Nous ne nous rendons vraiment pas compte que les problèmes écologiques traversent tous les aspects de notre existence. Cette transversalité rend la recherche de modes de vie acceptables pour la planète des humains et de ses associés vraiment très difficile. Même la crémation est polluante. Les rejets de poussières et de gaz toxiques dans l’atmosphère ne sont pas négligeables. L’émission de mercure contenu dans les amalgames dentaires frise les 280 kg/an en Suisse, soit près d’un tiers du total des émissions de mercure de ce pays (LeMonde du 19 décembre). N’y aurait-il pas de mode funéraire écologique ?
Depuis 1948 au Japon, la crémation est obligatoire en zone urbaine pour ne pas laisser l’espace de plus en plus rare envahi par les cimetières. De son côté le pouvoir chinois s’emploie depuis longtemps à empêcher les sépultures en pleine terre dans les campagnes : dans un pays habité par le cinquième de la population mondiale, mais où 7 % seulement des terres sont arables, l’éparpillement des tombes pose en effet un problème d’occupation des sols. Les Chinois proposent même des cercueils en papier pour épargner les forêts. Mais le mode de sépulture qui a gagné ma confiance car il va dans le sens du recyclage programmé par la Nature, c’est l’initiative parisienne : la commune fournit une sépulture gratuite pour cinq ans aux personnes décédées sans ressources ni famille. Pour ce faire, des caissons en béton étanche sont équipés d’un système d’introduction de l’air afin que les espèces qui aident au recyclage de l’organisme puissent accéder au festin, que l’oxygène accélère le dessèchement du corps et qu’il y ait une évacuation des gaz de décomposition. Il n’y a aucune pollution et le caveau peut être récupéré à l’infini.
En général, nous ne nous appuyons pas assez sur les compétences de la nature qui possède depuis des temps immémoriaux un sens pratique très développé en ce qui concerne l’équilibre dynamique et le recyclage performant.