Emmanuelle Cosse, Secrétaire Nationale du Parti Europe Ecologie Les verts (EELV), a centré la presque totalité de son discours devant la presse* sur les événements tragiques survenus ces derniers jours. Rien ou presque sur l’écologie si ce n’est une lamentable tentative de récupération : « En tant qu’écologistes, nous devons beaucoup à ceux qui sont tombés dans les locaux de Charlie Hebdo. Je pense notamment à Cabu, qui nous avait fait l’honneur de dessiner pour nous, à plusieurs reprises, notamment pour aider des campagnes électorales sans le sou. Je pense également à Bernard Maris, qui s’était présenté sous la bannière des Verts, aux législatives de 2002 à Paris. Maris était un économiste engagé et humain, dont les travaux sur la croissance, qu’il qualifiait de « quête morbide », continueront de marquer la pensée anti-productiviste. » Mais elle ne peut occulter totalement l’essentiel : « Les dessinateurs à Charlie Hebdo ne se sont pas privés, non plus, de caricaturer les défauts des Verts, les multiples leaders et chefs autoproclamés, nous mettant devant nos contradictions. »
Emmanuelle Cosse a préféré parler longuement des problèmes de société et des réformes institutionnelles. En résumé : « Nous devons engager de grandes réformes institutionnelles : la proportionnelle, le non-cumul des mandats, le statut de l’élu, le droit de vote des étrangers aux élections locales. Nous devons également nous attaquer au terrorisme. Ce que nous devons combattre c’est l’ignorance, le décrochage scolaire, l’illettrisme, le chômage et l’absence de perspectives d’avenir. Nous devons mettre en œuvre de nouvelles politiques d’égalité, d’intégration et d’éducation. A la fermeture des frontières, nous, écologistes, préférons le droit d’asile et la régularisation des sans-papiers et une véritable politique d’intégration, un véritable accès aux formations et au travail. »
Au niveau spécifiquement écologique, Emmanuelle Cosse n’a abordé, en fin extrême de son discours et de façon très vague, que la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris fin 2015 : « Nous serons extrêmement mobilisés pour la COP21. » Ses vœux au 1er janvier 2015** étaient un peu plus précis sur la question : « On ne réussira pas la COP21 si on ne montre pas qu’elle peut apporter des réponses à l’urgence sociale en s’attaquant prioritairement à la pauvreté. »
Notre conclusion : EELV dans l’état actuel de ses discours n’est plus un parti écologiste, mais un parti qui ne s’intéresse qu’à la politique politicienne en prenant prétexte de phénomènes sociétaux.
* http://eelv.fr/2015/01/14/eelv-fait-ses-voeux-a-la-presse/
** http://eelv.fr/2015/01/01/voeux-demmanuelle-cosse-pour-lannee-2015/