Le capitalisme mondialisé va être brisé par son succès. Une concurrence entre nations qui porte sur les mêmes biens industriels va rendre les échanges intenables pour les plus faibles, y compris la France. Abou Dhabi préfère les centrales nucléaires coréennes à l’EPR français, c’est à l’allemand Siemens que la Chine a confié ses trains à grande vitesse, même la commission européenne choisit l’Allemagne pour ses satellites du réseau Galileo. L’éditorial du Monde (29 décembre 2009) conclut : l’équipe France semble avoir bien du mal à produire les champions industriels de demain. » Triste conclusion car on ne voit pas d’issue à l’heure où la Chine, remontant les filières (depuis sa spécialisation passée sur le textile et les jouets) est en passe de maîtriser scientifiquement et techniquement tous les produits les plus sophistiqués. Dès 2009, les exportations chinoises devancent le premier exportateur mondial, l’Allemagne.
Les anciens pays industrialisés sont d’autant plus perdants que la Chine possède des matières premières stratégiques. Contre les règles léonines de l’OMC, elle pratique des restrictions sur la bauxite, le coke, le germanium, le manganèse, le silicium, etc. Pour élever le niveau de vie de sa population, Pékin mène une politique habile de grande puissance pour contrôler le plus de filières technologiques possibles. Ces filières dépendent de la maîtrise de 29 métaux rares et de 17 terres rares. Utilisées en quantités infinitésimales, ces éléments améliorent les propriétés physico-chimiques des autres métaux. Les écrans à cristaux liquides contiennent de l’indium, les ampoules basse consommation du gallium, les cellules solaires du sélénium, etc. Or la Chine assure 95 % de la production mondiale de terres rares (LeMonde du 30 décembre). Les anciens pays industrialisés vont donc être doublement étranglés.
En fait, c’est le système capitaliste mondialisé global (y compris la Chine) qui est confronté à une limite encore plus forte que la concurrence internationale. Le sous-sol contient plus de 90 % de nos énergies (charbon, pétrole, gaz, uranium) ; vous connaissez déjà le pic pétrolier (pour le pétrole conventionnel), il y aura bientôt le pic énergétique global. Mais il y a aussi tous les métaux. Votre voiture, votre ordinateur, votre téléphone mobile sont entièrement constitués à partir des matières du sous-sol. De même que vos panneaux solaires photovoltaïques, votre éolienne et vos diodes électroluminescentes. Bientôt vous vous heurterez à un seuil, la « barrière minéralogique », en dessous duquel la trop faible teneur du minerai interdit toute extraction économiquement rentable. Les profils temporels de production des grandes mines du monde ressemblent à la courbe en cloche de la production de pétrole : ça croit pendant un certain temps jusqu’à atteindre un maximum pour décroître ensuite inexorablement. En outre, tout comme pour le pétrole, le minerai de la partie descendante de la courbe est de moins bonne qualité et demande plus d’énergie à l’extraction que celui de la partie ascendante. De nombreuses parties du monde ont déjà épuisé leurs réserves minérales : L’Europe abritait plus de 60 % des mines du monde en 1860, elle n’en a plus que 5 % aujourd’hui. Face à ces constats accablants, les solutions ne sont pas technologiques, mais civilisationnelles.
La décroissance n’est même plus un objet de débat, pour ou contre. La décroissance est notre destin.
@ Yves Paccalet :
Je suis soulagé ! Je viens de m’apercevoir que vous étiez vert bien avant que mes remarques ne vous mettent en colère.
Vous êtes bien Tête de liste d’Europe Ecologie en Savoie pour 2010, si je ne me trompe ? Et vous avez été un collaborateur de Captain Planet dès 1972, l’homme qui voulait « éliminer 350 000 hommes par jour », apprend-t-on sur internet.
Ce vert-là, imprégné depuis près de quarante ans dans vos fibres, n’est a priori soluble ni dans le bon sens, ni dans la raison, malheureusement.
J’espère que les savoyards seront plus raisonnables que vous, monsieur Paccalet, et bonne année quand même.
Salutations,
Jean-Gabriel Mahéo
Au prétendu Yves Cochet,
Comme vous le savez, n’importe qui peut se cacher derrière n’importe quel pseudo, sur internet. Si donc vous êtes ce député vert de la 11ème circonscription de Paris, 14ième arrondissement, aux déclarations anti-natalistes et décroissantes désormais célèbres, aidez les visiteurs de ce site à s’assurer de votre identité d’une manière ou d’une autre. Je suis certain qu’ils ont de nombreuses questions à vous poser.
Quant à votre sentence « La décroissance est notre destin », c’est plus un Credo ou un vœux pieux qu’une vérité assurée.
Dans votre présentation acausale de la dépression qui vient (chocs pétroliers ? hausse des prix de toutes les énergies ? Pourquoi ?), où s’empileront toutes les catastrophes socio-économiques sans que l’on puisse apparemment y échapper, vous oubliez le pouvoir souverain qu’ont les états-nations à se libérer de l’étreinte fatale du système financier anglo-hollandais moribond, pour se protéger et se réorganiser autour d’alliances régionales protectionnistes agro-industrielles, régulatrices, et orientées vers le développement de leurs marchés et de leurs puissances productives intérieures.
Ce type d’alliance, dont on a vu un exemple au COP 15 avec le groupe Chine-Russie-Inde-Afrique du Sud-Brésil, entrainant dans leur sillage le G77, est a même de tenir tête à la dictature financiaro-décroissante globale souhaitée par Londres et le Commonwealth (cf : discours d’Elisabeth Windsor, son chef, à l’ouverture du sommet de Trinidad et Tobago, le 28/11/2009) et par ses satrapies, dont la Sarkozie, la Merkellie et les Etats-Unis de Goldman Sachs.
Les programmes extraordinaires de développements que ces nations entreprennent individuellement et mutuellement, et l’exemple qu’elles offrent ainsi aux nations assujetties pétrifiées devant l’effondrement financier et social, consécutif à la désintégration en 2007-2008 de l’ordre bancaire mondial, préfigurent déjà la Renaissance qui vient, où l’Empire n’a qu’un seul destin : la décroissance totale, jusqu’à disparition.
Notre Pays, ainsi que les nations d’Europe, n’ont pas à se suicider selon la volonté de la City. Le destin de l’Europe continentale, depuis 500 ans, est la promotion de la liberté et du progrès. Dès lors que la crise financière aura forcé la disparition du carcan de Lisbonne, de la BCE et de l’euro, elle reprendra sa route.
Ses citoyens n’attendent d’ailleurs que cela.
L’échec total des décroissants globaux à Copenhague est un peu l’étoile du berger, qui annonce l’aube nouvelle, c’est pourquoi je nous souhaite à tous, pour 2010 :
Paix, Progrès et Prospérité.
Bonne Année à tous, dans la recherche du bonheur.
Jean-Gabriel Mahéo
Du prétendu Yves Cochet
Le troisième paragraphe du post « la fin du capitalisme mondialisé » est issu de mon analyse parue dans Ecorev n°33 (Penser l’après-capitalisme).
Le titre de l’analyse est significatif de l’idée générale, « les raisons qui convertiront la récession en dépression ».
La phrase sur « La décroissance n’est même plus un objet de débat, pour ou contre » peut être complétée ainsi :
« La décroissance est notre destin. Les prochains chocs pétroliers, la hausse des prix de toutes les énergies, reviendra se heurter à la hausse du coût des transports et de l’alimentation, à la santé déjà défaillante des compagnies aériennes et des industries automobiles. La récession deviendra dépression par quelques événements socio-économiques importants (faillite d’un grand pays, dislocation du système financier mondial, forte augmentation du chômage…) Quand ? Bientôt. Autrement dit, il n’y aura plus de « reprise » dont les commentateurs aveugles courant 2009 nous annonçaient l’arrivée pour 2010. La croissance du PIB, mondial ou régional, est terminée. »
« La décroissance est notre destin ».
Monsieur Biosphère se prend pour le prophète Philippulus de « L’étoile mystérieuse », célèbre aventure de Tintin. Risible !
La mort est notre destin (individuel).
L’explosion du soleil en géante rouge brûlant l’ensemble des planètes du système solaire est notre destin ultime (celui de l’espèce).
Alors votre destin de décroissance, laissez moi ricaner : de la roupie de sansonnet à la sauce Philippulus.
Au prétendu monsieur Yves Cochet :
« Une croyance aveugle : « une progression technologique entretenue, voire un changement révolutionnaire de la base énergétique de la nation, rendent exploitables des matériaux et des minéraux qu’il n’était jusqu’alors pas économique de traiter. » (Jean-Gabriel Mahéo) »
C’est dommage de traiter de « croyance aveugle » un fait historique et scientifique établi. Mais il est vrai que je peux difficilement croire que vous l’admettrez, vu que cela ferait s’effondrer tout votre petit commerce malthusiano-décroissant.
Quant à votre exemple, que dire, outre qu’il est de mauvaise foi ? Quand donc aurons-nous besoin d’aller chercher dans l’océan de l’or ? En manque-t-on ? Vous avez raison, aucun investisseur n’ira brasser des milliers de tonnes d’eau de mer pour en extraire l’or : il est bien plus facile d’en trouver dans les sols, partout sur la Terre. Mais on le fait pour en extraire le sel, par exemple.
Et quand bien-même, il est envisageable que cette exploitation soit rendue utile et rentable dans le futur, même s’il est difficile de la concevoir actuellement.
Mais brasser des millions de tonnes d’eau pour désaliniser grâce au nucléaire, c’est encore mieux : cela permettra à l’humanité de s’affranchir des caprices de la météorologie pour son alimentation en eau douce agricole, industrielle et domestique. Et ça, c’est très rentable !
Mais bon, votre commentaire un peu puéril ne mérite pas tant de mots, je suis trop généreux.
Salutations,
Jean-Gabriel Mahéo
Cher monsieur Paccalet,
j’ai bien honte d’être responsable de votre verdissage, moi qui tente humblement de chasser de nos contrées la peste verte.
Mais vous engueulez la mauvaise personne : je ne dis pas : « L’humanité finira bien par trouver des solutions ! », mais « l’humanité a déjà trouvé les solutions ! », aux problèmes que croient souligner les auteurs de ce blog, bien entendu.
Et c’est bien entendu parce que je me considère solennellement et définitivement responsable que je lutte contre la folie génocidaire de la décroissance et de l’écologie profonde.
Si le souci de nos enfants vous habite tant, pourquoi voulez-vous donc imposer à leur avenir la doctrine décroissante ? Si vous les aimez, ne voulez-vous pas leur épargner la souffrance de la faim, du froid, de l’effort abrutissant, de l’ignorance, de l’insécurité, de la tyrannie ? Car que croyez-vous qu’elle promette, cette doctrine délétère ?
Du calme, donc, monsieur Paccalet, et laissez le rose de la vie remplacer sur vos joues la verdissure coléreuse.
Salutations,
Jean-Gabriel Mahéo
Une croyance aveugle : « une progression technologique entretenue, voire un changement révolutionnaire de la base énergétique de la nation, rendent exploitables des matériaux et des minéraux qu’il n’était jusqu’alors pas économique de traiter. » (Jean-Gabriel Mahéo)
La réalité : Les océans constituent la plus grande mine d’or du monde, mais aucun investisseur ne brassera des milliers de tonnes d’eau de mer pour récolter un gramme du précieux métal.
Yves Cochet
Selon monsieur Mahéo, « ce constat devient caduque dès l’introduction d’une meilleure technologie de production énergétique. »
Je ne supporte plus d’entendre dire : « L’humanité finira bien par trouver des solutions ! » Cette phrase me rend…vert de rage. Elle signifie : « Je me déclare solennellement et définitivement irresponsable. Je profite de la « civilisation », je gaspille, je saccage, je pollue, je détruis la biosphère, et après moi le chaos. Les autres trouveront bien des solutions ! «
En l’occurrence, les « autres » ne peuvent désigner qu’une fraction de l’humanité : nos enfants…
Yves Paccalet
Messieurs les rédacteurs de ce blog,
Comme la courbe en cloche que vous décrivez, vous avez raison, puis vous avez tort. Voici pourquoi :
« Bientôt vous vous heurterez à un seuil, la « barrière minéralogique », en dessous duquel la trop faible teneur du minerai interdit toute extraction économiquement rentable. »
Ce constat n’est valable que dans une nation où l’infrastructure énergétique ne cherche plus à accroître la densité de flux énergétique par tête et par unité de surface de son territoire. il devient caduque dès l’introduction d’une meilleure technologie de production énergétique.
Par exemple, le prix d’1kw vapeur/bois coûte plus cher qu’1kw vapeur/charbon, qui est plus cher qu’1 kw vapeur/pétrole, qui est plus cher qu’1kw vapeur/nucléaire de fission, qui sera plus cher qu’1kw vapeur/nucléaire de fission.
Cela sans parler des perfectionnement intermédiaire au sein d’une même technologie énergétique.
Si la nation a une politique de développement énergétique nulle, voire décroissante, non seulement elle s’interdit d’exploiter des minerais plus pauvres, mais elle se rend au fur et à mesure incapable d’opérer au niveau de ce qu’elle était capable de faire quelques années auparavant.
Dans le cas contraire, une progression technologique entretenue, voire un changement révolutionnaire de la base énergétique de la nation (plus pour moins), rendent exploitables des matériaux et des minéraux qu’il n’était jusqu’alors pas économique de traiter.
Votre barrière, comme toujours, n’est que relative ; c’est même là l’erreur absolue de Malthus, qui jette à bas toute sa théorie : il n’y a aucune limite à la croissance, tant que l’humanité s’attache à développer sa maîtrise de l’univers.
« Les profils temporels de production des grandes mines du monde ressemblent à la courbe en cloche de la production de pétrole : ça croit pendant un certain temps jusqu’à atteindre un maximum pour décroître ensuite inexorablement. En outre, tout comme pour le pétrole, le minerai de la partie descendante de la courbe est de moins bonne qualité et demande plus d’énergie à l’extraction que celui de la partie ascendante. »
La courbe qui doit croître à proportion que la courbe d’extraction décroît est celle du recyclage, et celle des technologies de synthèse chimique et atomique (grâce aux réacteurs nucléaires de transmutation, tel le défunt SuperPhénix).
Le fait que le minerai de la partie descendante soit de moins bonne qualité et demande plus d’énergie à l’extraction est une condition importante, mais non limitante en soi : la condition de l’utilité économique et sociale de son exploitation se trouve dans le progrès scientifique et technologique qu’une nation intelligente entretiendra (telle la Chine aujourd’hui, par exemple).
« De nombreuses parties du monde ont déjà épuisé leurs réserves minérales : L’Europe abritait plus de 60 % des mines du monde en 1860, elle n’en a plus que 5 % aujourd’hui. »
En ce qui concerne l’Europe, vous dîtes une fois de plus un mensonge.
L’Europe a perdu ses capacités minières et sidérurgiques non à cause de l’épuisement de ses mines, mais par l’application du Plan Davignon, visant à instituer la libre concurrence dans ces secteurs, à remédier à une soi-disant surproduction d’acier et autres métaux et à interdire toute aide des états et des institutions nationales et européennes à ces deux secteurs-clés de l’économie nationale.
Bref, le Plan Davignon, visait à forcer l’ouverture du marché européen aux produits du Commonwealth britannique et des PVDs des anciennes puissances coloniales – provenant du pillage des territoires assujettis et de l’esclavage des populations des « anciennes » colonies – en détruisant au sein de l’Europe les structures extrêmement compétitives industrialisées.
En parallèle, pour s’assurer de la disponibilité des ressources des « ex-colonies », on leur imposa l’apartheid technologique, le chantage à la démographie par la faim et les aides conditionnelles, les guerres de basse intensité permanentes (Kivu, par ex.), et la soumission sans défense aux parasites (interdiction du DDT) et aux maladies (par exemple en bombardant une usine de médicament générique au Soudan).
« Face à ces constats accablants, les solutions ne sont pas technologiques, mais civilisationnelles. »
C’est là que vous avez raison, partiellement, rédacteurs de ce blog : Tant que n’aura pas été totalement détruit l’Empire britannique et sa cohorte de catastrophes planétaires potentielles (tels les mouvements écologistes radicaux, les fascistes de la haute finance, et les traîtres militaristes gouvernant certaines nations), l’humanité n’aura que peu de chance de sortir de l’infernal bourbier dans lequel la couronne la maintient.
Après quoi, une révolution technologique globale fera entrer la planète et le système solaire dans un nouvel âge d’or.
Salutations,
Jean-Gabriel Mahéo