Lettre ouverte au journal La Décroissance
Je pense sincèrement que les attaques contre ceux qui vont dans le même sens que nous, les objecteurs de croissance, sont contre-productives. Un mouvement émergent comme le nôtre ne gagne rien à se déchirer, d’autant plus que nous savons pertinemment que chacun de nous est plus ou moins schizophrène, à la fois appâté par notre société de gaspillage et de plus en plus conscient du nécessaire changement. Je pense par exemple que le raisonnement ci-dessous de Nicolas Hulot est digne d’être présenté de façon neutre dans le journal la décroissance :
Question à Nicolas Hulot (dossier du Figaro sur le Grenelle de l’environnement) : D’après un sondage Ifop/Direct assurance, 61 % des Français sont opposés à une nouvelle réduction de la limitation de vitesse.
Réponse de NH : En posant cette question là, on donne l’illusion aux gens qu’ils ont le choix. Beaucoup n’ont pas encore réalisé que si l’on ne construit pas une société de modération, c’est une société de privation qui s’imposera de force. Et si vous ajoutez à ce sondage la question suivante : « Etes-vous d’accord pour que vos enfants se retrouvent dans une situation de pénurie de ressources, de conflits généralisés à cause du changement de climat ? », ils seront majoritaires à vous répondre non.
Réponse d’un rédacteur de La Décroissance : Tant que Nicolas Hulot ne quitte pas son ancienne vie de préparateur de « temps de cerveaux disponible pour la pub », il peut dire tout ce qu’il veut, il peut même être « sincère » (Séguéla et M. Bouygues le sont sans doute aussi), il n’est pas pour nous légitime. Mais nous n’empêchons personne de chanter ses louanges !