De la part d’un correspondant, nous relayons ce texte qui nous paraît important :
« Les défaillances subies par des régions de plus en plus étendues en ce qui concerne l’alimentation en eau et la production agricole sont aussi dues à l’explosion démographique de ce vingtième siècle : une terre donnée peut supporter un nombre d’humains maximum au-delà duquel il ne sera plus possible d’augmenter la production agricole. Dans les régions les plus arides, la quantité d’eau potable disponible par tête tombera au-dessous du minimum vital indispensable au maintien de la vie. Ceci est un fait largement démontré et reconnu, notamment par les organismes des Nations Unies comme l’OMS ou le PNUD. Un exemple frappant : la population égyptienne croit d’un million d’habitants tous les dix mois ; or l’Égypte dépend pour son alimentation en eau à près de 80 % de ressources exogènes et elle utilise entièrement l’allocation d’eau du Nil qui lui est reconnue. La Libye utilise déjà toutes ses ressources en eau de surface (d’un faible volume) et exploite maintenant l’eau de ressources souterraines non renouvelables, transportée à grands frais par d’énormes conduites sur de très longues distances. Belle performance technique, mais piètre réalisation économique.
Chercheurs et techniciens ont un devoir d’information et de persuasion, ils doivent faire savoir que la technologie n’est pas capable de passer outre ces limitations physiques absolueset qu’il est nécessaire de promouvoir d’urgence une action efficace pour stopper la croissance démographique, croissance qui ne peut d’ailleurs pas cesser instantanément même si des méthodes efficaces sont employées et acceptées. Raison supplémentaire, s’il en était besoin, pour agir vite.
Contrairement à ce qui se dit couramment, le problème de l’eau, notamment en Afrique sèche, ce n’est pas seulement un problème technique et financier, mais c’est avant tout un problème démographique presque insoluble sans une volonté forte des pays concernés. Ce n’est pas un hasard si la Tunisie a le meilleur indice de développement humain en Afrique alors qu’elle subit une pénurie d’eau sévère : la population y croît moins vite que le PIB, grâce aux mesures mises en œuvre par le Président Bourguiba (et poursuivies par ses successeurs) concernant le statut de la femme, la contraception et la possibilité de l’avortement. »
J. Colombani, Hydrologue
(cours donné en novembre 2003 aux élèves en sciences économiques à l’université de Perpignan)
Explosion démographique et problématique de l’eau.
Explosion démographique et problématique de l’énergie
Explosion démographique et problématique de la biodiversité
Explosion démographique et problématiques des équilibres urbains
Explosion démographique et problématique de la violence
Explosion démographique et problématique de la conservation des espaces
Explosion démographique et plaisir de vivre dans un monde non surpeuplé