par la nature de s’abstenir de procréer. »
      => Celle là fallait oser. Le cancer, le Covid, Alzheimer et j’en passe, tout ça sont également des signaux de Dame Nature. Et chercher à combattre ces maladies est donc contre-nature.

    2. Esprit critique

      – « Le vieillissement de la population est inévitable. » (New Scientist etc.)
      Là encore il y aurait bien une solution (si ON peut appeler ça comme ça) … pour éviter le vieillissement de la population yaka tuer les vieux. Et la planète ne s’en portera que mieux. Misère misère !

      En attendant (le Plan 75), je me demande si ON mesure bien la portée de ce discours malthusien, déna voire anti nataliste.

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