« La dette publique (…) affiche un coût de plus en plus élevé qui contraint toutes les autres dépenses, obère la capacité d’investissement du pays et l’expose dangereusement en cas de nouveau choc macroéconomique », a alerté la Cour des comptes en juillet 2024. « Si nous ne faisons rien, [les frais de remboursement de la dette] deviendront le premier poste de dépenses de l’Etat », a mis en garde le nouveau ministre de l’économie et des finances, Antoine Armand.
Dans les colonnes du MONDE : La question de la dette publique est revenue sous les projecteurs. Au-delà de son niveau élevé (112 % du PIB), la dette inquiète par les coûts croissants qu’elle engendre pour l’État, contraint chaque année d’en rembourser une partie, alourdie des intérêts. Selon les prévisions de Bercy, cette « charge de la dette » devrait sensiblement augmenter dans les prochaines années, passant de 46 milliards d’euros – pour un total de 3 230 milliards – en 2024, à 75 milliards en 2027.
Dans le mensuel La Décroissance de novembre 2024
Denis Bayon : Sans la dette, l’économie de croissance rendrait l’âme sans retour. Comme u mourant à qui l’on débranche le respirateur artificiel. Notre dette publique s’accroît sans discontinuer depuis 1973, date du premier choc pétrolier. La dette est venue nourrir une folle spéculation qui a fait croître artificiellement les profits, sauvant la baques de la banqueroute lors de la crise de 2008. Même chose pour les ménages, seul un endettement croissant, qui a triplé en vingt ans, permet de courir après le pouvoir d’achat. En 2019 et 2020, la croissance fut nulle, tandis que les dettes de l’État et des entreprises croissaient respectivement de 340 et 85 milliards d’euros. Où est la contrepartie en richesse économique de tout ce pognon ? Nulle part. Il ne vaut donc littéralement rien. Un problème finit quand même par se poser : les intérêts dus aux créanciers, qui nous ont coût la bagatelle de 50 milliards d’euros en 2023 pour un endettement public de 3000 milliards. (page 3)
Pierre-Yves Gomez : Le capitalisme spéculatif fonctionne parce qu’on a perdu le souci de la dette. On considère que la valeur des patrimoines s’accroîtra sans fin, et qu’en conséquence la dette pour les obtenir n’a pas d’importance. La même logique spéculative a aussi joué dans notre apport à l’environnement : on a ponctionné les ressources naturelles et la biodiversité en misant sur le fait que l’activité économique qui en résulte aura une puissance si grande qu’elle permettra de résoudre les problèmes écologiques qu’elle a créée. On ne prend pas en compte la dette écologique du fait d’un pari hyper-optimiste sur l’avenir. Et dans le cas contraire, que devient l’énorme dette financière et écologique que nous avons souscrite auprès des générations futures puisque ce sont elles qui sont censées les rembourser ? Il faut nous libérer de l’idée que l’on peut s’endetter à l’infini. Il est illusoire de croire que l’on pourra résoudre l’équation de la dette sans sortir du croissancisme. (page 4)
BGA80, un commentateur sur ce blog biosphere
Il n’y a pas 36 solutions pour se débarrasser des dettes :
Cas 1 rembourser mais ça implique une forte croissance ! Et en Europe on n’en a plus.
Cas 2 faire monter l’inflation, dans ce cas tous les citoyens passent à la caisse et voient leur pouvoir d’achat réduit à peau de chagrin
Cas 3 augmenter les impôts; dans ce cas seuls ceux qui paient de l’impôt passent à la caisse. Mais les riches ont les moyens de fuir le pays pour ne pas en payer. Quant aux pauvres, ils ne peuvent pas fuir le pays mais ne sont pas assez solvables pour en payer. Enfin reste les classes moyennes qui est en voie de paupérisation, et même si elles en paient davantage, ça ne sera jamais suffisant pour résorber les dettes !
Cas 4 : la production monétaire, mais la monnaie perd alors de sa valeur, ce qui fait qu’on rembourse en monnaie de singe, ce qui revient à répudier les dettes de manière déguisée et on perd aussi sa crédibilité auprès des créanciers. En outre, vu notre niveau de dettes ça produirait l’hyper-inflation à la Weimar.
Les gauchistes veulent faire croire aux électeurs qu’on peut continuer de s’endetter sans douleur ! Mais il y a toujours des douleurs avec les crédits à rembourser ! Mais il y a le cas 5, faire traîner les dettes, en faisant des crédits pour rembourser d’anciens crédits, mais en se retrouvant encore plus endetté qu’auparavant. C’est effectivement sans douleur pour les soixante-huitards car ils refourguent les dettes aux générations futures ! Pour les générations futures ce sera hyper-douloureux, car il leur faudra rembourser de plus en plus de dettes avec de moins en moins moyens ! Moins d’énergie et moins d’entreprises puisqu’elles vont continuer de délocaliser là où l’énergie est plus abondante et moins chère qu’en Europe !
Les dettes c’est comme une tumeur, on peut refouler la douleur en la reportant dans le temps avec un doliprane 500 mg, ensuite on augmente la dose à 1000, 1500, 2000 mg. Après les dolipranes ne sont plus suffisant alors on complète avec une dose de tramadol 50 mg, et on continue de repousser la douleur en augmentant la dose, 100, 150, 200 mg… Puis, tôt ou tard, on meurt prématurément de sa tumeur car le problème n’a pas été réglé à sa source. Reporter la douleur des dettes dans le temps ne sert à rien ! Ben l’économie c’est pareil, elle finit par crever prématurément si on ne traite pas à la racine le problème des dettes.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
help, bientôt le grand krach de l’endettement
extraits : En 2013, la dette publique des USA était déjà de seize mille milliards (16 000 000 000 000) de dollars. Début 2022, on pensait que le montant de la dette devrait bientôt atteindre 29 000 milliards de dollars. En mai 2023, on la trouve à 31 381 milliards de dollars ! Si le krach boursier du type 1929 n’a pas lieu dans le jours qui viennent, de toute façon il aura lieu bientôt, entraînant son lot de faillites en chaîne et de chômage de masse dans un contexte géopolitique et écologique qui multiplie déjà les risques de déflagrations. L’économie libérale nous mène d’autant plus à la ruine que la planète a été tellement pillée par nos politiques croissancistes antérieures qu’il n’y a plus assez de ressources naturelles pour envisager un rebond économique quel qu’il soit….
Endettement exorbitant => faillite de l’État
extraits : Selon le FMI, dans les économies développées, la dette publique représentait, en 2021, autour de 120 % du PIB en moyenne, soit plus d’une année de revenus. Un ratio deux fois plus élevé que dans les pays émergents, ce qui est paradoxal : normalement un pays riche épargne et ignore l’endettement si ce n’est de façon très temporaire. LE MONDE nous explique superficiellement que c’est pour des raisons exogènes, mais en fait la France, pour satisfaire des besoins insatiable au niveau interne, vit au dessus de ses moyens. Ce n’est pas durable….
Endettement perpétuel, impasse totale
extraits : L’endettement de l’État est de la même nature que l’endettement d’un ménage, on ne peut dépenser plus que ce qu’on peut rembourser dans la durée. Or l’endettement perpétuel est une constante depuis le premier choc pétrolier de 1974. Cet endettement est théoriquement soutenu par les thèses keynésiennes qui recommandent de s’endetter pour relancer l’économie et faire face à une crise conjoncturelle. Mais ce remède ne peut être que temporaire, il ne peut rien contre un chômage structurel comme nous le vivons depuis des décennies. Cette politique de déficit budgétaire s’est terminée par une période de stagflation, concomitance de la stagnation de l’activité économique et de l’inflation.
Croire aussi qu’avec l’endettement perpétuel l’État ne paye que les intérêts de la dette publique est un deuxième non sens sauf à croire au mythe de la croissance économique perpétuelle dans un monde fini. Un tel acte de foi nous mène inéluctablement à l’effondrement des ressources de la planète et au non remboursement de la dette, ce qui est déjà une réalité aujourd’hui…
Cette dette est une folie. Incroyable aussi que l’on s’étonne (même les ministres qui font les innocents) que la dette enfle à ce point alors que depuis des années on fait des budgets en déficit. On devrait inscrire dans la constitution l’obligation de faire des budgets non déficitaires et dans la loi pour les deux ou trois décennies à venir de faire des budgets prévoyant le remboursement de cette dette. On a emprunté, il est normal de rembourser, c’est le b a ba. Sinon plus aucun crédit ne fonctionnera et les créanciers seront lésés.
Déjà ne confondons pas la Dette et le déficit budgétaire. N’oublions pas non plus les plus pauvres (pays pauvres), qui croulent sous une Dette insupportable, et sur le dos desquels NOUS (les riches) vivons au dessus de nos moyens.
Et là il faut être plus que gonflé, pour oser leur dire « il est normal de rembourser, c’est le b a ba, et blablabla ! »
@ Michel C
Parce que selon toi, les pays pauvres devraient avoir le droit d’emprunter à gogo sans avoir à rembourser ?
Non non pas à gogo, mais à taux ZÉRO !
– Alors qu’une crise de la dette se profile, une reconstitution record des ressources de l’IDA peut faire toute la différence (banquemondiale.org)
Une dette monétaire n’est qu’un bout de papier sur lequel il est écrit qu’il faudrait (peut-être) rembourser une personne ou une institution un jour ou l’autre (après rééchelonnement). Par contre une dette écologique ne peut se rembourser quand on a déjà dilapidé une partie du capital biophysique de la Terre. Nous avons besoin de 1,7 planètes pour maintenir notre niveau de vie actuel, ce qui est impossible dans la durée puisque nous n’avons qu’une seule planète. La préoccupation actuelle par rapport à l’endettement financier exorbitant de la France est certes un élément à prendre en compte , encore ne faudrait-il pas passer complètement sous silence l’urgence écologique. (à suivre)
(suite et fin) L’histoire humaine aux temps de l’économie souveraine est une impasse tragique qui ne fait que repasser les mêmes plats pour aboutir à un krach financier et/ou des affrontements militaires sans fins. Et surtout n’oublions pas que tous ces riches qui vivent à crédit, c’est aussi NOUS en France, toutes les personnes qui possèdent une voiture personnel (la classe globale).Tous les citoyens qui vivent à l’occidentale ont un pouvoir d’achat qui se paye au détriment du capital naturel, mais quand il n’y aura plus de pétrole tout en conservant le réchauffement climatique, on s’apercevra alors, mais un peu trop tard, que l’argent ne se mange pas.
– « Une dette monétaire n’est qu’un bout de papier sur lequel il est écrit […] Par contre une dette écologique [etc.] »
Tout à fait ! L’occasion de se souvenir des mots de Barnier lors de sa prise de fonction :
– « Blablabla ! »
L’occasion aussi, pour ceux qui l’ont sous la main, de lire la rubrique “L’écotartuffe du mois” dans La Décroissance (n°214 p.6-8).
Prière d’éteindre là lumière en sortant. 🙂
Soyons lucides, actuellement il y a 3230 milliards d’euros de dettes de la France (sans compter les hors bilan qui doivent se situer entre 7000 à 8000 milliards cachés sous le tapis et qui s’additionnent aux 3230 officialisés)
Mais déjà les 3230 milliards, si je voudrais l’échelonner pour rembourser la totalité sur 100 ans; ça ferait 3230/100 = 32,3 milliards d’euros par an !!! Et encore je ne compte même pas les taux d’intérêts qui se greffent au montant total ! Et ben le gouvernement ne saurait même pas où trouver 32,3 milliards pour pouvoir rembourser cette dette en 1 siècle !!! Et même sur 1000 ans, soit cette fois 3,23 milliards par an le gouvernement galérerait encore pour trouver ne serait ce qu’1 milliard pour pouvoir rembourser ! Et les créanciers ont encore confiance en l’État ? A ce niveau là, ce n’est plus être optimiste c’est être candide !
3230 milliards … PFFF ! Et tu ne sais pas où les trouver… Alors que l’épargne financière des ménages dépassait les 4427 milliards d’euros en 2023.
Ah mais oui, mais ça c’est sans compter les intérêts… Et les hors bilan !
Et là ON grimpe à 10.000… milliards ! Voire 20.000 ON n’est plus à ça près.
Mais quand comprendras-tu que la Dette, que l’Argent… c’est du vent !!??
Dans les années 1980 ON nous amusait (abusait) avec l’Inflation. C’était alors le mal du siècle.
Fallait tout faire pour arrêter ça, c’était à cause d’Elle si ON n’embauchait pas et patati et patata.
ON nous comparait avec nos voisins, bien sûr meilleurs que nous, plus vaillants, plus compétitifs et tout et tout. Et après ON nous a raconté la Croissance. Même cirque. D’en panne elle est devenue molle, puis en berne, pour finir verte. Et bien sûr il ne faut pas oublier la Dette. Les trois sont liés, ON peut appeler ça la Sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit amen.
35000 euros par têtes de pipes ! Et ON nous amuse en comparant un état à un ménage, endettés les uns comme les autres, tremblez braves gens il va falloir raquer !
La Dette c’est du vent ! Bernard Maris, économiste, nous a expliqué comment le Capitalisme nous impose une forme d’esclavage par la dette perpétuelle.
– « L’endettement de l’État et l’endettement des ménages sont deux choses distinctes. L’amalgame fait couramment entre les deux dénature l’État et oblitère la nature spécifique de ses missions. »
( Sylvie Morel : Dette de l’État vs dette des ménages – cjf.qc.ca déc. 2010 )
Oui et c’est quoi la distinction selon toi ? Bien celle que j’ai énoncé ? C’est à dire l’endettement des ménages se doit d’être assumé tandis que les dettes d’État on peut trouver des pigeons comme en les refourguant aux générations suivantes comme l’a si bien fait ta génération pour se goinfrer d’argent publique ?