Les nouvelles générations de produits agrotoxiques (les insecticides néonicotinoïdes) utilisés de manière préventive en enrobage de semences, n’ont qu’une utilité marginale, voire nulle. L’article* du journaliste scientifique Stéphane Foucart l’affirme : « Une synthèse des connaissances disponibles montre que dans la grande majorité des cas l’utilisation de ces substances n’augmente pas les rendements agricoles. » De plus, « les données accumulées sur trente ans montrent que les ravageurs du maïs ciblés par les néonics ne sont présents en moyenne que sur 4 % des superficies. Ce qui signifie que 96 % d’entre elles n’ont pas besoin de traitements. » Enfin, « Cela engendre la résistance des ravageurs ciblés, il faut encore accentuer les traitements en cas d’attaque ou utiliser d’autres insecticides encore plus toxiques. » Or le conseil technique aux agriculteurs est assuré par ceux qui leur vendent les traitements pesticides ! Un jeune agronome trouve plus facilement un poste dans le « technico-commercial » (en fait, commercial). La séparation de ces deux activités – conseil technique et vente de phytosanitaires – est l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron. On va voir ce qu’on va voir !
Rappelons ce qu’écrivait Rachel Carson en 1962 dans son livre « Printemps silencieux ». Son constat était sans appel, l’usage du DDT tue les insectes, donc les oiseaux, le silence règne sur les champs : « Le tir de barrage chimique, arme aussi primitive que le gourdin de l’homme des cavernes, s’abat sur la trame de la vie, sur ce tissu si fragile et si délicat en un sens, mais aussi d’une élasticité et d’une résistance si admirables, capables même de renvoyer la balle de la manière la plus inattendue » … « Vouloir contrôler la nature est une arrogante prétention, née des insuffisances d’une biologie et d’une philosophie qui en sont encore à l’âge de Neandertal. » Voici quelques précisions sur les néocotinoïdes :
7 juillet 2017 : Les dégâts prouvés des néocotinoïdes sur les abeilles
30 mai 2017 : Catastrophique, moins d’insectes sur nos pare-brise
* LE MONDE du 02 mars 2018, Les insecticides néonicotinoïdes, des molécules à l’utilité contestable