A La Réunion, un squale a tué un touriste surfeur. Plusieurs personnes avaient prévenu le jeune homme des risques qu’il encourait ; en raison du manque de visibilité sous-marine, on interdisait la pratique de tous les sports aquatiques*. Si la responsabilité du surfeur est clairement pointée, l’accident n’en a pas moins relancé la polémique sur les attaques de requins. Le député-maire Thierry Robert estime pertinent « d’effectuer des prélèvements préventifs de requins ». Depuis dix ans, entre cinquante et cent attaques de squale sont recensées chaque année contre l’homme, pour moins de dix morts en moyenne. Du point de vue des requins, plus de 100 millions d’entre eux sont tués chaque année par l’homme, et la plupart des stocks connus ont diminué de plus de 80 %. Les squales sont surtout victimes du « finning », cette pratique qui consiste à découper immédiatement les ailerons et à jeter par-dessus bord la dépouille agonisante. Voici quelques commentaires sur lemonde.fr que la biosphère trouve (im)pertinentes :
Chloé : Quand on va dans un pays que l’on ne connaît pas, on regarde et on écoute. Aller au delà du lagon comporte des risques. Dès que l’eau est trouble, il y a danger, c’était affiché et le touriste a été prévenu par les habitués. La nature ne lui appartenait pas et s’il voulait « jouer » encore fallait-il qu’il pense que la mer est plus un lieu de vie qu’un terrain de jeux. Il y a des règles à respecter, comme partout. La mer n’est pas un pays conquis !
Jeb : Les requins sont indispensables au bon équilibre des fonds marins. Les tuer est d’une stupidité sans nom. Il n’y a pas d’autre choix que de les protéger. Après, si un bodyboarder (et non un surfer !) décide d’aller faire trempette alors qu’on lui dit que c’est plein de requins autour. Comment dire… darwinisme ?
Cédric : Il n’y a qu’à effectuer des prélèvements préventifs de surfers, ça n’est pas du tout une espèce en voie de disparition et sa prolifération est plus inquiétante que celle des requins.
Max Lombard : Les requins tuent moins dans le monde que les méduses, les avalanches, les chasseurs, les abeilles, les champignons, les trains, les bateaux, les avions, les vélos, les fils électriques, le froid, le chaud, le ski, l’alpinisme, le bricolage, la cuisine… (hors concours les véhicules motorisés à 2 ou 4 roues). Eradiquer les requins « économiserait » quelques décès annuels, combien avec une meilleure connaissance des champignons?
Olivier : Il faut éliminer toutes ces espèces malfaisantes. Moi, je proteste énergiquement contre les écolos rêveurs. J’ai été piqué dernièrement par une rose que j’essayais de cueillir, cela m’a fait très très mal. Je réclame avec force qu’on éradique cette espèce dangereuse.
BenMontpellier : Tuons toutes les « bestioles » qui nous gênent. Vive l’humanité suprémaciste dans son infinie bêtise : indéniablement c’est là le signe d’une intelligence exceptionnellement « supérieure »… Il n’est pas inutile de rappeler que nous sommes nous aussi des bestioles (des primates, mais oui!), et que nous ne sommes qu’une espèce parmi les autres. Malgré les âneries colportées ici et là, rien ne prouve que l’être humain soit plus important qu’un papillon ou qu’un requin.
Gérald : Quand je pense qu’on nous « vend » les surfeurs comme des « rebelles » amoureux de la nature…
* Le Monde.fr | 09.05.2013, Tuer ou protéger les requins, la question continue de faire polémique
Certains semblent croire qu’un surfeur en moins protégera les requins, ils ne faut pas se tromper de cible. Dommage pour ce touriste, mais l’avenir des requins reste le même, son avenir est menacé par … des non surfeurs.
Bonjour Biosphère,
oui, vive un environnement aseptisé, contrôlé, uniformisé, alors que nous avons tout ce qu’il faut à proximité (la France avec ses milliers de km de cote et le reste de l’Europe) pour pratiquer le windsurf, la planche à voile, … et le surf, même la plongée.
Bon Dimanche.
Je suis évidemment tout à fait d’accord avec l’ensemble de ces propos et de ces commentaire, il est ridicule de vouloir venger la mort de cet homme sur les requins qui ont parfaitement le droit de vivre sur notre planète. Le « risque requin » est en effet particulièrement infime par rapport à tant d’autres.
Cela dit, inutile de trop rappeler la responsabilité de ce surfeur, il a été tellement puni, que je crois qu’on peut le laisser en paix. Qui peut jurer d’ailleurs qu’il ne fait jamais une petite imprudence, la chance simplement ne les sanctionne pas systématiquement.