COP climat, biodiversité, désertification !!!

Il y a autant de COP que de traités onusiens sur l’environnement. Acronymes de Conference of the Parties, elles en sont les organes de décision. Hasard du calendrier, la COP16 sur la biodiversité, COP29 sur le climat et COP16 de lutte contre la désertification ont eu lieu toutes trois en cette fin d’année 2024. On sépare les problèmes alors que l’efficacité des actions à mettre en place face à ces menaces globales dépend de la prise en compte des interactions. De toute façon, après les échecs sur la biodiversité et sur le climat, la convention des Nations unies réunie à partir du 2 décembre 2024 à Riyad(Arabie saoudite) n’a aucune chance d’aboutir à quoi que ce soit.

Guillaume Delacroix (1er décembre ) : La COP16 va durer deux semaines et maintenir les projecteurs braqués sur les problèmes étroitement imbriqués les uns aux autres auxquels est confrontée la planète. La désertification concerne tout le monde, car elle englobe l’avancée des déserts, certes, mais aussi la dégradation des sols et leurs pertes de fertilité, posant la question de la ressource en eau et de la sécurité alimentaire. Sur les 197 pays participant à la COP, 169 se sont déclarés affectés à ce jour. Actuellement, environ 2,3 milliards de personnes vivent dans des zones arides, soit 30,9 % de l’humanité. L’objectif affiché de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) suppose de restaurer 1,5 milliard d’hectares dans les six ans qui viennent, alors que plus de 100 millions d’hectares de terres saines et productives sont dégradés par l’homme chaque année, à travers la déforestation et les pratiques agricoles inadaptées. L’agriculture est responsable de 23 % des émissions de gaz à effet de serre, de 80 % de la déforestation et de 70 % de l’utilisation de l’eau douce. La France de Macron préfère « un cadre souple » plutôt qu’un nouveau texte risquant de « disperser » les efforts et les financements déjà fléchés vers la lutte contre le changement climatique….

Guillaume Delacroix (3 décembre) : Dans l’enceinte de la COP16 consacrée à la désertification, la France a créé la surprise en annonçant rejoindre la liste des pays déclarés affectés par la sécheresse et la dégradation des sols, sur laquelle figurent déjà 169 autres Etats, sur les 197 parties à la Convention des Nations unies sur la désertification.

Jean-Luc Chotte, président du Comité scientifique français sur la désertification : « Pendant longtemps, l’Europe ne s’est pas sentie concernée par la désertification, mais les choses bougent. Les Européens prennent conscience que ce qu’ils consomment chaque jour a des incidences sur les terres agricoles et le climat, à des milliers de kilomètres. Et ils sont en train de découvrir que les sols se dégradent aussi chez eux. L’aridité progresse à cause du changement climatique. La dégradation des sols est également due à l’agriculture intensive, qui appauvrit la biologie et la chimie des terres, et finit par les éroder. Le principal facteur indirect de la dégradation des sols est la consommation, qui porte de plus en plus sur des produits agricoles intensifs non durables, fabriqués loin de ceux qui les consomment. »

Nos articles synthétiques sur les trois COP

La COP15 et l’inexorable désertification

extraits : La COP15 contre la désertification s’est achevé le 20 mai 2022 à Abidjan sans résultat probant alors que la moitié de la population mondiale est affectée par le phénomène. Les délégués des 196 États membres de cette convention des Nations unies se sont séparés avec comme seul objectif, se réunir à nouveau l’an prochain. Notez que la Côte d’Ivoire, le pays hôte de la conférence, a perdu en l’espace de soixante ans près de 90 % de son couvert forestier en raison de la culture intensive du cacao, dont elle exporte quasi intégralement les fèves à l’étranger. Déguster sa tablette de chocolat a un prix que le consommateur ne paye pas la désertification….

COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

extraits : Le nouvel « indice planète vivante », publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF), reflète le déclin continu de la biodiversité à quelques jours de l’ouverture de la COP16 (16e conférence mondiale pour la biodiversité), en Colombie. Et en novembre nous aurons la COP29 sur le climat … cela nous fait une belle jambe !Dans nos sociétés où partout suintent le racisme et la xénophobie, demander la considération pour un pachyderme ou un insecte est mission désespérée. Comment convaincre les hommes que le salut est aussi dans le respect sans faille de la biodiversité, que l’unicité de la nature ne vaut que par la pluralité de ce qui la compose ?….

COP29, les actes sont contraires aux objectifs

extraits : La prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP29, se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, 29 années sans rien faire de sérieux.  Or le climat ne répond pas aux discours, mais aux actions. Fin octobre 2023, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle. L’année 2024 est en passe de se classer comme la plus chaude jamais enregistrée, canicules et inondations meurtrières se multiplient… Tant que les intérêts humains à court terme passeront avant le nécessaire équilibre à long terme de la planète, nous jouerons au jeu quelques gagnants dans l’immédiat, tout le monde perdant en fin de partie….

Nos articles les plus anciens sur la désertification

27.10.2005 Substitution ou coopération ?

Une grande partie du développement de la société industrielle a été basée sur la technique de substitution entre facteurs de production (travail, capital technique et ressources naturelles) et la plupart des économistes extrapolent cette expérience passée pour prédire l’avenir : l’agriculteur fera des cultures hydroponiques après la désertification, le forestier cultivera des graminées à la place des forêts disparues, on changera de profession ou on émigrera au Nord. L’autre conception recherche la coopération avec la Nature et non la substitution anthropocentrée. Ainsi la nouvelle norme FSC (Forest Stewardship Council) pour une certification d’opérations forestières dans la forêt boréale exige non seulement le respect des conditions de travail mais aussi celui de la pérennité de la ressources, le maintien des écosystèmes et la sauvegarde des communautés locales. Il est clair que la Biosphère ne pourra longtemps garder son intégrité si c’est la première tendance qui continue à faire la loi !

4.12.2005 Tous malthusiens !

On se rend compte aujourd’hui qu’on peut de moins en moins agir sur la production alimentaire : les terres cultivables le sont maintenant dans leur presque totalité et les modes de production deviennent même dangereux : il y a une désertification des sols, l’eau commence à manquer pour l’irrigation, les pesticides s’accumulent dans la chaîne alimentaire, les ressources halieutiques voient leurs stocks diminuer… Il faudrait donc comme le voulait Malthus agir sur la fécondité humaine : la contraception pour tous et un seul enfant par couple, la Biosphère vous remercie.

5 réflexions sur “COP climat, biodiversité, désertification !!!”

  1. Au lieu de toutes ces grands-messes, qui ne servent à rien, je verrais plutôt, non pas une «COP démographie»… mais une nouvelle COP pour freiner l’avancée du Ras-le-bol qui touche toutes les régions du monde. Ce Ras-le-bol qui alimente les populismes, notamment les plus pourris, et qui nous mène au cancer généralisé. Ras-le-bol (expression) qui a déjà fait la une d’une foultitude d’articles et l’objet d’autant de «débats» (blablabla), et ce depuis déjà pas mal d’années. En France et ailleurs.
    Bref, les dits citoyens (électeurs, consommateurs, usagers, maires…), tout le monde en a de plus en plus (toujours plus) ras-le-bol des politiques !
    Des personnages politiques, et non pas de LA Politique, nuance !
    Selon un récent sondage (ipsos) 76% des Français considèrent que « tous les hommes et femmes politiques sont déconnectés des réalités des citoyens ». (à suivre)

    1. (suite)
      «Tous pourris» etc. se traduit évidemment par l’abstention et le Prafisme (Brice Teinturier).
      Ras-le-bol + incompétence et incapacité indéniables des politiques, c’est cet ensemble qui nous a mené à la situation (politique, économique, écologique etc.) actuelle.
      Situation qui ne peut qu’en rajouter au Ras-le-bol. Bref un cercle vicieux, une impasse.
      Ce Ras-le-bol qui n’épargne évidemment pas l’écologie (Biosphère 3 déc 2024).
      Ras-le-bol de ces écolos de plateaux, de carrière et de cirque, qui comme les autres ne sont animés que par leurs propres petits intérêts ! Et en même temps, ras-le-bol de ces écolos peine-à-jouir, catastrophistes, donneurs de leçons et j’en passe.
      Résultat, Ras-le-bol de l’Écologie ! (à suivre)

      1. (suite et fin ) Il ne manquerait donc plus que ce soit « Ras-le-bol de LA Politique ! » …
        Seulement une telle catastrophe est-elle possible ? L’homme est, par essence, un animal politique… parait-il. Tout est politique… à ce qu’ON dit.
        À moins que ce Ras-le-bol ne soit que cette grosse fatigue qui caractérise les sociétés (civilisations) et finalement tous les organismes en fin de vie.

  2. Oui, les COP sont inefficaces et les problèmes sont imbriqués, en réalité une COP démographie devrait servir de support à toutes les autres, car un échec sur ce point conduit à un échec sur tous les autres. Etre moins nombreux est la condition sine qua non pour réussir à sauver les équilibres de la planète. La fécondité baisse, il est urgent d’accélérer cette baisse et notamment dans les pays où elle est encore très élevée. Il faut aussi faire comprendre qu’elle doit se poursuivre longtemps pour que nous puissions revenir à des effectifs durables.

    1. Récapitulons : Ras-le-bol des politiques, de tous bords, et donc des écologistes, carriéristes ou simples amateurs. Ras-le-bol de tous ces clowns, de tout leur cirque, des COP etc.
      Ras-le-bol et PRAF (plus rien à foot !) de l’Écologie, du climat, de la biodiversité, de la désertification etc. Ras-le-bol de tout et de n’importe quoi, même de ce qui n’existe pas.
      Ras-le-bol des «wokistes», «islamogauchistes», «afromuzz», «lapins», natalistes, journalistes, psychanalystes, fonctionnaires et j’en passe. Bref ras-le-bol des autres, tous les Autres, qui eux existent. Le Top étant le ras-le-bol de sa propre espèce, à égalité avec celui de vivre.
      Ce Ras-le-bol qui n’épargne hélas personne. Ras-le-bol de ramer à contre-courant, toujours plus fort, ras-le-bol de prêcher dans le Désert, toujours plus grand, ras-le-bol de discuter et de ferrailler pour RiEN ! Bref ras-le-bol de tous ces misérables et de toute cette misère !

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