La politique de l’enfant unique a rendu les Chinois « pessimistes et moins compétitifs ». Un tel titre du MONDE* fait frémir, tant de contre-sens en une seule phrase ! L’étude citée, faite par des chercheurs « spécialisés dans l’économie du développement » ne montre que ce qu’elle veut montrer. Car ce n’est vraiment pas une tare, à part pour les allergiques à toute réflexion, d’être moins compétitif dans un système où les nations s’entre-tuent sur les marchés du libre-échange… et d’être pessimiste face à une économie chinoise croissanciste, prédatrice, polluante et pour tout dire, désespérante. Cette étude s’appuie sur les délires de Gary Becker pour qui tous les problèmes sont résolus en terme de marché. Ces « chercheurs » sont en fait spécialisés dans le libéralisme économique : goût du risque, statut d’auto-entrepreneur, métiers de la finance. Cette étude considère que si on tourne le dos aux fondamentaux du libéralisme économique, c’est à cause de la politique de l’enfant unique. On ne voit pas trop le lien !
Encore un fois il s’agit au fond d’attaquer le « strict contrôle » des naissances chinoises au travers d’une « étude » biaisée. On conteste aussi, argument médiocre, le déséquilibre homme/femme à la naissance (avortement sélectif, préférence envers les mâles). Mais cette psychologie peut être changée dans un pays où Mao avait loué la femme, la moitié du ciel. Il est encore plus douteux de développer tout un paragraphe sur le cas particulier d’une mère forcée à avorter, faits-divers qui remonte à juin 2012 et déjà utilisé par LE MONDE en novembre dernier. La politique d’un pays de 1 340 000 000 habitants ne peut résulter d’un simple faits-divers et des réactions sur Internet. Combien de femmes dans le monde meurent en couches à la suite de grossesses multiples ? Qui réagit à cela sur Internet ?
Le correspondant du MONDE à Shanghaï, Harold Thibault, n’a vraiment rien à dire. Il aurait mieux fait de développer sur cette idée : 400 millions de naissances évitées dans un pays, c’est autant de pression en moins sur les écosystèmes…
* LE MONDE du 13-14 janvier 2013, La politique de l’enfant unique a rendu les Chinois pessimistes moins compétitifs et moins consciencieux
« Mais cette psychologie peut être changée dans un pays où Mao avait loué la femme, la moitié du ciel. »
Cette phrase a elle seule montre que vous ne savez pas de quoi vous parlez.