Libérons nos enfants de l’emprise des écrans

« Les enfants passent moins de temps à l’extérieur qu’un détenu de prison, libérez vos enfants ! » n’est qu’un slogan publicitaire… qui devient une injonction contemporaine. Les jeunes passent aujourd’hui plus de quatre heures par jour sur leurs smartphones, tablettes, à surfer sur les réseaux sociaux, sans oublier la télé. C’est une heure de plus qu’en 2006.*

Michel Desmurget a écrit un livre qui devrait faire autorité auprès de tous nos pédagogues institutionnels et familiaux, TV lobotomie. Il y a même une nouvelle pathologie qui se diffuse, la nomophobie, la peur d’être privé de son portable. Mais nos écoles croient obligataires ordinateurs et écrans tactiles.

En 2010 sur ce blog, nous avions fait la promotion de la Semaine sans écrans (22 au 28 mars) : « Travailler, consommer, se faire des amis, draguer, écouter de la musique, voir des films, lire, s’informer, voter, jouer, etc., tout cela sur un ordinateur. Désormais rares sont les activités humaines qui ne nécessitent pas la  présence d’un écran. Des individus connectés en permanence, surinformés, se croient omniscients et tout-puissants alors que leur impuissance politique et sociale n’a jamais été aussi grande. La semaine sans écrans a lieu cette année du 22 au 28 mars 2010. Créée par Adbusters, revue canadienne, sous le titre de Semaine sans télé, cette action est devenue Semaine de la désintoxication mentale ou Semaine sans écrans. Cette campagne est relayée en France par le mouvement Casseurs de Pub. » Cette action est restée confidentielle, elle est relayée aujourd’hui par l’association Enfance-Télé qui a lancé en 2009 le défi des « 10 jours sans écran ».

Un écologiste ne peut que condamner la société des écrans. La vie est dangereuse pour les hommes. L’alcoolisme, le bavardage et l’automobile en font déjà des abrutis. On a rajouté la télé et maintenant le tout numérique. Il y a parfois un bon usage de l’écran, mais il est préférable qu’il n’y ait pas d’écran du tout. La possibilité de penser par soi-même s’effondre, le cerveau se perd dans les méandres de la cyberpoubelle et toute action a besoin aujourd’hui d’une prothèse numérique. Plus de calcul mental, calculatrice, plus de carte Michelin, le GPS, plus d’amis durables, Facebook… Un écolo va parler du coût environnemental de la fabrique des écrans et de l’énergie nécessaire à la circulation des données informatisées. Un écolo va parler de l’enfermement dans la technologie qui s’ajoute à l’enfermement de la jeunesse dans les villes. De moins en moins d’humains savent garder le contact avec la nature, et c’est souvent en visitant un zoo ! Nous perdons beaucoup sur le plan sociologique et environnemental, un certain nombre de capacités de résilience dans tous les domaines se perd avec les écrans. Un commentateur sur lemonde.fr écrit à juste titre : « Entre les algorithmes gérant les flux entrant sur un compte Facebook qui provoquent de la dépression, et le temps passé sur des écrans sans bouger, nos enfants des pays riches sont condamnés. C’est une génération perdue. Heureusement que le chaos climatique va nous botter le derrière. »

* LE MONDE du 24 octobre 2017, Libérez les enfants de la prison des écrans

1 réflexion sur “Libérons nos enfants de l’emprise des écrans”

  1. Aujourd’hui en effet ,  » le cerveau se perd dans les méandres de la cyberpoubelle et toute action a besoin aujourd’hui d’une prothèse numérique. »

    Un écolo pourrait d’ailleurs dire que c’est là un facteur qui explique la baisse du QI en Europe. Un autre écolo pourrait préciser que celui des Asiatiques progresse…
    Un autre dira que ce QI ne veut finalement pas dire grand chose, qu’il y a une grande différence entre instruction et intelligence, et entre intelligence et sagesse.
    Bref, au milieu de ce fatras d’infos, même les « vrais » écolos y perdent leur latin.

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