L’industrie disparaîtra, l’artisanat revivra dans une Biosphère apaisée.
Il faut savoir qu’on peut tout faire, mais qu’on ne doit pas tout faire. La véritable liberté est de s’auto-limiter, ce en quoi excelle l’artisanat, alors que l’industrie est une activité qui se veut sans limites. Le boulanger, le tailleur et l’ébéniste transforment des matières qui sont devenues plus ou moins artificielles, mais qui à l’origine sont naturelles : céréales et eau, drap et peaux, bois. Ces métiers existaient traditionnellement en s’appuyant sur les énergies renouvelables, le soleil, l’eau et le vent. L’industrie instaure un monde machinal fondé sur l’absence de volonté d’ouvriers soumis aux cadences infernales et sur l’illusion de ressources naturelles illimitées. Aucun objet artisanal n’est absolument identique à un autre, c’est la marque d’une impossibilité positive de reproduction à l’identique. La reproduction clonée des objets industriels nous inquiète parce qu’elle nous renvoie à l’indifférenciation que nous redoutons pour nous-mêmes par rapport à nos semblables. Le mode de production artisanal est la caractéristique des sociétés paysannes et rurales. La société industrielle n’a pas fait disparaître complètement l’artisan, mais elle dévalorise l’intelligence manuelle et relègue ces métiers au plus bas de la hiérarchie des prestiges. Un tel système, reposant sur une énergie volée et sur une organisation démentielle, n’a pas d’avenir.
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