la fabrique des politiques

Sarko a fabriqué Rama Yade, Julien Dray a fabriqué les jeunes socialistes à la pointe du combat. Selon l’UMP Ch. Estrosi, « Rama Yade existe parce que Nicolas Sarkozy l’a fabriquée ! On fait un placement, on le fait fructifier… ».   Une ancienne présidente de la FIDL déclare que « c’est Julien Dray qui, tous les deux ans, nomme les personnes de l’organisation ». (cf. Le Monde du 20 décembre). La gauche comme la droite construisent leurs leaders politiques en puisant dans la minorité visible ou dans les jeunes lycéens. A droite comme à gauche, il faut rechercher les nouveaux talents qui vont donner une image positive de son parti. Mais qui a fabriqué Sarko-Dray? Qui a fabriqué les fabricants ?

Selon Serge Latouche (la mégamachine), la plus puissante machine inventée par le génie humain n’est autre que l’organisation sociale. Quand elle se complexifie pour devenir des organisations de masse, combinant la force militaire, l’efficience économique, la performance technique et le pouvoir politique, l’individu devient alors le rouage d’une mécanique complexe atteignant une puissance quasi-absolue : la méga-machine. Aujourd’hui la méga-machine prend des dimensions planétaires qui transforme tous les humains en rouages à fabriquer des rouages. Les leaders politiques choisissent leurs valets, mais on ne devient leader politique que si on a complètement assimilé les objectifs du système thermo-industriel, consommer à outrance. Sarkozy s’habille d’une montre Rolex Daytona d’une valeur de 10 000 à 15 000 euros, Julien Dray est lui aussi friand de montre, on lui en connaît une qui avait coûté en 1999 la bagatelle de 38 000 euros. Il n’y a  plus de différence entre les dévots du libéralisme économique ou du socialisme, il faut travailler plus pour gagner plus pour que quelques-uns uns se payent des montres hors de prix et puissent nommer des politiques qui vont à leur tour prôner la croissance économique. Que ce soit Obama, Sarkozy ou Martine Aubry, ils sont tous entièrement d’accord, il faut financer l’industrie automobile, il faut relancer l’économie, il faut augmenter le pouvoir d’achat, il faut dépasser toujours plus vite les limites de la planète.

Dans une société riche, chacun est plus ou moins consommateur-usager ; de quelque manière, chacun joue son rôle dans la destruction du milieu. Tout leader politique n’est que le jouet des mécanismes économiques, ceux qui militent pour une véritable écologie politique demeurent à l’état de trace.