le (la) ministre de l’écologie ne peut pas être écolo !

Le Parti Socialiste français n’a aucune idéologie à transmettre, il ne se rappelle plus qu’il a été SFIO, il ne sait plus le langage marxiste de la plus-value, il a la cohérence doctrinale de la droite, marché, libre-échange, concurrence et compétitivité. Pour les socio-démocrates, c’est la croissance économique qui doit permettre les avancées sociales, l’urgence écologique reste fondamentalement ignorée. Mais pour des raisons de volonté d’hégémonie, le projet socialiste depuis plusieurs années était de ne plus sous-traiter l’écologie aux  Verts (EELV aujourd’hui) comme lors de l’épisode Jospin. On voulait nommer comme ministre de l’écologie un socialiste vrai de vrai, issu du sérail. Ainsi la place du mouvement écolo pouvait-elle être phagocytée au niveau gouvernemental. Cela fut fait depuis les débuts du gouvernement Hollande. Résultat ?

La première ministre de l’écologie fut la socialiste Nicole Bricq… limogée par le Premier ministre Ayrault après seulement quelques semaines. Nicole voulait contredire les projets des pétroliers et élaborer un nouveau code minier plus écolo. La deuxième ministre de l’écologie fut la socialiste Delphine Batho… limogée par le Premier ministre Ayrault après quelques mois. Delphine était absolument contre les gaz de schiste alors que Sylvie Hubac, la femme du président du directoire de Vallourec – leader mondial des tubes sans soudure utilisés pour les techniques de forage en conditions extrêmes, ce qui est le cas pour l’exploitation des huiles et gaz de schiste, est la directrice de cabinet de François Hollande.

Le troisième ministre de l’écologie est Philippe Martin, député socialiste du Gers. C’est un apparatchik, n’ayant connu que les milieux politiques. Nommé sous-secrétaire à la commission écolo du PS, il n’y avait jamais fait preuve d’un allant extraordinaire. Il n’est pas pour le bien-être animal, il veut valoriser le foie gras de sa région d’élection. Sa première déclaration de ministre est en dessous de tout : « une ambition écologique ne se résume pas à un budget ». Alors que la baisse du budget du ministère de l’écologie était la raison officielle du départ de Delphine Batho. Si Philippe Martin n’est pas viré plus ou moins rapidement, c’est qu’il n’aura pas été un bon ministre de l’écologie. Si c’était un écolo d’EELV qui était devenu ministre de l’écologie, il ferait encore moins. Rappelons-nous de l’épisode Jospin. L’écologie n’est pas une composante de la doctrine social-libérale.

3 réflexions sur “le (la) ministre de l’écologie ne peut pas être écolo !”

  1. Correction, Mme Batho entra au bureau national du PS a 27 ans, pas a 20. Je trouve toujours ca un peu jeunot. Je sais bien que « aux ames bien nees » etc etc, mais quand meme.

  2. « C’est un apparatchik, n’ayant connu que les milieux politiques »

    Ah, alors si c’est un probleme, que dire de Mme Batho? Ancienne du syndicat lyceen FIDL depuis l’age de 15 ans, elle n’a absolument fait rien d’autre que suivre la voie politique du PS. Elle avait commence des etudes d’histoire apres son bac, qu’elle a laisse tomber parce qu’elle s’y ennuyait, la pauvre. Son parcours ? Syndicat lyceen FIDL a 15 ans. Une fois son bac en poche, vice presidente de SOS racisme ( a l’age plein d’experience de 19 ans), membre du bureau national du PS a 20 ans!!!!! Ca sert d’etre remarquee de Julien Dray…(dont elle est d’ailleurs l’employee au conseil regional d’Ile de France, alors que son seul diplome, c’est le bac, mais ca ne vous gene peut-etre pas ce genre de collusion …)
    On me peut pas etre plus apparatchik qu’elle, desole Biosphere.

  3. Bien entendu, un(e) ministre de l’écologie de droite ne peut faire mieux. Rappelons-nous la nomination en mars 2004 de quelqu’un de vertueux en matière d’écologie, Serge Lepeltier : il a été tout de suite invalidé par ses amis de droite.
    Quand le ministre de l’écologie proposait de relancer la taxe azote pour étayer une véritable loi sur l’eau, le ministre de l’agriculture H.Gaymard se contentait de dire que l’agriculture n’était pas en mesure de supporter un prélèvement supplémentaire. Quand le ministre de l’écologie annonçait publiquement la mise en place d’un système bonus-malus à l’achat de voitures neuves destiné à limiter l’effet de serre, il ne trouvait en face de lui que papotage et indifférence de la part des députés UMP. Raffarin contredisait ensuite S.Lepeltier par un arbitrage défavorable : la mesure phare du plan climat était étouffée dans l’œuf. Quand H.Gaymard marquait son opposition aux propositions de la Commission européenne qui voulait réduire les captures de poissons, J.Chirac se rangeait à ses côtés en réclamant une « vraie étude de fond, scientifique » sur l’état des ressources halieutiques alors que les recherches de l’Ifremer étaient incontestables.
    Dans un gouvernement libéral, il n’y a aucune convergence possible entre le ministre de l’écologie et les députés, entre le ministre de l’écologie et celui de l’agriculture ou de l’industrie, entre le ministre de l’écologie et le Premier ministre, entre le ministre de l’écologie et les paroles du Président de la République. Ce que disait Serge Lepeltier dans son allocution de départ reste toujours d’actualité :
    « J’ai réalisé que les enjeux environnementaux sont plus considérables qu’on ne le dit et qu’il est urgent de mettre l’environnement au cœur de toute politique. Les décisions qu’on a prises ne sont pas suffisantes, loin de là, mais j’ai dû entrer dans le système existant, et je pense qu’il faut totalement le changer. Mon ministère est un ministère qui dérange, l’empêcheur de tourner en rond. Alors ceux que l’on dérange, les représentants d’intérêts particuliers, ne souhaitent qu’une chose, c’est qu’il n’existe pas. C’est ma crainte. On ne le supprimera pas, c’est impossible politiquement. Mais, sans le dire, on risque de n’en faire qu’une vitrine. »
    http://biosphere.blog.lemonde.fr/2008/04/11/nkm-contre-ump/

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