L’automobile est symbolique de notre société basée sur la démesure technologique et une énergie non renouvelable fournie gratuitement par la nature. L’industrie automobile, fondée à la fois sur la production de masse (le travail à la chaîne) et sur la consommation de masse (des salaires ouvriers en progression), a cent ans à peine et s’est déjà répandue sur toute la planète. Mais il suffit de parcourir Le Monde ces quatre derniers jours pour s’apercevoir que la fin du fordisme est proche.
Le Monde du 6 mai nous informe que Renault, fleuron de l’industrie automobile française, pourrait vendre 1 milliard d’euros d’actifs immobiliers pour faire face à ses difficultés financières.
Le Monde du 7 mai nous annonce que l’allemand BMW a connu une perte nette de 153 millions d’euros au premier trimestre et prévoit une baisse globale de ses ventes en 2009.
Le Monde du 8 mai nous dit que l’automobile est au centre de la campagne électorale en Allemagne. Ici et ailleurs se mettent en place prime à la casse et soutien financier pour assister des groupes privés.
Le Monde du 9 mai développe sur Toyota qui affiche ses premières pertes en 72 ans d’existence. La situation du numéro un mondial va encore se dégrader l’an prochain.
Pourtant Le Monde ne nous dit rien sur la fin programmée du fordisme : médias, syndicats, patrons et gouvernements croient encore que c’est une mauvaise passe entraînée par un tsunami financier qui a mis à mal la voiture à crédit. Mais ce ne sont que les prémisses du grand affolement qui va gagner tout le monde quand les perspectives de l’épuisement du pétrole vont enfin se faire ressentir. Au lieu de profiter de la crise actuelle pour sortir du tout-automobile, les habitudes mentales font en sorte que nos erreurs se perpétuent. Jamais nous n’aurions du accepter la mise en place d’un fordisme qui a attaché les ouvriers à une chaîne et qui a augmenté le pouvoir d’achat au lieu de promouvoir la joie de vivre…