Exceptionnellement nous n’allons pas parler d’écologie, mais seulement d’État de droit. Marine Le Pen et François Fillon viennent de démontrer qu’ils ne peuvent accéder à la présidence de la république car ils bafouent l’État de droit. C’est un événement suffisamment grave pour que cela soit dit. Marine Le Pen est au centre d’un véritable système de financement occulte de son Parti par détournement des fonds européens*. Autoproclamée « candidate du peuple », elle refuse pourtant toute convocation par les juges et n’hésite pas à se situer hors la loi. Aspirant à devenir chef de l’État, elle récuse l’État de droit. Elle crie au complot comme le fait un autre aspirant à la présidence française poursuivi par la justice française, François Fillon. L’ex-premier ministre a estimé que « l’Etat de droit a été systématiquement violé » alors qu’il est mis en examen pour l’emploi fictif de sa femme comme attachée parlementaire. François Fillon appelle ses électeurs à « résister » ! Il présente la légitimité des urnes comme supérieure à celle des magistrats. Même discours que la candidate de l’extrême droite. Rappelons à ces deux populistes que le Président de la République est le « garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire » (article 64 de la Constitution française). Le président de la République François Hollande « s’élève solennellement contre toute mise en cause des magistrats dans les enquêtes et les instructions qu’ils mènent dans le respect de l’Etat de droit ». Une candidature à l’élection présidentielle n’autorise pas à jeter la suspicion sur le travail des policiers et des juges, à créer un climat de défiance incompatible avec l’esprit de responsabilité et, pire encore, à lancer des accusations extrêmement graves contre la Justice et plus largement nos institutions.
Le comportement actuel de la candidate du Front National et du mouvement Les Républicains préfigure ce qui pourrait arriver si ces personnes arrivaient au pouvoir suprême, le recours à la raison d’État contre l’État de droit. Le Monde** fait une analyse historique et détaillée de la raison d’État. « Sous la régence de Richelieu, la raison d’Etat signifie que l’Etat a toujours raison et qu’on ne peut le discuter ». Le Pen et Fillon qui désirent tous deux incarner l’État veulent toujours avoir raison. Comme Trump aux USA, c’est la même configuration mentale, on a toujours raison même contre les faits avérés. C’est aller contre l’évolution historique, c’est un sinistre retour en arrière. Alors que, sous l’Ancien Régime, le monarque incarnait un État qui ne rendait de comptes à personne, une démocratie véritable souhaite républicaniser le principe monarchique de la raison d’État. La séparation des pouvoirs devient essentielle pour permettre les contre-pouvoirs. Aujourd’hui, les présidentiables sont soumis au droit, comme tout un chacun.
Les tensions entre Etat de droit et raison d’État sont omniprésentes dans les pays non démocratiques où il n’y a plus d’indépendance de la justice. La rationalité politique s’arrange pour manipuler la démocratie afin de faire accepter des choses qui sont élaborées en dehors des citoyens. Espérons que ces derniers ne sont pas idiots et qu’ils n’avalent pas tout ce qu’on leur dit. On le verra lors du vote pour la prochaine présidentielle. Au nom du bien commun, rien ne peut être au-dessus de la morale et du droit.
* éditorial du MONDE (26-27 février 2017), Marine Le Pen contre l’Etat de droit
** LE MONDE du 25 février 2017, La raison d’Etat, de quel droit ?
Ce dimanche 5 mars, Fillon voudrait une manifestation à Paris comme témoignage de soutien alors même qu’une grande partie de ses soutiens de droite prennent la poudre d’escampette. Fillon, c’est le degré zéro de la politique, on ne fait pas appel « au peuple » quand on est poursuivi par la justice.
En conclusion je lis : » Espérons que ces derniers (les citoyens) ne sont pas idiots et qu’ils n’avalent pas tout ce qu’on leur dit. On le verra lors du vote pour la prochaine présidentielle. Au nom du bien commun, rien ne peut être au-dessus de la morale et du droit. »
Je crains que les dénommés « citoyens » n’aient malheureusement oublié ce qu’est le bien commun, l’intérêt commun. Ce qui les préoccupe c’est avant tout leur intérêt personnel. Quant à la morale… il y a aussi un petit moment qu’elle a du plomb dans l’aile. Ils sont rares aujourd’hui ceux qui accordent encore de la valeur à une chose aussi précieuse que la parole d’honneur. Le mensonge, les trahisons, les magouilles … tout ça est désormais généralisé, institutionnalisé. Que pouvons-nous alors attendre du pékin moyen ? Alors certes aujourd’hui, bon nombre d’entre-eux sont énervés par ces affaires misérables. Mais il y en a eu pourtant d’autres dans le passé, et ça ne les a jamais empêché de voter (plus ou moins massivement) pour des menteurs, des voleurs, et ce en toute connaissance de cause. Où était la morale là dedans ?
Je pense que cette affaire (Fillon) est la goutte qui fait déborder le vase. Les dénommés « citoyens » en ont surtout ras le bol d’être trompés sur la marchandise, ils en ont ras le bol d’élire des marchands de salades qui leur promettent des lendemains plus consuméristes , du genre « travailler plus pour gagner plus ». Ils ont la haine de tous ces sortants qui ont depuis trop longtemps fait preuve d’incapacité, d’incompétence, etc. ils veulent maintenant du nouveau ! Mais il nous faut admettre la triste réalité, le « travailler moins pour vivre mieux » ne sonne pas bien aux oreilles du « citoyen moderne ». Par contre le discours de Marine, même accompagné du bruit de quelques casseroles …
Pierre Rosanvallon : « Les propos de François Fillon marquent un tournant populiste dans la campagne présidentielle. Le candidat de la droite a en effet employé les arguments de Marine Le Pen, qui a fustigé le « gouvernement des juges » ou le rôle nocif des médias. François Fillon affirme que le seul juge, c’est le peuple. Le peuple électoral est certes la clef de tout. Mais il ne faut jamais oublier que la majorité électorale ne représente pas toute la société. D’où la nécessité de ne pas limiter la démocratie à l’expression électorale d’un « peuple arithmétique ». Une cour constitutionnelle, par exemple, a aussi une fonction représentative : défendre les droits et les valeurs fondatrices de la démocratie. Elle représente en ce sens chaque citoyen, aussi modeste soit-il. La démocratie est de cette façon le « pouvoir de personne » qu’aucun parti ne peut s’approprier. Les régimes populistes se définissent par le refus de cette pluralité : ils veulent mettre à leurs bottes les cours constitutionnelles, supprimer les organismes indépendants, et considèrent comme ennemis les pouvoirs d’analyse, de jugement et d’investigation qui sont ceux de la presse.
Il faut défendre l’idée que la démocratie, ce n’est pas que le peuple électoral, mais aussi ses contre-pouvoirs. »
(LE MONDE du 3 mars 2017)
Une personne qui clame que « sa » vérité est la vérité n’est en effet pas digne d’être président, légalement garant de la séparation des pouvoirs. C’est cela qui plombe Fillon, pas le fait que sa femme avait un emploi fictif auprès de lui. Juppé a bien été condamné dans le passé pour « emplois fictifs ».
Un article issu de l’ immonde en état virtuel de faillite mais renfloué par Bergé , parangon de moralité, gauchomondialiste de plus , tu parles d’ une référence à se tordre de rire !
Cela dit , Fillon ne vaut pas tripette (remember son action sub imperio Sarkozi)et MLP n’ est pas assez identitaire , trop de gauche . Bien entendu , Hamon , Mélanchon sont dignes de concourir pour la présidence .
Sacré immonde , il n’ en rate jamais une
Bof ! Cet article s’exaspère à juste titre.
Mais tant pis pour les gogos
(Moi j’vote Méluche ou rien. Héhé ! ))
N’aimant pas l’UE je m’en fiche que Marine nique leurs fonds d’investissement. Puis c’est pas comme si elle aimait l’UE particulièrement.Et elle n’a pas parlé de nous mettre des plans de rigueurs alors qu’elle paye ses nièces 50 000 balles la où nous gagnions 50 balles au Macdo.
Après c’est complètement con de tenir ce discours. Macron est visé par « Dans l’enfer de Bercy » (mais je comprend on tappe pas sur lui parce que c’est le seul qui aujourd’hui a une chance contre Le grand méchant FN). Il a essayé de niquer l’ISF aussi en 2013. Ou votez Hamon, mais lui même s’il a rien au cul, tout ses copains en ont.
Après j’ai rien trouvé sur Alexandre jardin ou Bastien Faudot (mais je ne suis pas journaliste)
Ca veut dire que ya que eux pour qui on doit voter ? Ils ont tous des casseroles au cul. Il vaut mieux regarder ce qu’ils violent plutôt que du fait qu’ils le fassent. Et au final Fillon viole la République et la morale la où Marine nique des fonds de l’UE qui seraient allés dans les poches du patron de Macron.