Euthanasie : Quand il est revenu dans la chambre. Nicole dormait encore. Le polochon dépassait du lit. « Et là, je ne sais pas ce qui m’a pris. J’ai pris le polochon, je l’ai mis sur ma femme et je me suis couché dessus. Elle a bougé un peu les bras et les jambes. Quand j’ai enlevé le polochon, j’ai vu qu’elle était morte. » Après 54 ans de mariage, Hubert O. a tué en l’étouffant son épouse atteinte de la maladie d’Alzheimer, avant de tenter de se suicider. La cour d’assises de l’Isère l’a condamné, vendredi, à cinq ans de prison avec sursis.*
Eugénisme : La mort devient parfois une valeur préférable à la vie car certaines existences ne méritent pas d’être vécues. En 1978, j’attendais un enfant. La mère travaillait dans un institut médico-pédagogique, entourée de mongoliens et autres anomalies. Elle était terrorisée à la possibilité de mettre un enfant anormal au monde. J’ai alors pensé sincèrement que si mon enfant à naître ne pouvait être autonome, je l’aurais avec amour doucement étouffé sous un oreiller. Je n’ai pas eu à le faire… Sinon, aurais-je bénéficié du sursis en assises ?
Conclusion : Ce sont là deux exemples d’exercice de la responsabilité par un individu dans une société qui valorise actuellement le droit de vivre à n’importe quel prix. La loi peut changer, c’est ce que s’efforce de faire l’association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) en demandant la possibilité du suicide assisté. Quant à l’eugénisme, il est déjà possible d’avorter quand l’enfant est atteint de mongolisme. L’amniocentèse permet de vérifier la constitution des chromosomes, elle est systématiquement proposée en France aux femmes de plus de 38 ans, le taux de trisomie 21 augmentant avec l’âge de la mère. Si la décision d‘avorter passe en France par le libre choix de la femme, on sait que 90 % décident l’élimination s’il y a trisomie. Il s’agit donc d’un eugénisme « démocratique ». De toute façon une cour d’assises, constituée de citoyens mis en demeure de réfléchir profondément sur des cas particuliers, garde la possibilité de punir si l’individu outrepasse la loi et de pardonner en donnant une peine avec sursis…
* LE MONDE du 5-6 novembre 2017, Hubert, 80 ans : « J’ai tué maman, j’en peux plus »
@Michel C :
on ne peut nier l’ existence d’ une volonté d’ eugénisme issue du cerveau malade de dangereux personnages agissant dans l’ ombre et pouvant influencer nos piteux gouvernants ..
@ marcel
D’accord pour ne pas trop faire trop d’amalgames et de raccourcis simplistes … sauf que les liens entre eugénisme et malthusianisme sont indéniables.
Et surtout n’ associons pas malthusianisme à eugénisme comme certains le font (bobos gauchos)
Je ne crois pas qu’il s’agisse du même combat. Le droit de mourir dans la dignité est une chose , l’eugénisme en est une autre.
Bien sûr là derrière se greffent bon nombre de conceptions morales et religieuses souvent antagonistes. Les lois s’adaptent comme elles peuvent à toutes ces idées, à l’air du temps.
Il ne faudrait pas que dans notre dérive, nous en arrivions à penser » euthanasie, eugénisme et peine de mort … même combat. »