Le sens des limites n’existent pas parmi les scientifiques impliqués dans l’atome ou dans la biotechnologie. C’est pourtant deux domaines où il ne faudrait pas faire ce que nous savons faire. L’exemple des virus mutants pourrait faire cas d’école. Voici en résumé ce qu’en dit LE MONDE* : Une série d’expériences visent à rendre contagieux des virus grippaux mortels. Les deux pathogènes soumis à expérience, le H5N1 et le H7N9, sont des virus extraordinairement meurtriers. Les malades, après une brutale poussée de fièvre, développent généralement une pneumonie, puis une grave détresse respiratoire à l’issue souvent fatale. Ces grippes ne parviennent pas encore à passer d’un homme à un autre. Mais quelques mutations suffisent pour que ces virus grippaux deviennent transmissibles par « aérosolisation », voyageant dans les gouttelettes émises par la toux et les éternuements entre humains. Or deux équipes de chercheurs ont rendu transmissibles les virus en question chez des furets dont le système respiratoire imite au mieux celui de l’homme : il tousse et éternue, ce que les souris ou même les singes ne font pas. Cela expose l’humanité à la possibilité d’une « pandémie véritablement catastrophique (…) capable de faire des centaines de millions de morts ». Les 50 millions de morts de la grippe espagnole de 1918 sont un précédent historique parlant.
La communauté scientifique est profondément divisée sur cette affaire, toute demande de réglementation tourne au casus belli… Simon Wain-Hobson, virologue à l’Institut Pasteur : « A partir du moment où un protocole génère un énorme risque, il faut pour le légitimer des avantages exceptionnels – or on ne voit aucun avantage. » Mais Peter Palese, l’un des principaux virologues grippaux du monde, déplore de son côté une « hystérie antiscience et antirecherche ». Où est la ligne jaune ? Elle a été défini dans un autre article du MONDE** : « Une déclaration conjointe de 72 académies des sciences du monde sur la biosécurité, rédigée en 2005, énonce que les scientifiques ont pour obligation de ne faire aucun tort, de prendre en considération les conséquences prévisibles de leurs activités, et de s’abstenir de toute recherche dont les conséquences pour l’humanité seraient néfastes. »
Mais personne ne connaît ce texte, car nul ne s’est soucié de le diffuser ni de l’expliquer. Ainsi va le monde qui veut ignorer où sont les dangers. Alors pour en terminer du « bon » usage des virus : « Je prends le risque d’affirmer qu’à mesure que le pétrole cessera d’être bon marché et que les réserves mondiales commenceront à se tarir, nous allons brutalement nous retrouver avec un énorme excédent de population que l’écologie de la Terre ne pourra supporter. Aucun programme politique de régulation des naissances ne servira à rien : les gens sont déjà là ! Des millions d’êtres humains vont mourir, et nul ne sait combien survivront. Le laminage de l’humanité se prolongera sans doute beaucoup plus longtemps que la Grande Peste, parce que sous le régime du pétrole bon marché la capacité d’accueil de la Terre a été considérablement dépassée. Les bidonvilles de la Terre seront probablement le foyer de la prochaine pandémie. Les ennemis séculaires de l’humanité – tuberculose, malaria, choléra, streptocoque… – seront prêts à frapper avec une immunité nouvelle, parades aux technologies du XXe siècle. Des régimes submergés par les pressions démographiques risquent d’être tentés d’utiliser des virus « fabriqués « contre les populations, après avoir vacciné une élite présélectionnée. L’idée peut paraître insensée, mais pas plus que le massacre des koulaks par Staline, les carnages de Pol Pot au Cambodge, le génocide des Tutsi au Rwanda, la famine orchestrée des Nord-coréens sous Kim Jong Il. La machinerie de la Shoah a recouru à la technologie industrielle la plus avancée de l’époque, et a été réalisée par le pays le plus instruit de l’Europe. »***
Il ne faudrait pas faire ce que nous savons faire.
*LE MONDE Science&médecine du 12 mars 2014, Virus mutants – Les furets de la discorde
** LE MONDE Science&médecine du 12 mars 2014, « Le plus gros problème depuis la bombe atomique »
*** La fin du pétrole (le vrai défi du XXIe siècle) de James Howard Kunstler
Mais l’Homme n’a jamais su ne pas faire ce qu’il savait faire.
Didier Barthès écrit : « l’Homme n’a jamais su ne pas faire ce qu’il savait faire. »
Le terme « jamais » est inexact. Certaines civilisations comme la Chine antique cultivait l’immobilisme et la non application de certaines inventions. Le non-agir existe aussi dans la mentalité bouddhique. C’est la civilisation occidentale qui a initié le progrès technoscientnifique sans bornes ni principe de précaution. Mais dans un monde où on a dépassé les limites, le sens de la mesure reviendra obligatoirement, de gré ou de force. Il y a des techniques douces qu’on cultivera, on rejettera le nucléaire et toutes les énergies non renouvelables, etc.
L’ élimination de 75% de la population humaine par un virus destructeur (virus Ebola rendu mortel par voies repiratoires par manipulation génétique) est la proposition du Professeur Pianka de l’ université du Texas qu’ il a exposée en 2006 devant un parterre de scientifiques tous acquis à sa cause .
Cela fait froid dans le dos !
D’autres sources indiquent que c’est un créationniste de la droite conservatrice américaine qui a accusé le professeur Pianka d’avoir prôné l’élimination de 90% de l’humanité au moyen d’un virus mutant. La vérité c’est que ce professeur c’était juste borné à avouer ses doutes quant à la pérennité de notre survie et celle de la vie en générale dans les conditions actuelles. Il expliquait que si nous ne trouvons pas un moyen de ramener par nous-mêmes notre population à un nombre plus soutenable pour la planète, la nature se chargerait de le faire à sa manière (le virus tueur). Ce qui était loin d’être un appel au terrorisme écologique…