Climatosceptiques et écologistes : un dialogue de sourd

Résumé d’une chronique* de Stéphane Foucart : « « Ce qui se produit est un déséquilibre radiatif provoqué par les émissions humaines de gaz à effet de serre. Wallace Broecker parlait en 1975 de « Réchauffement global », il aurait pu traduire cela par « perturbation », « dérèglement », « crise » ou – pourquoi pas ? – « cancer atmosphérique ». L’expression « réchauffement global » trompe notre perception du changement en réduisant celui-ci à une manifestation unique, la probabilité accrue de températures élevées. Et elle ne dit rien des effets majeurs du phénomène : montée et acidification des océans, bouleversement de la circulation atmosphérique et des précipitations, renforcement des régimes d’incendies, augmentation de la fréquence des cyclones les plus puissants… Le climat ne va pas devenir uniformément plus chaud, il deviendra de plus en plus étrange. » Un commentateur, Nico, s’exclame sur le forum : « Je suis chaque jour assez effrayé de voir la puissance du scepticisme en général sur lemonde.fr, quel que soit le sujet. » Voici d’autres commentaires qui montrent amplement la dureté du faux débat entre climatosceptiques et écologistes :

Jay Lahaine : « Dernière trouvaille en date de nos amis du GIEC : le climat ne se réchauffe plus, il devient étrange. Oh, oh! Houdini, sort de ce cumulonimbus! Il est vrai que, depuis 1997, l’absence constatée de hausse des températures embarrasse fortement les gourous du groupe de pression. Souvenez vous d’Al Gore, juché sur son chariot élévateur pour évoquer le réchauffement. Le ridicule ne tue pas, sinon le malheureux se serait rompu le cou dans cet exercice qui a pris une tournure indéniablement comique. »

Philippe : « Non, le réchauffement ne s’est pas arrêté en 1997, non, Al Gore n’a rien de ridicule, et surtout, la tournure que prennent les événements est véritablement dramatique ! »

Romain : « Il pleut aujourd’hui, j’en conclus que le soleil est un canular. »

Homère : « Franchement Monsieur Foucart, je ne suis pas davantage convaincu par « l’étrangeté » des évènements climatiques que par le réchauffement global.. »

La Grenouille : « Excellent article qui par son titre piège tous les climato-septiques qui bien souvent confondent météo locale avec climat planétaire. Mais qui surtout ont vraiment très très peur d’être obligés de remettre en cause la confortable gabegie actuelle. »

Patrick : « Pour parler de dérèglement climatique avec certitude, il faudrait avoir des données statistiques sur très longue période. Quelques dizaines d’années ne veulent rien dire. Il faut en matière scientifique s’appuyer des faits et non des on-dit. C’est bien le problème du « réchauffement climatique ». Le GIEC n’a pas travaillé correctement. Un chercheur devenu ministre posait des questions de scientifique, mais ce n’était pas politiquement correct (comme Galilée plusieurs siècles avant) »

Louis A : « Si c’est de Claude Allègre dont vous voulez parler il ne nie pas le réchauffement mais la cause du réchauffement. Quant aux longues périodes analysées elles se font, entre autres, par analyse de la glace aux pôles. J’attends avec impatience vos arguments scientifiquement étayés qui démontent le travail du GIEC. Sans ça vos propos ne sont que bla-bla de café du commerce.

JS.F : « Si vous lisiez le rapport du GIEC vous sauriez que la communauté scientifique a un tout petit peu plus que quelques dizaines d’années de données sur la question. Mais comparer Allègre à Galilée révèle le sérieux de votre analyse. »

CMO : « Le ministre en question faisait semblant de confondre météorologie et climatologie. Il mentait et la raison de son mensonge nous échappe. Mais il mentait sur bien d’autres choses encore , la non-dangerosité de l’amiante par exemple. »

Lupin : « Les modèles dits « climatiques » sont mathématiquement identiques aux modèles météorologiques. Comme eux, ils comportent les équations du mouvement fluide dites « de Navier-Stokes ». Comme eux, ils sont donc structurellement imprédictibles, du fait de la non-linéarité de ces équations et de leur caractère dissipatif. Ça se nomme « chaos déterministe » et les « climatologues  » (?) ont toujours fait mine de l’ignorer… »

Yann : « Svp messieurs les sceptiques, cet article ne fait que rapporter des conclusions déjà mentionnées depuis bien longtemps. Ne faites pas semblant de le découvrir et ne taxez pas l’auteur d’inconstance. Les déchets des activités humaines modifient le climat en augmentant la fréquence et la puissance des phénomènes extrêmes, pas en le réchauffant en tous points du globe. »

Manon Troppo : « C’est bien, on progresse… Le rétropédalage commence mais comme il ne faut pas tuer la poule aux oeufs d’or on complexifie le discours pour ne pas reconnaître qu’en fait on ne sait rien prédire du tout. Si vous n’aviez pas d’œillères vous verriez que tout démontre que le CO2 n’y est à peu près pour rien dans les évolutions récentes MAIS comme il faut continuer à faire peur aux gens et à alimenter les caisses des ONG écolo vous adaptez le discours ! »

Renaud Defrance : « Allègre oh, manon troppo! Bon sang! Mais c’est… bien sûr! 😉 »

Louis A : « La théorie du complot c’est un peu mince comme argumentation. »

Laputa : « Demandez à Héraclite, il y a un changement, la belle affaire, reste à en déterminer les causes, et puisqu’il n’y a de permanent que le changement, quel est le climat étalon dans votre histoire ? »

Lautrebor : « Ne peux-t-on pas analyser autrement les phénomènes climatiques ; les inondations en Bretagne seraient une conséquences de l’intensification de l’agriculture et à la destruction du bocages. Nos statistiques et nos références climatiques sont des données trop limitées.

Olivier : « Vous confondez les événement locaux et globaux. Mais certainement la multiplication de ces effets mineurs participe aussi au changement global. Les gaz à effet de serre ont par contre un effet directement mondial. »

Nicotine : « Aujourd’hui en période de crise, le principe de précaution ne serait-il pas d’arrêter de gaspiller tout cet argent en recherches et en conférences internationales pour une hypothèse de réchauffement qui ne parait pas se confirmer ? »

Martin Desruisseaux : « Ça me parait une conception assez étrange du principe de précaution. Sur des échelles de plus de 15 ans, la tendance au réchauffement depuis l’ère industrielle est largement confirmée. L’article essaie d’expliquer que ce réchauffement n’est pas uniforme et que des variations brutales existent. Des oscillations même fortes autour d’une tendance à long terme ne font pas disparaître la tendance, et ignorer ses conséquences économiques (sècheresse, etc.) pas très prudent. »

Jean-Marc Creau : « Tant que l’on n’a que des inondations, des tsunamis, un hiver polaire dans l’hémisphère nord, c’est pas grave…. »

L’excédée : « J’en déduis que tout va bien dans le meilleur des mondes. 50 degrés en Australie, chutes du Niagara presque figées, pluie en Terre Adélie, et roses dans mon jardin. Dommage que l’article n’ait pas été lu pour ce qu’il apportait. »

François Crommelynck : « Comment se fait la biosphère? Une atmosphère riche en gaz carbonique et en eau reçoit la lumière du soleil. Une merveilleuse réaction chimique s’établit : la photosynthèse. L’eau et le gaz carbonique sont transformés en oxygène et en matière vivante. Une question se pose maintenant: Pourquoi la biosphère qui a transformé et qui transforme une quantité phénoménale de gaz carbonique en matière vivante serait incapable de transformer le tout petit excès actuel produit. »

Maxime Suard : « « le tout petit excès actuel produit » dont vous parlez correspond a une concentration actuelle de CO2 dans l’atmosphère terrestre de 396 ppmv (parties par million en volume) aujourd’hui (chiffre en constante augmentation), contre une concentration de 280 ppmv au début de l’ère industrielle (19eme siecle). Le « tout petit excès » dont vous parlez correspond donc a une augmentation des concentrations en CO2 dans l’atmosphère terrestre d’environ 41% par rapport a leur niveau pré-industriel. »

Homère : « Le chaos météorologique qui a toujours été, ne peut rien prouver pour ce qui concerne l’évolution climatique à long terme. Je reste sceptique face aux démonstrations du GIEC faisant des prévisions pour la fin de siècle, alors que les mêmes se trompent sur des évolutions à 5 ou 10 ans. En retardant les échéances on peut toujours avoir raison. »

Fabrice Roux : « Il y aura toujours des gens qui pensent que la réalité complexe ne tient que dans des mots simples, que plus les mots sont simples plus ils sont vrais, donc que l’expression « réchauffement global » décrit tout le phénomène climatique, donc que le GIEC ment ! »

* LE MONDE du 12-13 janvier 2014, Planète : étrangeté globale