La prolifération humaine et cette bande de pillards qui exploite sans vergogne la nature se retrouvent bien démunis devant l’inéluctable : une perturbation climatique d’ampleur géologique. La conférence sur le climat s’achève le 12 décembre à Lima : « Elle est entrée dans l’épais brouillard qui est devenu sa marque de fabrique. »*
Comment mettre à l’unisson 195 pays sont présents et des équipes de négociation qui peuvent dépasser importantes 200 diplomates. Tout est une question de taille. Leopold Kohr le rappelait dans The Breakdown of Nations (1957) : « Il semble qu’il n’y ait qu’une seule cause derrière toutes les formes de misère sociale : la taille excessive. Partout où quelque chose ne va pas, quelque chose est trop gros. » Le secrétaire d’Etat John Kerry, n’a fait qu’un passage éclair à Lima. Pour les américains une seule chose compte, préserver leur niveau de vie par la dilapidation des ressources fossiles. Et puis c’est toujours la faute des autres : « Nous n’avons plus de temps. Plus de 50 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent des pays en développement. Ils doivent agir. » Les pays en développement se contentent d’exiger un futur accord pour « l’adaptation au changement climatique » car ils réclament « leur droit à se développer de manière équitable ».
La France va recevoir le prochain sommet sur le climat en décembre 2015. Les Français sont inaudibles à Lima et leur loi sur la transition énergétique ne fait même pas la part du colibri**. L’échec est programmé !
* LE MONDE du 13 décembre 2014, A Lima, les négociations sur le climat patinent
** Dans La part du colibri, l’espèce humaine face à son devenir, Pierre Rabhi rappelle l’enseignement de la légende amérindienne du colibri : « Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient, impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les jeter sur le feu.
Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est avec ces quelques gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ? » « Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part. »
Compromis à minima sur le climat à Lima
Les tensions entre les pays en développement et les pays industrialisés ont miné les progrès espérés au début de la conférence. Elles envoient un mauvais signal pour l’accord de Paris que les 195 membres de la convention vont préparer jusqu’en décembre 2015.
Le Fonds vert pour le climat a finalisé sa première capitalisation à hauteur de 10,2 milliards de dollars. Mais aucun progrès n’a été réalisé pour assurer les pays en développement que la promesse de fournir une aide de 100 milliards de dollars en 2020 serait tenue. Cette promesse a été faite en 2009 à Copenhague.
Enfin, un « brouillon » de l’accord de Paris a été adopté. Ces trente sept pages laissent toutes les options ouvertes.
(Le Monde.fr | 14.12.2014 à 08h40)
Agir vraiment sur la question climatique (en fait sur les émissions anthropiques de gaz à effet de serre) serait agir contre tous les autres moteurs de la société, qui relève tous d’un seul et même principe : la croissance (démographiques et économique). Nos moteurs fonctionnent par augmentation continue de la taille et se heurtent aux problèmes soulignés par Léopold Kohr.
En ceci la contradiction est interne à nos efforts. Je crois que les négociations sur le climat ne peuvent réussir par nature.
Nous essayons de guérir une fracture tout en continuant à taper sur le membre avec un marteau souillé de microbes, il n’est pas très utile entre deux coups d’essayer de glisser un « Urgo » avec un peu de désinfectant, on ne fera en plus que mécontenter ceux qui martèlent qui nous accuserons de les gêner.
« Il semble qu’il n’y ait qu’une seule cause derrière toutes les formes de misère sociale : la taille excessive. Partout où quelque chose ne va pas, quelque chose est trop gros. »
C’est exactement la pensée où je chemine ces jours-ci, et qui m’amène à penser que tout politique étatique est mauvaise, même dans sa forme idéale la plus démocratique (si tant est que cela arrivait). Le problème étant bien sûr que l’Etat est potentiellement le seul rempart contre les autres organisations contemporaines détentrices de pouvoirs du capitalisme.
Laurence Caramel – 13 Déc 2014 à 17:14
A #Lima, Tuvalu ne veut pas d’ un accord qui sacrifie les plus pauvres #pertes et dommages. Le bras de fer continue
Dernière heure
La Conférence de l’ONU sur le climat à Lima joue les prolongations. Les discussions qui devaient initialement s’achever vendredi 12 à 18 heures se poursuivaient, à huis clos, faute de consensus sur un texte qui doit donner un cadre à des engagements.
(Le Monde.fr | 13.12.2014 à 06h59, A Lima, les négociations sur le climat se prolongent)