Fin de vie, encore une mesurette de François Hollande

Deux parlementaires ont proposé que soit mise en place une sédation « profonde et continue » pour les malades en fin de vie et que les directives anticipées deviennent contraignantes. La proposition 21 de François Hollande approche de sa conclusion ! Réactions contre et contre :

– l’association pro-vie Alliance Vita : « pente glissante » ; « systématiser un droit à la sédation terminale, c’est prendre le risque de l’euthanasie déguisée » ; « les Français descendrons dans la rue s’il se confirme que l’interdit de tuer est remis en cause ».

– l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) : « La sédation, c’est un tout petit progrès, ce n’est pas la bonne solution. » ; « François Hollande nous a trahis ! Il est tombé dans le piège de la médicalisation ! Nous ne pouvons pas être sans réaction ! » ; « On ne veut pas mourir de faim et de soif » ; « Ils nous obligent à nous suicider par nos propres moyens, les plus cruels.» ; « Pour une loi de liberté dès maintenant ».

L’euthanasie n’est pas libérée, encore moins le suicide assisté. Voici quelques réaction intéressantes sur lemonde.fr* :

Pierce : On a deux positions difficiles à concilier, on propose un compromis, au lieu de voir le positif ce cette proposition, les deux parties vitupèrent que l’on n’a pas fait ce qu’elles voulaient. Et vous voulez réformer ce pays ? Sortez les fusils, ça va saigner…

MICHEL BOREL @ Pierce : Votre analyse convient tout à fait lorsqu’il s’agit de PARTAGER un quelconque gâteau (Fiscalité, coût de certains bien et services). Mais lorsqu’il s’agit d’accorder à ceux qui le souhaitent de nouveaux droits qui ne s’imposent pas à tous et n’empiètent pas sur la liberté d’autrui (Euthanasie, Mariage Homo) chacun est en droit de revendiquer le maximum pour son propre usage.
EMILIO ALBA : Contrairement à la GPA, l’euthanasie n’engage que celui qui la souhaite. Mais comme pour l’avortement, il y a ici aussi des opposants alors que personne ne les oblige à y recourir.

Uchronik451 : La médecine moderne médicalise l’humain de la naissance à la mort. Et elle refuse globalement de traiter les pbs qu’elle engendre. Permettons au moins à ceux qui veulent mourir le droit de décider pour eux-mêmes. A ceux que cela angoisse, je leur souhaite de ne jamais agoniser 3 ans à l’hôpital avec des tuyaux multicolores forçant à survivre. Il y a des douleurs que la morphine ne peut adoucir.

Anne Marie FONTENELLE : Pourquoi ne pas proposer aux anti euthanasie d’indiquer clairement sur leurs directives anticipées, qui devraient maintenant être contraignantes, qu’ils ne veulent en aucun cas que la médecine intervienne dans le processus « normal » de leur mort, laissant leurs maladies suivre leur cours jusqu’au bout ? Je suis pro euthanasie pour moi, mais au nom de l’ultime liberté à laquelle nous avons tous droit, veut laisser le choix à ceux qui ne sont pas d’accord. Qu’ils me laissent alors le mien.

ISABELLE MAGNIN : Ce n’est pas cette mesurette de « sédation » qui, rappelons le concernera uniquement les personnes en phase de fin de vie, et avec leur accord, qui remet en question toute latitude au corps médical de prendre telle ou telle décision.

Biosphere : N’attends pas ton Alzheimer qui t’empêcherait de rédiger ton testament de fin de vie : « Sain de corps et d’esprit, je déclare ce jour que je n’accepte pas les soins palliatifs qui ne serviraient qu’à me maintenir en vie et non à me réinsérer dans la société. Je déclare accepter par avance une euthanasie passive si la conscience morte de mon cerveau m’empêche de percevoir mon état de légume humain. J’exige le droit  à l’euthanasie active si j’estime en toute conscience que ma vie ne vaut plus la peine d’être prolongée. »

* Le Monde.fr | 12.12.2014, Partisans et adversaires de l’euthanasie mécontents des propositions Claeys-Leonetti

PS : Articles antérieurs sur ce blog

Acceptons la fin de vie, par nature notre lot commun ;

EHPAD, au royaume des mémoires mortes ;

Vincent Lambert, qui peut décider de sa fin de vie ;

Ariel  Sharon est mort-vivant, Pauwels vivant est mort ;

l’aide au suicide constitue un droit légitime… et écolo ;

aidons la nature avec la mort médicalement assistée ;

assistance au suicide et liberté humaine ;

ADMD versus Axel Kahn

2 réflexions sur “Fin de vie, encore une mesurette de François Hollande”

  1. Je rejoins Thomas, mettre en place des réformes radicales pourrait être dangereux. Accepter une gestion différente de la fin de vie est un travail qui prend du temps. En France, il y a beaucoup de cultures et de religions différentes, c’est un paramètre à prendre en compte.

  2. On peut reprocher au gouvernement de ne pas prendre de mesures plus fortes face à la fin de vie, l’accompagnement, les soins palliatifs ou encore l’euthanasie. Mais le sujet est tellement délicat qu’il faut passer par ces mesurettes…

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