La Commission européenne s’apprête à modifier les règles d’étiquetage du miel, afin de ne plus avoir à préciser si celui-ci contient ou non des OGM*. Le prétexte ? Du côté de l’importation, faciliter la « régularisation des flux commerciaux » avec le reste du monde et la libre circulation des denrées entre les Etats membres. Du point de vue des exportateurs (surtout ceux des pays adeptes des OGM !), se sentir en « sécurité juridique ». En effet le miel n’est pas commercialisable quand il contient plus de 0,9 % de pollens contaminés. La Commission essaie à toute force de lever toute restriction commerciale. On tourne en rond, commerce, commerce, commerce et libre-échange. On évite le sujet qui fâche, a-t-on réellement besoin des OGM ? Non, si ce n’est pour le plus grand profit des firmes semencières.
Comme l’écrit jacques Testart** : « « Si, plutôt que s’épuiser à chercher la malignité des plantes transgéniques, on exigeait de ceux qui veulent nous les imposer de démontrer leurs avantages ? Messieurs les bienfaiteurs de l’humanité, s’il vous plaît, dites-nous ce que vous savez faire aujourd’hui ! Ne vous contentez pas de prédire des lendemains qui chantent grâce au gène miraculeux qui ferait pousser des plantes sur les sables du désert. Les PGM (plantes génétiquement modifiées) permettent-elles de disposer de produits moins coûteux ? de meilleure qualité ? de meilleur goût ? se conservant mieux ? bénéfiques pour la santé ou pour l’environnement ? Voilà les questions que la stratégie des biotechnologies a permis qu’on ne se pose pas ! »
Les PGM profitent un peu à des gros agriculteurs (surtout par économie de main d’œuvre) et beaucoup aux firmes qui les fabriquent et les vendent. En l’absence d’intérêts démontrés des PGM pour les populations, la balance bénéfice/risque leur est clairement défavorable. Ce n’est pas la commercialisation du miel qu’il faut réglementer, c’est toute trace d’OGM qu’il faut interdire.
* LE MONDE du 14 février 2012,Vive bataille à Bruxelles sur l’étiquetage du miel contenant du pollen OGM
** A qui profitent les OGM ? de Jacques Testart (CNRS éditions 2013, 76 pages, 4 euros)