Quel projet global et radical pour l’écologie politique ?

En cette année 2014, 40 ans après la candidature de René Dumont, 30 ans après l’AG fondatrice des Verts, le parti écologiste (Europe Ecologie les Verts) est à un moment clé de son histoire, tout comme la société. Etant donné l’accélération de la dégradation environnementale, sociale et économique, nous pouvons faire un constat d’échec de notre société thermo-industrielle. Nous sommes à la fin d’un cycle, dans une impasse.. La crise environnementale, sociale, économique, démocratique… va se durcir rapidement. Notre civilisation occidentalisée va vers un effondrement, à court ou moyen terme. Cette période sera probablement accompagné d’une montée du totalitarisme. L’histoire démontre que l’élite qui nous gouverne n’hésiterait pas à s’associer à l’extrême droite pour gagner quelques années supplémentaires de « tranquillité ». Il n’est matériellement pas possible qu’il y ait un retour de la croissance, donc poursuivre comme d’habitude ne pourra se faire qu’en détruisant davantage les plus fragiles d’entre nous ainsi que ce qui reste de la nature.

 L’écologie politique d’aujourd’hui est morte. La fréquentation du PS et du pouvoir avait corrompu Europe Ecologie Les Verts. Cet échec est notre échec à tous. Mais il reste une possibilité d’éviter le krach ou tout au moins d’en réduire les conséquences mortifères. Cela implique que le plus grand nombre d’entre nous soit capable de changer individuellement, collectivement, localement, rapidement et radicalement de mode de vie :

  1. Individuellement, tout en assumant ses contradictions, chacun va devoir incarner le changement qu’il veut voir dans le monde ;

 2. Collectivement, dans le cadre d’une « masse critique » que nous devons atteindre, faire en sorte que ce qui paraissait hier impossible, devienne évident demain ;

 3. Localement, là où nous pouvons agir concrètement, où il reste des espaces d’initiatives et de créativité, où il faut renforcer la résilience ;

 4. Rapidement, la fenêtre d’opportunité pour agir s’achève avec la fin de cette décennie ;

 5. Radicalement, en changeant de paradigme : démocratie réinventée (plus horizontale), « sobriété heureuse », solidarité réelle, autonomie des personnes et des territoires…

                            Il n’y aura pas de sauveur bienveillant, pas de lois miracles en provenance du gouvernement. Nous ne devons compter que sur nous. S’il n’y a pas de réponses à la crise par en haut, ces réponses ne pourront être que remonter d’en bas, à partir des initiatives citoyennes locales. Il y a depuis quelques années un bouillonnement d’actions locales (alimentation, énergie, logement, mobilité, culture…) et un foisonnement de publications à caractère écologique. La société civile s’est remise à penser et à agir, notre imaginaire change, notre langage évolue et commence à intégrer la contrainte écologique. Une révolution invisible est en route. C’est là que se trouve la place de l’écologie politique réinventée : dans l’action concrète, l’accompagnement de ces initiatives et le renforcement de la résilience de nos territoires. Il nous faut participer concrètement à la mise en réseau du « peuple de l’écologie ».