Trop de sujets m’opposent au ministre de l’Agriculture. Je suis contre un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, Travert est pour. Je propose d’homologuer le glyphosate pour trois ans, Travert pour cinq à sept ans. Je considère que les éleveurs de moutons doivent s’adapter à la présence des loups, Travert entend « protéger les éleveurs et tendre vers zéro attaque ». Normalement l’agriculture et l’écologie doivent marcher du même pas, mais je suis confronté à un ministre qui croit que parce qu’il avait été élu député de la Manche, il représente tous les citoyens. J’en ai marre de ces perpétuels rapports de force avec des gens qui ne considèrent pas le bien commun, mais leurs petites prérogatives. J’attends le mois de décembre, lorsque sera connu la décision à prendre pour le projet de Notre-Dame-des-Landes. Pour le moment je suis obligé de biaiser : « Si je devais démentir Chaque fois qu’on parle de ma démission, je devrais passer un enregistrement en boucle. Mais pour le moment je fais chaque semaine la balance entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. » Quant au Glyphosate et le trop célèbre roundup, heureusement que Travert n’est pas dans le coup, cela se décide au niveau européen.
Là je marque des points, c’est le grand bazar, la commission européen vendue aux lobbies voudrait prolonger son homologation pour dix ans, le parlement européen renâcle, les Etat sont divisés. Les études fournies par Monsanto étaient le socle de la décision des autorités américaines d’autoriser le glyphosate en 1974. Or cette multinationale semble pratiquer de façon systématique la manipulation des données scientifiques. C’est un problème général, les industriels exigent que les décisions soient fondées sur la science… à condition qu’il s’agisse de la leur. Je ne crois pas que le ministre Travert soit payé par Monsanto, mais il est bien victime d’un bourrage de crâne mis en place depuis des années par le complexe agro-industriel. Travert ne représente pas les citoyens, en définitive il ne représente que lui-même.
Il devrait avoir lu le livre de Marie-Monique Robin, « Le Roundup face à ses juges ». Il devrait savoir que le glyphosate a été interdit depuis janvier 2015 par le Sri Lanka. A l’époque son président n’avait pas tourné autour du bidon : « Cet herbicide est responsable d’un nombre croissant de patients souffrant d’une maladie rénale chronique qui a déjà tué 20 000 personnes. » Au Salvador aussi ce pesticide est interdit après une flambée de maladies rénales. En Argentine, des villages imbibés de glyphosate connaissent une explosion de cancers et de malformations. Cette substance possède eneffet la charmante aptitude à séquestrer les métaux lourds. (Le Canard enchaîné du 25 octobre 2017)
(dans la peau de Nicolas Hulot)
Bien malin celui qui peut se mettre dans la peau de Nicolas Hulot.
En tous cas, en toute connaissance de cause il l’a voulu, le poste de ministre… maintenant il l’a.
Alors qu’il ne vienne pas pleurnicher et dire « j’en ai marre » !
Je ne luis dis qu’une chose : Bon courage Nicolas ! D’autant plus que tu représentes le seul espoir chez les « vrais » écolos.