Nous courrons vers le désastre démocratiquement choisi. En page 6 (LeMonde du 9.06.2008), le Sénat américain rejette un projet de loi réduisant les émissions de CO2 ; les Américains ne sont pas prêts à payer pour limiter la dégradation de l’environnement, ils ont rejeté « l’impôt climat » à un moment où leur boulimie immobilière et leur vie à crédit se retrouvent dans leurs factures impayées. Alors que le baril a déjà franchi le seuil des 139 dollars. Les démocrates originaires d’Etats miniers ou manufacturiers disent ne pas pouvoir voter pour la défense de l’environnement…
En vis-à-vis page suivante, la menace d’un NON irlandais au traité de Lisbonne affole l’Europe. Nous sommes toujours dans une logique égoïste, les Irlandais disent OUI quand c’est l’Union européenne qui payent pour eux, ils disent plutôt NON quand il s’agit de partager avec les nouveaux membres de l’Europe de l’Est. Les gens (je ne peux plus dire « les citoyens ») veulent qu’on s’occupe de leurs problèmes immédiats, la responsabilité et la solidarité n’appartiennent pas à leur vocabulaire courant.
Quand le peuple parle, c’est donc pour sauvegarder ses intérêts à court terme et ses avantages acquis, pas pour faire de la géopolitique, encore moins pour penser à l’équilibre de la Biosphère. Pendant que les chefs d’Etat pérorent à la tribune du sommet de la FAO pour la sécurité alimentaire (page 15), les délégations nationales défendent en coulisse avec acharnement leurs intérêts économiques, subventions agricoles, agrocarburants, privilèges des riches.
Pauvres humains, ils ne savent pas ce qu’ils font.