Sur ce blog, nous avons essayé précédemment de donner quelques éclaircissement sur les connaissance propres à étayer un vote, mais nous avons laissé à chacun le soin de se déterminer dans le secret de l’isoloir. Il est inamissible d’entendre un joueur de foot ou un acteur à la mode déclarer pour qui il va voter, c’est là un jeu d’influence qui n’a rien à voir avec les fondements d’une démocratie composée de citoyens éclairés par leurs propres réflexions.
Voici le traitement du système éducatif selon les trois groupes en lice aux législatives. Mais mieux vaut notre propre programme que nous présentons d’emblée. La difficulté intrinsèque de l’éducation vient principalement du fait que les trois domaines que sont l’économie, la nature et le développement social, déjà complexe en eux-mêmes, doivent être appréhendés dans une perpétuelle interaction.
Le point de vue des écologistes sur le système scolaire
La loi Haby du 11 juillet 1975 avait mis fin à l’organisation de la scolarité en filières longues et courtes. Le problème, c’est que la formation intellectuelle a supplanté dès lors la formation manuelle, comme si la poursuite des études abstraites était un idéal en soi. De plus les disciplines, telles qu’elles sont enseignées aujourd’hui, sont issues d’un découpage artificiel, conséquence de l’explosion des connaissances. Chaque professeur sa spécificité. L’affaiblissement de la perception du global conduit à l’affaiblissement de la responsabilité, chacun tendant à n’être responsable que de sa tâche spécialisée. Cette scolarité formatée par des spécialistes ne reconnaît que l’éducation sanctionnée par un diplôme, ce qui dévalorise celui qui a de l’expérience ou qui progresse en tant qu’autodidacte. Elle forme des cohortes de producteurs-consommateurs dociles, elle modèle totalement la vision que l’homme a de la réalité, elle écarte les jeunes de leur milieu naturel.
Or aujourd’hui la société thermo-industrielle est en train d’échouer, le chômage est structurel, l’approvisionnement alimentaire pour des villes tentaculaires est de plus en plus complexe et fragile. L’école actuelle ne prépare pas au monde de demain, qui subira chocs pétroliers et réchauffement climatique. Née dans un monde séquence, découpé, l’écologie a été inventée pour nous rappeler que rien ni personne ne peut survivre en vase clos. L’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD), introduite dans le Code de l’éducation (article L.302-19) comme mission générale de l’école, devrait déboucher actuellement sur la transversalité de l’éducation et la polyvalence des enseignants.L’urgence écologique n’implique pas l’allongement de la scolarité et l’enseignement supérieur ouvert à tous. Une structure qui forme des écocitoyens se contente de dispenser des notions de santé, d’agriculture, d’utilisation rationnelle de l’eau, d’habileté manuelle. Il est préférable que l’école soit dotée de jardins potagers plutôt que d’une bibliothèque aux écrits inaccessibles.
« Les métiers de demain ne permettront pas d’avoir de plus en plus de mobilité, un écran télé de plus en plus grand et de plus en plus de bifteck dans son assiette. Quand le prix de l’énergie va monter, le travail va diminuer en ville et augmenter dans les villages, qui sont plus près des ressources stratégiques. Pense à cela pour ne pas te tromper d’études, car il faut se former pour exercer un métier de demain. Cela implique d’accepter de ne pas faire des études longues à la fac, mais de devenir agriculteur ou menuisier. » [Le changement climatique expliqué à ma fille de Jean-Marc Jancovici (Seuil, 2009)]
La transversalité de l’écologie n’est pas au programme quand on reste sur une organisation bureaucratique : « un cours, une matière, un professeur, une classe ». De plus l’école française a une particularité, elle s’inscrit dans une conception de l’enseignement du « vrai »… autant dire que cette conception des savoirs scolaires s’accorde mal avec la réflexion sur l’environnement qui présuppose différents points de vue souvent contradictoires. Patrons et syndiqués peuvent même se retrouver faire cause commune contre les revendications d’ordre écologique. Dans un système qui nous fiat penser à l’inverse de nos intérêts à long terme, ce n’est pas d’un retour à l’autoritarisme dont nous avons besoin. Tout au contraire il devrait s’agir d’un apprentissage par les élèves d’un esprit critique par rapport à notre société croissanciste et technologisée ainsi que d’une recherche constante de ce qui permet l’harmonie entre notre culture, notre vécu et l’équilibre entre notre manière de vivre et les possibilités de la planète.
Les trois programmes politiques ci-dessous sont très loin des exigences que devrait porter la nécessaire transition écologique.
Le point de vue des programmes politiques pour les législatives 2024
Camp présidentiel (Ensemble) : Laïcité et autorité sont au centre des mesures. Pour restaurer l’autorité à l’école, le camp présidentiel voudrait expérimenter l’ouverture des collèges de 8h à 18h classés en REP (réseau d’éducation prioritaire) et le recours aux internats pour des jeunes en rupture.
Rassemblement national (extrême droite) : Pour restaurer l’autorité, le RN prévoit d’envoyer les élèves perturbateurs dans des centres spécialisés. Après deux exclusions de leur établissement, un conseil de discipline pourrait les y affecter. Ces élèves perturbateurs feraient toute leur scolarité jusqu’à leurs 16 ans sans possibilité de revenir dans un établissement classique.
Camp présidentiel et Rassemblement national : L’uniforme obligatoire pour le RN comme pour la majorité présidentielle
Camp présidentiel : Des groupes de niveau doivent être mis en place en français et en mathématiques dès l’entrée en 6ème pour renforcer les savoirs fondamentaux et remonter le niveau. On uniformise les connaissances enseignées à tous les écoliers du primaire avec des manuels labellisés par l’Etat et des programmes articulés autour d’objectifs annuels.
Rassemblement national : Pour le parti de Jordan Bardella, il faut « abroger » la réforme du ‘choc des savoirs’. Mais les groupes de niveau devront être à la main des établissements, l’important pour le RN étant de remettre au cœur des programmes l’enseignement du français, des mathématiques et de l’histoire.
Nouveau Front Populaire : redonner à l’école publique son objectif d’émancipation, en abrogeant également le ‘choc des savoirs’. La création des groupes de niveau, c’est un « tri social » des élèves.
Rassemblement national : Fin du collège unique, examen d’entrée en 6ème dès le CM2. On oriente les élèves en difficulté vers des filières professionnelles.
Nouveau Front populaire : Suppression de Parcoursup. Réduire les effectifs par classe « pour faire mieux que la moyenne européenne à 19 élèves par classe ». « Faire les premiers pas » vers la gratuité intégrale à l’école qu’il s’agisse de la cantine scolaire, des fournitures, des transports et des activités périscolaires afin de rendre l’école véritablement gratuite.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
Une autre éducation des lycéens est possible
extraits : Selon le cardinal de Richelieu, apprendre à lire, écrire et compter « remplit le pays de chicaneurs propres à ruiner les familles et troubler l’ordre public, plutôt qu’à procurer aucun bien ». Les jeunes d’aujourd’hui ont pourtant appris à lire, écrire ou compter, mais ce fut seulement pour se mettre au service de la révolution industrielle. Comment faire autrement ?….
Technologos contre la numérisation de l’éducation
extraits : Lancé en mai 2015 par le Président de la République de l’époque, le « Plan numérique pour l’éducation » se déploie à marche forcée. Dans la foulée, le gouvernement d’Edouard Philippe annonce ainsi que des milliers d’écoles et des centaines de milliers de collégiens vont être dotés de tablettes numériques, cofinancées par l’État et les collectivités territoriales. Ce “bluff technologique” (Ellul) fait peu de cas des connaissances acquises en sciences cognitives sur les effets néfastes des écrans dans l’apprentissage et la mémorisation, l’épuisement des psychismes sous l’effet de l’accélération généralisée, l’appauvrissement des savoir-faire, l’affaissement de la relation pédagogique….
Pour répondre à la question : Quel système éducatif ?
Là encore, comme pour le Travail (et le temps libre), la Consommation (les divertissements, les voyages, les jeux…), la Bagnole, la Pub, la Télé etc. etc. il suffit déjà de se demander quelle place nous voulons donner à l’Éducation (et la Culture).
Et ensuite bien sûr, la forme (le contenu, les programmes…) de cette éducation (formation, formatage…) qui, rappelons-le, démarre à la maternelle pour se poursuivre jusqu’à il n’y a pas d’âge (formation continue).
Bref, comme dimanche nous avons la possibilité de nous exprimer… lisons les programmes des uns et des autres, écoutons-les parler (blablater, «débattre» etc.) pour voir la place, l’importance et les moyens qu’ils donnent à tout ça. Et après, là encore,. il suffit de comparer.
L’École a toujours été au centre des programmes et projets de gauche.
De droite aussi me direz-vous. Sauf que le but est différent.
D’un point de vue de gauche, le but de l’École est l’émancipation. Former de véritables citoyens, capables de réfléchir etc. Tirer tout le monde vers le haut, expliquer bien sûr ce qu’est le haut… le bas, la droite, la gauche etc.
D’un point de droite, le but est d’en faire des sujets parfaitement intégrés au Système, à ses valeurs etc. De bons petits ou grands soldats, des travailleurs et des consommateurs bien obéissants, etc. Les bons élèves (?) tout naturellement (?) prédestinés à devenir de bons chefs… tous de bons patriotes avant tout.
– Ce que le Rassemblement national veut changer à l’école
( theconversation.com 20 avril 2022 )
– Que prévoit Emmanuel Macron pour l’éducation ? ( journaldesfemmes.fr 25/04/2022 )
– À l’école du (nouveau) Front populaire ( cafepedagogique.net 17/06/2024 )
– « Une fois de plus, c’est vers Jean Zay qu’il convient de se tourner. […]
On oublie trop souvent que l’œuvre de Jean Zay parvient à concilier Jules Ferry et Jean Macé. Par l’instruction, je me libère de l’ignorance, par la culture, je mets mon savoir au service de mon émancipation à l’égard de toutes les tutelles subies (famille, classe sociale, religion, médias, « réseaux sociaux ») […] Par l’instruction, notamment élémentaire et scientifique, nous identifions la complexité du monde ; par la culture, nous mesurons combien cette complexité est inépuisable et combien sont grands les effets de nos passions . […] Ainsi la culture nous émancipe de tous les dogmatismes et nous aide à relativiser nos souffrances. [etc. etc.] »
( Des savoirs à la culture : l’école de l’émancipation
Charles Coutel – cairn.info/revue-humanisme-2018 )
Je suis assez favorable aux savoirs de bases, écritures, qualité d’expression, mathématiques, histoire et géographie, et aussi à l’exigence. En abolissant toute exigence intellectuelle vis à vis des élèves nous ne leur rendons pas service, l’école est une des périodes de la vie où l’on fait des efforts intellectuels (justement quand le cerveau est en pleine forme et apte à apprendre et à créer) ne gâchons pas cela par une facilité démagogique à tout permettre et à tout mettre sur le même niveau. Bravo aux bons élèves et à ceux qui se donnent du mal, arrêtons de niveler par le bas.
« Niveler par le bas » … celle-là aussi ON l’entend souvent.
Mais ça veut dire quoi ? C’est où le bas, c’est où le haut ?
« Explique-moi, Papa, c’est quand qu’on va où ? » (Renaud)
Comme s’il n’y avait que l’École qui tirait nos gamins vers le bas (le caniveau).
Ca veut dire que sauf à être d’une incroyable mauvaise foi il faut admettre que à âge égal le niveau a très très sensiblement baissé depuis les années 1950, maths, rédaction, orthographe, géographie, on exigeait beaucoup plus, le bac d’aujourd’hui est une formalité, ça ne rend service à personne.
Il n’est évidemment pas question de nier ce que vous dites. D’ailleurs je garde précieusement une lettre de ma grand-mère, qui n’avait que le certificat d’études, et je peux vous dire qu’en rédaction et en orthographe… bon nombre de nos BAC+X actuels font piètre figure.
Ceci dit, n’y a t-il que L’École qui tire nos gamins vers le caniveau ?
( Lire À 12:29 – 17:21 – 17:44 )
Nous sommes très heureux qu’un nouveau front populaire apparaisse pour contrer à la fois le front national et un macronisme « et droite, et gauche » dont nous n’avons pas vu l’intérêt depuis 7 ans… Le « ni droite, ni gauche » de l’écologie politique, en ces temps d’éparpillement de la pensée collective, semble nécessaire pour trouver des alliances transitoires vers la probable émergence d’un peuple écolo. C’est pas encore gagné, les tendances autodestructrices des régimes d’extrême droite ne peuvent que s’amplifier en période de troubles causés par les catastrophes diverses que nous avons mis en en branle par notre croissancisme issu de la révolution thermo-industrielle…
Notre mot d’ordre pour le XXIe siècle, sobriété énergétique et démographique pour tous et partout.
Le NFP ne s’oppose pas au RN ils ont quasiment le même programme économique de dépenses généralisées et explosives, il n’y a que sur les migrations qu’ils ont un point de vue différent.
Le parti finalement qui est le plus proche des idées de la décroissance (nécessaire et de toute façon et que les faits commencent déjà à imposer) et qui prend en compte la toute aussi nécessaire décroissance démographique c’est le Mouvement Ecologiste Indépendant !
y a t il un autre parti qui en parle ? Ils s’inquiètent au contraire presque tous de la baisse de la fécondité !)
Quelle est la « position » du MEI sur l’ immigration et sa maîtrise puis son vigoureux reflux vers les rives mauresques et le golfe de Guinée ?
Modération à Daubisson
Tout hors sujet peut entraîner une mise à la corbeille
mais on laisse la personne interpellée vous répondre…
Le MEI n’est pas favorable à une immigration incontrôlée et généralisée, ce serait d’ailleurs en complète contradiction avec les principes de l’écologie qui veulent que les populations doivent vivre sur leur territoire et non dépendre de l’extérieur. Quand une population émigre massivement c’est bien qu’il y a inadéquation avec les ressources locales, et qu’il y a surpopulation. Les migrations ne sont pas une solution. Il faut absolument maîtriser la fécondité dans les pays à forte fécondité, sinon nous allons à la catastrophe, aussi bien en tant que pays d’arrivée qu’en tant que pays de départ.
Autre question : Quelle est la position (avec ou sans « ») du MEI sur la Pub ?
Pour la beauté de la France… les horreurs publicitaires aux abords des villes sont-elles plus acceptables que nos «majestueuses» éoliennes ?
La différence entre le «et-et» et le «ni-ni» est intéressante. Amusante et en même temps. Tout le monde sait que «et» sert à regrouper, mettre ensemble (tous ensemble ouai ouai) et que «ni» c’est pour exclure. Finalement comme tous les autres, Macron s’est présenté dès ses débuts comme un rassembleur.
Oui mais, un rassembleur «ni de droite, ni de gauche» !
Ce qui donne à penser que son projet était de rassembler le Centre, comme ON sait très divisé. Centre droit, centre gauche, centre mou, centre dur, qu’il ne faut pas con fondre avec le centre extrême, etc. etc.
Oui mais, ET en même temps son fumeux «et en même temps» !
Ce qui nous donne alors à penser que son projet était finalement de mettre Ensemble tout et n’importe quoi. Tout ce qui se dit ni de droite ni de gauche, ni même du centre… tout ce qui se prétend de droite et de gauche, et du centre, bref au-dessus et/ou au-delà de tout ça, pour ne pas dire indépendant. (à suivre )
(suite) Bref, après 7 ans de grand n’importe quoi, tout le monde semble avoir compris ce qu’est le «nini et en même temps» macronien.
Maintenant attention, n’allons surtout pas reproduire ce grand n’importe quoi en pensant qu’il serait possible, souhaitable, de mettre Ensemble n’importe quoi. L’écologie politique est un fourre-tout, un bordel sans nom ! Et ceci partout, dans tous les départements, et pour ne rester qu’en France. Je l’ai déjà dit, il suffit de parcourir les listes des candidats à ces prochaines élections, de jeter un œil à leur étiquette, à ce qu’il leur sert de programme, de projet (de profession de foi…), pour voir que ce ne sont pas les écolos qui manquent. Et il y en a pour tous les goûts !
Pour moi c’est clair, ça l’a toujours été, l’écologie politique ne peut être que de gauche. Tout le reste, le «et-et», le «ni-ni», le «au-dessus», le «au-delà» etc. ce ne sont que des conneries !