La conférence internationale de Cancun s’était terminé politiquement le 11 décembre 2010 sur du greenwashing. Les pays développés promettaient de l’argent, un « Fonds vert » qui permettrait aux pays en développement de s’adapter au changement climatique. Il faut attendre quatre années pour que ce Fonds vert soit à l’étape berlinoise doté de moyens. 21 pays se sont engagés à verser 9,3 milliards de dollars (7,4 milliards d’euros) lors de la première réunion de capitalisation du fonds. Il reste du chemin à parcourir pour atteindre les 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 annoncés en 2009. Mais le Canada et l’Australie ont déjà décidé de ne pas ouvrir leur porte-monnaie. Et nous savons pertinemment que les promesses d’argent des Etats n’engagent que ceux qui y croient. « Les pays en développement tenteront d’obtenir que le financement à long terme de la lutte contre le changement climatique fasse l’objet d’engagements concrets dans l’accord qui pourrait intervenir à Paris en décembre 2015. »*
Les conférences internationales ne servent que d’alibi, les gouvernements font semblant de faire quelque chose depuis trop de temps. C’est en 1988 que l’ONU a créé le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) chargé de faire une synthèse des études scientifiques sur cette question. Depuis, et ce malgré les climatosceptiques, la hausse mondiale des températures d’origine anthropique est bien renseignée et les effets néfastes sur l’humanité (et le reste de la biosphère) seront très importants. Face à ce péril, la réponse des Etats est minable. La convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques avait été signée en 1992 lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Elle devait entrer en vigueur le 21 mars 1994. En 1997, rien n’avait bougé. Les signataires de la convention-cadre adoptent le protocole de Kyoto, avec établissement d’engagements contraignants de réduction. Rien n’a bougé, les États-Unis (juillet 2005) et l’Australie se sont déclarés non-signataires.
Vingt deux ans après le sommet de la Terre, le président français François Hollande s’aperçoit que le réchauffement climatique c’est grave, « Ce sont des cataclysmes qui se préparent, la biodiversité qui disparaît… ». Il est vrai qu’il doit préparer la prochaine conférence internationale sur le climat à Paris en 2015. Il s’y prend bien tard, il sait que de toute façon rien ne bougera. Nous risquons un réchauffement qui pourrait atteindre probablement 4 °C en moyenne, c’est-à-dire un bouleversement total du climat planétaire. Autant dire que l’adaptation pour 9 à 10 milliards d’humains ne sera pas possible. François Hollande n’est pas un bon chef d’Etat. Il n’est pas le seul dans ce cas !
* Le Monde.fr | 20.11.2014, Le Fonds vert pour le climat récolte 9,3 milliards de dollars