Fin de vie : François Bayrou dit non

message de l’ADMD, association pour le droit de mourir dans la dignité

Le Premier ministre, François Bayrou, le mardi 21 janvier 2025, a annoncé son souhait que le texte de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie soit scindé en deux textes distincts. Le premier sur les soins soins palliatifs – le second portant sur l’aide active à mourir.

Pourtant les soins palliatifs comme l’aide active à mourir sont les deux aspects de la même prise en charge fraternelle des situations de fin de vie. L’ADMD sait aussi très bien que, dès lors qu’un premier texte de loi sur les soins palliatifs aura été voté, il n’y aura plus d’espace parlementaire pour discuter de la fin de vie.

Quoi que souhaite François Bayrou, la longévité de l’ADMD sera supérieure à celle de son Gouvernement. Nous écrirons cette loi de liberté avec ou sans lui…

Fin de vie : les britanniques disent oui

Les députés britanniques ont ouvert la voie, vendredi 29 novembre 2024, à la légalisation de la « fin de vie assistée » Le texte permet à toute personne de plus de 18 ans dont le pronostic vital est de moins de six mois d’obtenir l’aide des autorités médicales pour abréger sa fin de vie. Après feu vert de deux médecins ainsi que d’un juge de la Haute Cour, on doit pouvoir s’administrer la dose létale soi-mêmes.

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Éducation thérapeutique et fin de vie

extraits : La fin de vie met en jeu un processus de construction sociale du consentement. Cet acte terminal doit naître de la volonté du patient de choisir les conditions de sa mort. Mais qui consent à quoi ? Trop souvent, le consentement se résume à la signature d’un document manifestant l’approbation d’un patient à un traitement thérapeutique proposé par le médecin. Le risque est alors que l’éducation thérapeutique se réduise à l’effort du corps médical pour mener le patient vers le traitement recommandé par l’évolution de la maladie, sans porter une réelle attention à sa propre volonté. Subsiste en quelque sorte un héritage « paternaliste » au sein duquel l’autorité médicale prédominerait….

7 réflexions sur “Fin de vie : François Bayrou dit non”

  1. Bayrou scinde en deux parties pour pouvoir enterrer la question de l’aide à mourir, on n’aura plus le temps d’en débattre ! C’est ce qu’écrit l’ADMD. Et c’est conforme à l’idéologie de Bayrou, un catholicisme pratiquant avec 6 enfants. Pourtant légiférer sur la fin de vie est assez simple à résoudre, laisser à chacun la liberté d’en décider pour son cas personnel. On veut des soins palliatifs à en devenir grabataires, d’accord. On veut avaler la solution létale quand on le veut, d’accord.

    L’interruption volontaire de vieillesse (IVV), c’est la même chose que l’interruption volontaire de grossesse (IVG). On veut avorter, d’accord. On veut garder son embryon, d’accord. Pas la peine de demander l’avis de Dieu, Dieu ne saurait quoi dire.

    1. Le premier ministre Bayrou souhaite un texte sur les soins palliatifs, selon lui un « devoir » pour les Français, et un autre sur l’aide à mourir – euthanasie ou suicide assisté – qui relève, à son avis, de la « conscience ». On pourrait aussi bien dire que le suicide assisté relève de la conscience pour l’aidant de faire son devoir et que l’acharnement par des soins palliatifs doit être condamné pour des motifs de conscience, le non respect d’une vie digne d’être vécue.
      Bayou oublie aussi l’essentiel, dans un système démocratique il faut faire confiance au libre exercice de la volonté individuelle de choisir quelle est la meilleure façon de mourir dans son cas très personnel.

      1. Bayrou a illustré ses craintes en citant la lettre d’une mère hantée par l’idée qu’après son propre décès sa fille, atteinte d’une trisomie, puisse demander l’accès à un geste létal si l’aide à mourir était légalisée.
        Un homme politique en charge des affaires de tout un pays ne peut pas s’appuyer sur un témoignage individuel pour penser une loi. Appelons à Bayrou que l’amniocentèse permet de vérifier la constitution des chromosomes ; elle est systématiquement proposée en France aux femmes de plus de 38 ans, le taux de trisomie 21 augmentant avec l’âge de la mère. Cela passe donc par le libre choix de la femme dont on sait que 90 % décident d’éliminer l’enfant trisomique 21. S’agit-il d’un eugénisme démocratique ?

  2. Esprit critique

    – « Naturellement, ce revirement stratégique de François Bayrou peut provoquer un allongement du calendrier. […] deux textes, deux débats et deux séries de votes. […]
    Mais la division en deux volets souhaitée par le premier ministre apporte une clarification de fond. Elle permettra non seulement aux députés et aux sénateurs d’exercer pleinement leur liberté de conscience sur l’aide active à mourir, mais aussi de penser cette question à frais nouveaux. Non, l’euthanasie n’est pas, comme le soutiennent certains, un « soin » qui pourrait être prodigué dans une unité de soins palliatifs. [etc.] »
    ( Loup Besmond de Senneville, le 28/01/2025 – Projet de loi sur la fin de vie : la clarification bienvenue de François Bayrou – la-croix.com )

  3. Parti d’en rire

    Non ce n’est pas vrai, Bayrou ne dit pas non. Comme Macron, il dit seulement ni oui ni non.
    En bon homme du Centre il essaie juste de con tenter tout le monde, de trouver un con sensus. Exactement comme avec les retraites et les impôts, où il a enfin trouvé la Solution. Comme les gens de Droite adorent travailler, pour eux la retraite sera à 70 ans. Les gens de Gauche préférant glander, pour eux elle sera à 58. Pour compenser, comme ces derniers les adoooorent, ils paieront plus d’impôts. Et en même temps les gens de Droite, qui eux les détestent, en paieront encore moins. Trop fort le Béarnais !

    1. Esprit critique

      Blague à part, quoique, il est toujours bon de rappeler que le SEUL point sur lequel les membres de la Convention Citoyenne étaient TOUS d’accord, portait sur l’urgence du développement des soins palliatifs.
      Comme il est toujours aussi intéressant, et tout aussi amusant, et donc finalement tout aussi bon… de voir l’ADMD s’agiter.
      – « Quoi que souhaite François Bayrou, la longévité de l’ADMD sera supérieure à celle de son Gouvernement. Nous écrirons cette loi de liberté avec ou sans lui. »
      ( communiqué de l’ADMD le 22 janvier 2025)
      ( à suivre )

      1. Esprit critique

        (et fin) En commentaire de l’article du 11 mars 2024 de Biosphère (“Fin de vie, Emmanuel Macron en décide seul”) je m’amusais de la question de savoir QUI écrit les lois.
        J’allais jusqu’à évoquer que Manu puisse déléguer au Pape la rédaction du projet de loi. Nul besoin aujourd’hui de me faire un dessin pour comprendre que l’ADMD n’a besoin ni du Pape, ni de Manu, ni de Bayrou. Pas plus que du Parlement pour VOTER cette loi.
        Finalement l’ADMD n’a besoin de personne. Comme BB sur sa Harley-Davidson. 🙂

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