2018, l’année des onze vaccins obligatoires ! Le titre du MONDE en tout début d’année célèbre en titre de première page un événement pourtant ambigu sur le long terme. Un sous-article s’intitule « Peut-on risquer un retour des maladies infectieuses ? »* Voici trois réponses possibles.
Vaccination, le point de vue biologique. On peut aborder la problématique des maladies infectieuses d’une façon radicale. Homo sapiens est une espèce biologique née de la sélection naturelle. C’est pour cela que nous ne sommons pas restés des singes. Selon la thèse de Darwin, une partie seulement des naissances atteignent l’âge de la reproduction car seuls les mieux adaptés résistent. Mais grâce à ses capacités cérébrales, l’être humain sait outrepasser les barrages qui pourraient limiter son expansion démographique. La vaccination est un frein à la sélection naturelle. En supprimant ou en maîtrisant les acteurs fondamentaux de la sélection naturelle, l’espèce humaine a induit des déséquilibres dans sa propre population qu’il ne sait plus véritablement gérer. Il nous faut alors construire socialement notre propre conception de la sélection puisque nous ne sommes plus confrontés qu’à des mécanismes de sélection interne. Beaucoup de mécanismes de défense de l’organisme (ne serait ce que la force physique ou la résistance à certaines maladies) ne constituent plus des avantages et ne sont donc plus sélectionnés. Nous dépendrons de plus en plus de la médecine et de moins en moins de nos propres forces. Le jour où la société ne pourra plus assumer de lourdes charges en matière de soins, il est possible que la vie de beaucoup d’entre nous soit menacée. Nous sommes bien conscient du caractère dérangeant du point de vue que nous défendons. Nous ne sommes pas un adversaire de la médecine dont nous sommes heureux à titre personnel de bénéficier comme chacun d’entre nous. Toutefois cela ne saurait nous faire oublier que le problème se pose et que peut-être un jour l’humanité le paiera cher. A force de chérir le court terme et la multiplication des naissances et des vaccinations, nous endommageons gravement le long terme des générations futures.
Vaccination, le point de vue malthusien. Un cas de décès en moyenne chaque année en France après une rougeole ! Une analyse coût/avantage de type économique dirait tout de suite que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Par contre au niveau mondial, cela demande plus ample réflexion. La rougeole est dans les pays développés une maladie bénigne chez un sujet en bonne santé. Mieux, le nouveau-né est protégé du fait de la transmission des anticorps maternels, ces derniers étant à des niveaux plus élevés si la mère a attrapé naturellement la rougeole plutôt que si elle a été vaccinée. Par contre, c’est une maladie très grave chez les enfants sous-nutris ou vivant dans de mauvaises conditions d’hygiène. C’est pourquoi la fondation Bill et Melinda Gates dépense sans compter pour « sauver par la vaccination des millions de vies chaque année »**. Depuis 1999, la fondation s’est engagée à hauteur de 2,5 milliards de dollars. Elle se félicite d’une diminution de 74 % des décès dus à la rougeole chez les enfants au cours des dix dernières année… Adoptant une vision commune de près de 200 pays, appelée la Décennie des vaccins, son objectif est d’étendre les bénéfices de la vaccination à tous les individus d’ici 2020 et de sauver ainsi des millions de vies… Si nous faisions preuve d’un réalisme cynique, nous dirions que cette politique à but humanitaire accroît la surpopulation mondiale et nous mène au désastre : explosion du chômage et du mal-être, amplification de la malnutrition et même famines, violences qui se généraliseront pour l’accès au ressources vitales, résurgences d’idéologies imbéciles, etc. Adoptons plutôt le point de vue de Jean Dorst : « L’humanité, envisagée comme une population animale, a réussi à se débarrasser de la plupart des freins à sa prolifération au risque non négligeable de multiplier les maladies héréditaires, autrefois éliminées en plus grande proportion par la sélection naturelle. On a parfois tenté de se poser la question : faut-il condamner Pasteur en raison de ses découvertes ? Certes non. Mais l’homme se doit de trouver dans les plus brefs délais, un moyen de contrôler une prolificité exagérée, véritable génocide à l’échelle de la planète »*** Ce qui voudrait dire qu’une campagne de vaccination n’est acceptable que si elle s’accompagne d’un immense effort en faveur du planning familial dans tous les pays.
Vaccination, le point de vue socio-médical sur la rougeole. Avant l’arrivée de la vaccination au début des années 1960, la rougeole était la première cause mondiale de mortalité par infection (135 millions de cas annuels entraînant 6 millions de décès). En 1980, 2 600 000 personnes sont encore mortes de cette maladie. Ce nombre a fortement diminué jusqu’à 140 000 personnes en 2010, en grande partie du fait des politiques vaccinales. Au total, selon l’OMS, le seul vaccin contre la rougeole aura sauvé quelque 20 millions de vies depuis 2000. Mais la rougeole est encore l’une des bêtes noires des autorités sanitaires françaises. Le pourcentage de la population vaccinée contre la rougeole, à deux ans, reste inférieur à 80 %. Ce seuil insuffisant a été à l’origine d’une épidémie entre 2008 et 2012 qui a causé près de 24 000 cas et 10 décès. Farouche défenseur de la vaccination, le Collège national des généralistes enseignants a toutefois souligné, dans une tribune contre l’extension de l’obligation vaccinale, que « l‘épidémie de rougeole, citée en exemple par monsieur le premier ministre, a été à l’origine ces dix dernières années, en moyenne, d’un cas de décès par an en France. De plus, la majorité des victimes étaient des enfants souffrant déjà d’un déficit immunitaire contre-indiquant de fait cette vaccination. »*
* LE MONDE du 31 décembre 2017 au 2 janvier 2018, « Peut-on risquer un retour des maladies infectieuses ? »
** https://www.gatesfoundation.org/fr/What-We-Do/Global-Development/Vaccine-Delivery
*** Avant que nature meure de Jean Dorst, 1ère édition 1965
A un détail près, moi aussi je dirais la même que James Howard Kunstler. Pas besoin d’une boule de cristal pour prédire ça.
Le « détail» c’est le « excédent de population ».
James Howard Kunstler : « Je prends le risque d’affirmer qu’à mesure que le pétrole cessera d’être bon marché et que les réserves mondiales commenceront à se tarir, nous allons brutalement nous retrouver avec un énorme excédent de population que l’écologie de la Terre ne pourra supporter. Des millions d’êtres humains vont mourir, et nul ne sait combien survivront. Le laminage de l’humanité se prolongera sans doute beaucoup plus longtemps que la Grande Peste, parce que sous le régime du pétrole bon marché la capacité d’accueil de la Terre a été considérablement dépassée. Les bidonvilles de la Terre seront probablement le foyer de la prochaine pandémie. Les ennemis séculaires de l’humanité – tuberculose, malaria, choléra, streptocoque… – seront prêts à frapper avec une immunité nouvelle, parades aux technologies du XXe siècle. »
La fin du pétrole (le vrai défi du XXIe siècle)
Face à l’explosion démographique, il faut développer la contraception et donc limiter les naissances.
En aucun cas supprimer l’accès aux vaccins n’est acceptable ou nécessaire. Défendons le droit de ne pas procréer (droit qui quoi qu’on dise est bafoué) et ne favorisent pas la mortalité!
@ Michel C
Pour moi l’explication est simple. Certains blogs ou sites écolos sont axés sur le « développement durable » les « énergies renouvelables », d’autres sur le végétarisme, il se trouve que biosphère est plus particulièrement axé sur le problème du « surnombre », d’où ces constantes références à Malthus.
Ok merci, pardonnez moi si des fois je suis » à coté de la plaque » , j ai découvert votre blog très bon blog récemment en cherchant sur e net suite à la lecture du livre de mr E Caron
@Baumgartner
Pour moi l’explication est simple. Certains blogs ou sites écolos sont axés sur le « développement durable » les « énergies renouvelables », d’autres sur le végétarisme, il se trouve que biosphère est plus particulièrement axé sur le problème du « surnombre », d’où ces constantes références à Malthus.
Ainsi au sujet de la vaccination, selon « le point de vue malthusien … une analyse coût/avantage de type économique dirait tout de suite que le jeu n’en vaut pas la chandelle.» Déjà là je m’insurge. Pour moi une vie humaine ne peut pas être réduite à une valeur économique. A moins de juger que l’ Argent (ou le PIB) a plus de valeur, disons qu’il est plus sacré… qu’une vie humaine.
Ceci dit je suis tout de même rassuré de lire «cela demande plus ample réflexion. » Et en effet, et pas spécialement une réflexion « au niveau mondial », mais une réflexion tout court, une réflexion aussi approfondie que possible.
Comme biosphère je serais tenté d’adopter « le point de vue de Jean Dorst ».
Je pense tout simplement qu’il nous faut reconnaître et accepter le paradoxe ainsi que le dilemme. Bien entendu la mort est notre lot à tous, bien entendu elle est nécessaire … La Terre ne serait jamais assez grande pour supporter des milliards de milliards d’êtres vivants de toutes espèces. La mort est donc nécessaire, puisque la vie en rajoute à l’entropie.
https://ploum.net/lhumanite-a-t-elle-trouve-le-sens-de-la-vie/
Seulement tout organisme vivant ne vise qu’une chose, vivre. Et pour cela il ne fait que lutter pour ne pas mourir. L’Homme est parvenu à comprendre ce mécanisme, il a également découvert par exemple que ses proches cousins savaient se soigner, qu’ils utilisaient les médicaments naturels. Lutter contre la mort est donc un mécanisme naturel, il n’y a donc pas lieu de « condamner Pasteur en raison de ses découvertes », ni d’accepter et encore moins de se réjouir du retour de la rougeole.
Par contre il y a lieu de condamner tous ces docteurs Folamour qui bricolent le vivant, qui dans leurs labos cherchent à créer la vie (la Vie), qui cherchent à rendre l’homme immortel etc… bref qui se prennent pour Dieu.
Bravo à Biosphère d’avoir le courage d’aborder cette question si délicate de la non soumission de notre espèce à la sélection naturelle.
La médecine qui apporte tant de choses à l’individu pourrait bien à terme s’avérer une catastrophe pour l’espèce.
Comme le dit très justement l’auteur » Le jour où la société ne pourra plus assumer de lourdes charges en matière de soins, il est possible que la vie de beaucoup d’entre nous soit menacée. » J’ajoute qu’il est possible aujourd’hui que ce terme soit relativement proche, peut-être quelques décennies.
C’est une question terrible qui met chacun d’entre nous mal à l’aise, mais il est loin d’être improbable en effet que cette absence de sélection nous rendent demain (dans 2, 5 ou 10 000 ans) tout à fait inaptes à survivre. Toutes nos capacités ont été sculptées et entretenues par ce mécanisme sans pitié mais particulièrement efficace sur le long terme.
Un des rares sujets qu’il soit encore plus difficile à aborder que celui de la démographie
Je ne comprends pas ces références constantes à Malthus ,les grandes catastrophes idéologique du siècle dernier ne devraient elles pas nous rendre plus méfiants envers tout ces penseurs occidentaux qui ont la prétention de régir la vie des autres .
Plus l occident pense et se développe plus il détruit et répand la désolation autour de lui …